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31 juillet 2014 fête de saint Ignace de Loyola |
Birgit est née en juin 1303, au château de Finstad, non loin dUppsala, en Suède. Elle est la fille de Birger Persson, sénateur du royaume et sénéchal de la province dUpland, et de Ingeborge, de souche royale suédoise. La nuit qui suit la naissance, le curé de la paroisse reçoit du Ciel une révélation: «Il est né à Birger une fille dont la voix se fera entendre au monde entier.» La petite fille montre très vite une ardente dévotion et un attrait pour les cérémonies religieuses.
Elle est âgée de dix ans lorsque Notre-Seigneur lui apparaît en croix: «Ô mon doux Seigneur, qui a osé vous faire cela? demande-t-elle. Tous ceux qui méprisent et oublient mon amour», lui répond Jésus. Brigitte retire de cette vision une dévotion pour la Passion du Christ, qui se développera au fil des années. La Vierge Marie lui révélera un jour: «Il y a deux voies pour arriver au Cur de Dieu. La première est lhumilité de la vraie contrition. La seconde est la contemplation des souffrances de mon Fils.» De la Passion du Christ, Brigitte affirmera: «Voyez lamour de votre Dieu; Il souffrirait encore, sIl le pouvait, pour chacun de vous ce quIl a souffert pour tous les hommes. Volontiers Il vous rachèterait, vous seul, au prix de sa Passion. Votre amour ne répondra-t-il pas à tant damour?»
Une Église domestique
Brigitte a douze ans à la mort de sa mère. Sa tante maternelle prend alors en mains son éducation et celle de sa petite sur, Catherine. En 1318, la jeune fille de quinze ans est accordée en mariage au sénéchal Ulf Gudmarsson, âgé de vingt ans, issu, lui aussi, de la haute noblesse suédoise. Bien quelle se sente appelée à la vie religieuse, Brigitte se soumet; elle invite cependant son époux à ne pas user du mariage pendant deux ans afin de bien discerner la volonté de Dieu sur une éventuelle vocation à un état plus parfait. Ils récitent ensemble le Petit-Office de la Sainte-Vierge, se confessent chaque vendredi et communient chaque dimanche. Après avoir beaucoup prié et sollicité lavis de leur confesseur, les deux jeunes époux comprennent quils doivent servir Dieu dans le saint état du mariage, où ils sont appelés à se sanctifier, afin dengendrer et délever des enfants pour le Ciel. Durant les vingt-huit ans de leur vie commune, ils en auront huit, dont la future sainte Catherine de Suède. Brigitte est dirigée spirituellement par un religieux qui lintroduit à létude des Écritures; sa famille devient une véritable «Église domestique». Le rang social des époux les prédispose à remplir des fonctions importantes à la cour. Pourtant, ils adoptent la Règle des Tertiaires franciscains et se livrent avec générosité aux uvres de charité envers les pauvres. Mais Brigitte consacre la meilleure partie de son temps à léducation de ses enfants et à la formation chrétienne de la domesticité du château familial. Elle fait construire sur le domaine un hôpital pour les pauvres et les malades quelle soigne elle-même avec ses enfants. Sous son influence, Ulf améliore son caractère et progresse dans la vie chrétienne. Elle le convainc de se livrer davantage à létude pour mieux accomplir ses fonctions dans le pays.
Dans un discours consacré à la sainte suédoise, le Pape Benoît XVI soulignait: «Cette première période de la vie de sainte Brigitte nous aide à apprécier ce que nous pourrions définir aujourdhui comme une authentique spiritualité conjugale: ensemble, les époux chrétiens peuvent parcourir un chemin de sainteté, soutenus par la grâce du sacrement du mariage. Souvent, comme ce fut le cas dans la vie de sainte Brigitte et dUlf, cest la femme qui, avec sa sensibilité religieuse, sa délicatesse et sa douceur, réussit à faire parcourir à son mari un chemin de foi. Je pense avec reconnaissance à de nombreuses femmes qui, jour après jour, illuminent aujourdhui encore leur famille par leur témoignage de vie chrétienne. Puisse lEsprit du Seigneur susciter aujourdhui également la sainteté des époux chrétiens, pour montrer au monde la beauté du mariage vécu selon les valeurs de lÉvangile: lamour, la tendresse, laide réciproque, la fécondité dans lengendrement et léducation des enfants, louverture et la solidarité envers le monde, la participation à la vie de lÉglise» (27 octobre 2010).
En 1335, Brigitte reçoit la charge dinitier aux coutumes suédoises Blanche de Dampierre, fille du comte de Namur, que le roi Magnus Eriksson vient dépouser. Ce rôle lui confère sur la cour une influence certaine. Elle séjourne souvent, en effet, dans le château royal de Vadstena. Lors des absences de son mari, Brigitte sadonne davantage à la vie intérieure et à la mortification, allant jusquà dormir sur de la paille à même le sol. En 1341, Brigitte et Ulf partent pour Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce pèlerinage est loccasion dun grand progrès spirituel pour les deux époux qui sétaient déjà engagés à garder la continence parfaite pour mieux servir Dieu. Peu après leur retour en Suède, Ulf, poussé par lEsprit Saint, se retire à labbaye cistercienne dAlvastra, où un de leur fils est moine. Ulf meurt en 1344, avant même davoir achevé son noviciat; sur son lit de mort, il adjure son épouse de prier et de faire prier pour abréger son temps de purgatoire.
Un esprit actuel
Brigitte, âgée de quarante et un ans, est déterminée à approfondir son union avec le Seigneur à travers la prière, la pénitence et les uvres de charité; elle renonce à contracter un second mariage. «Comme lesprit de sainte Brigitte est actuel! écrivait saint Jean-Paul II le 8 septembre 1991. Son expérience religieuse est marquée par le désir dunité et dadhésion à Jésus, Dieu et homme, auquel la sainte sadressait avec des accents de confidence tendre et inspirée. Son amour pour la Vierge Marie, Mater gratiæ (Mère de la grâce) était intense et filial. Un modèle dascétisme si riche a inspiré pendant des siècles de nombreuses pratiques de piété populaire qui, après si longtemps, conservent encore la fraîcheur de leur attraction. Il sagit dun courant spirituel simple, qui considère Jésus comme lÉpoux et le compagnon de chaque jour» (Lettre apostolique pour le 600e anniversaire de la canonisation de sainte Brigitte).
Un jour où elle fait distribuer des aumônes à de nombreux pauvres, son intendant proteste: «Voulez-vous, Madame, vous réduire à la mendicité? Donner dune main pour tendre lautre, est-ce donc le comble de la perfection? Donnons tant que nous possédons, réplique la veuve; nous avons un Maître bon et libéral. Jappartiens à ces pauvres: ils nont que moi dans leur misère. Moi, je mabandonne à la volonté divine.» Elle précise à son confesseur : «De tout cur je désire être pauvre. Je voudrais même mendier mon pain pour lamour de Dieu. Il viendra un jour où je serai forcée dabandonner toutes choses; il y a plus de mérite à men détacher dès maintenant.» De fait, elle distribue ses biens aux pauvres et sinstalle dans une dépendance de labbaye dAlvastra. Là, commencent les révélations divines, qui laccompagneront tout le reste de sa vie. Brigitte les dicte à ses confesseurs, qui, après lavoir aidée à discerner ce qui vient vraiment de Dieu, les traduisent du suédois en latin et les recueillent dans une édition de huit livres intitulés Révélations.
Lamour infini de Dieu dans la Passion
«Les Révélations de sainte Brigitte, disait Benoît XVI, présentent un contenu et un style très variés. Parfois la révélation se présente sous forme de dialogue entre les Personnes divines, la Vierge, les saints et également les démons; des dialogues dans lesquels Brigitte intervient elle aussi. Dautres fois, en revanche, il sagit du récit dune vision particulière... En lisant ces Révélations, nous sommes interpellés sur des thèmes importants. Par exemple, on retrouve fréquemment la description, avec des détails très réalistes, de la Passion du Christ, pour laquelle Brigitte eut toujours une dévotion privilégiée, contemplant dans celle-ci lamour infini de Dieu pour les hommes. Sur les lèvres du Seigneur qui lui parle, elle place avec audace ces paroles émouvantes: Ô mes amis, jaime si tendrement mes brebis, que, sil était possible, jaimerais mieux mourir autant de fois pour chacune delles de la mort que je souffris pour la rédemption de toutes, que dêtre privé de leur compagnie... En recevant ces charismes, Brigitte était consciente dêtre la destinataire dun don de grande prédilection de la part du Seigneur: Vous, ma fille lisons-nous dans le premier livre des Révélations que jai choisie pour moi... aimez-moi de tout votre cur... mais plus que tout ce qui est au monde (c. 1). Du reste, Brigitte savait bien, et elle en était fermement convaincue, que chaque charisme est destiné à édifier lÉglise. Cest précisément pour ce motif quun grand nombre de ses révélations étaient adressées, sous forme davertissements parfois sévères, aux croyants de son temps, y compris les autorités politiques et religieuses, pour quelles vivent de façon cohérente leur vie chrétienne; mais elle faisait toujours cela avec une attitude de respect et en pleine fidélité au Magistère de lÉglise, en particulier au Successeur de lapôtre Pierre.»
Brigitte reçoit notamment lordre décrire au Pape Clément VI pour lui manifester certaines négligences dans le service de Dieu et lengager à les réparer par un zèle plus grand pour la réforme de lÉglise, qui est alors affligée par lambition et la cupidité de certains clercs. Sadressant aux évêques suédois, elle précise: «Le sacerdoce nest point un emploi quon puisse souhaiter pour les honneurs quil donne. Cest une charge, et, si on ne la porte pas sur la terre, elle accablera durant léternité. Lévêque est le guetteur mis en faction par Dieu. Il veille sur les âmes, il les entoure de sa charité. Ainsi quun bon pasteur attire les brebis en leur présentant une gerbe de fleurs odorantes, lévêque attire son peuple par des paroles damour; pour leur salut, il souffrirait tout, les tribulations de la vie et la mort.»
LOrdre du Très-Saint-Sauveur
Au roi de Suède, Brigitte est chargée de dire quil lui faut restaurer la foi dans son royaume en sentourant de personnes saintes. À des courtisans, elle donne ces conseils: «Vos efforts tendent à vous enrichir, vous et vos enfants. Vous faites passer en eux votre cupidité. Si tu avais tel domaine, insinue la mère à son fils, tu serais semblable à ton père. Vous leur soufflez lambition des honneurs... Expiez votre avarice par la charité en répandant avec joie de riches aumônes. Expiez vos impuretés par la prière, votre gourmandise et votre ivrognerie par labstinence, votre orgueil par lhumilité.» Les avertissements de Brigitte sont dautant plus forts quelle est favorisée de visions dâmes qui souffrent au purgatoire; elle reçoit également des révélations terribles sur les peines de lenfer «où tombent ceux qui refusent jusquà la fin de leur vie de croire et de se convertir» (Catéchisme de lÉglise Catholique, 1034). Pour travailler au salut des pécheurs, elle fonde, en 1346, en lhonneur du Christ et de sa Mère, le monastère de Vadstena, qui deviendra le berceau de lOrdre du Très-Saint-Sauveur. Celui-ci, destiné à sauver les peuples scandinaves, se répandra dans le monde afin dy étendre le règne de Dieu. Les moniales, appelées aussi Brigittines, revivent le climat spirituel de lÉglise naissante, rassemblée en prière au Cénacle autour de Marie. Leur voile ressemble, aujourdhui encore, à un casque, pour manifester leur intention de mener le combat spirituel. Labbesse a autorité sur les moniales cloîtrées mais aussi sur la petite communauté de religieux établie à proximité pour leur donner les sacrements. Ces derniers, non cloîtrés, assurent différents apostolats, entre autres des prédications dans les paroisses. Brigitte, qui ne partage pas la vie des Surs, mène cependant une vie très ascétique.
En 1349, Brigitte se rend en pèlerinage à Rome. Elle désire non seulement prendre part au Jubilé de 1350, mais aussi obtenir du Pape lapprobation de la Règle de lOrdre du Saint-Sauveur (celle-ci sera accordée par Urbain V, en 1370). La fondatrice est accueillie par le cardinal Hugues de Beaufort qui habite à côté de léglise Saint-Laurent-in-Damaso. Elle demeure quatre ans dans cette maison qui est organisée en véritable couvent. Sa fille, Catherine, la rejoint. Rome devient alors pour Brigitte une seconde patrie; elle voit la Ville comme un champ avec des jardins remplis de roses: ce sont les lieux sanctifiés par les saints. Mais elle la voit aussi, en ce milieu du xive siècle, remplie de mondanité et de péchés, en particulier ceux des clercs. Cest une époque de grandes épreuves pour la papauté: le Pape, exilé en Avignon, est dune certaine façon prisonnier du roi de France; lautorité du Saint-Siège est moins respectée, et sa médiation entre les princes ennemis na pas autant de force quauparavant. De fait, guerres et calamités ravagent lEurope, peu avant le grand schisme dOccident. Forte de son intimité avec le Christ, Brigitte prie le Souverain Pontife den finir avec ses hésitations dictées par la prudence terrestre et par les intérêts mondains, et de rentrer à Rome près du tombeau de saint Pierre. Elle pensera aboutir en 1367, avec le retour du bienheureux Urbain V; mais celui-ci sera contraint de retourner en Avignon trois ans plus tard.
Pour perpétuer luvre de la Rédemption, Notre-Seigneur a édifié la Sainte Église catholique, où tous les fidèles sont rassemblés par le lien dune seule foi et dune seule charité. Il a placé saint Pierre au-dessus des autres apôtres et établi en sa personne le principe durable et le fondement visible de cette double unité. Ainsi que laffirme le concile Vatican I, «cest vers lÉglise romaine, par suite de son origine supérieure, quil a toujours été nécessaire que chaque Église, cest-à-dire les fidèles de partout, se tourne, afin que ceux-ci ne fassent quun en ce Siège» (Constitution Pastor æternus, ch. 2).
La Terre Sainte
En 1353, Brigitte sinstalle dans la maison dune riche Romaine, sur lactuelle place Farnèse. Elle en fait une maison daccueil pour les pèlerins, surtout scandinaves, et y vivra jusquà sa mort. Sa situation économique est précaire et parfois elle reçoit providentiellement le nécessaire au dernier moment. Elle fait souvent à pied des pèlerinages urbains aux églises et aux tombeaux des saints, quoiquelle soit déjà âgée et exténuée par ses grandes austérités. Elle secourt les pauvres, les visite et les soigne elle-même dans les hôpitaux. Par révélation, elle connaît le fond des consciences et utilise ces lumières pour gagner les âmes à Jésus-Christ. Son action sétend au bien des nations: elle favorise par tous les moyens la paix en Suède, en France, en Angleterre et en Italie, dont elle parcourt les villes. Après tous ces voyages, qui la réduisent à une extrême faiblesse, Notre-Seigneur lui demande en 1371 daller à Jérusalem pour visiter les lieux où Il a accompli les mystères de notre Rédemption. Il lassure en même temps quIl lui donnera les forces nécessaires. De Naples, les pèlerins sembarquent pour la Terre Sainte, en mars 1372. Sur place, Brigitte nomet aucun des endroits que le Sauveur a honorés de sa présence, et elle reçoit de nombreuses lumières, en particulier sur la Passion et la mort de Jésus-Christ. Dieu lui révèle aussi létat de plusieurs royaumes, comme létat de désolation de celui de Chypre et la ruine prochaine de lEmpire byzantin. Elle adresse une lettre au roi de Chypre et à son peuple. Aux orthodoxes schismatiques, elle nhésite pas à dire, de la part de Dieu, quils seront livrés au pouvoir de leurs ennemis sils ne se soumettent au Vicaire du Christ avec une vraie humilité et un amour sincère. Traitée de vieille radoteuse, Brigitte nest pas écoutée. Elle réitère aussi ses avertissements au Pape Grégoire XI, toujours en Avignon.
En février 1373, la reine et larchevêque de Naples soumettent Brigitte à un examen de type inquisitorial sur sa doctrine. La conclusion lui est favorable: Brigitte peut continuer à annoncer publiquement les droits imprescriptibles de Dieu et les devoirs des créatures à son égard. Elle transmet alors ces paroles du Christ: «Pourquoi navez-vous pas médité ma Passion? Pourquoi navez-vous pas considéré comment je fus lié nu à la colonne, cruellement flagellé, pendu à la Croix, lacéré de blessures et couvert de sang? Quand vous peignez vos joues, vous ne pensez pas à mon visage tout ensanglanté. (...) Vous ne réfléchissez pas aux douleurs que jai supportées et comme jétais suspendu pour vous, me laissant insulter et tourner en dérision par tous, afin que vous puissiez être entraînés à maimer, moi, votre Dieu, et à échapper aux filets du diable dans lesquels vous vous laissez emprisonner.» Aux reproches succède une proposition miséricordieuse du Seigneur: «Si un seul se convertit, jirai à sa rencontre comme le père à celle de lenfant prodigue. Je lui ferai grâce et je serai en lui, et lui en moi, dans la joie éternelle.»
Sainte Brigitte recherchait Dieu dans la contemplation. Dans son exhortation apostolique du 25 novembre 2013, le Pape François recommande de sadonner à la contemplation: «Quil est doux dêtre devant un crucifix, ou à genoux devant le Saint-Sacrement, simplement sous son regard! Quel bien cela nous fait que le Christ vienne toucher notre existence et nous pousse à communiquer sa vie nouvelle!... La meilleure motivation pour se décider à communiquer lÉvangile est de le contempler avec amour, de sattarder en ses pages et de le lire avec le cur. Si nous labordons de cette manière, sa beauté nous surprend et nous séduit chaque fois. Donc, il est urgent de retrouver un esprit contemplatif, qui nous permette de redécouvrir chaque jour que nous sommes les dépositaires dun bien qui humanise, qui aide à mener une vie nouvelle. Il ny a rien de mieux à transmettre aux autres. Toute la vie de Jésus, sa manière dagir avec les pauvres, ses gestes, sa cohérence, sa générosité quotidienne et simple, et finalement son dévouement total, tout est précieux et parle à notre propre vie» (Evangelii gaudium, nn. 264 et 265).
Mourir?
Ceux qui rencontrent la sainte veuve dans les dernières années de sa vie témoignent unanimement de sa joie intérieure rayonnante et de sa douce humilité. Le 17 juillet 1373, Notre-Dame lui apparaît: «Daprès les médecins, tu ne mourras pas. Savent-ils donc ce que cest de mourir? Celui-là meurt qui, se séparant de Dieu par lattache au péché, perd la foi et lamour. Celui qui craint le Seigneur et se purifie sans cesse par la confession vit à jamais.» Le jour de sa mort est prédit à Brigitte, et le matin même du 23 juillet, Notre-Seigneur vient la consoler. Elle communie avec une grande ferveur à la Messe célébrée dans sa chambre, puis expire en disant: «Seigneur, entre vos mains, je remets mon esprit.» Ses enfants, Burger et Catherine, transporteront ses restes en Suède, à labbaye de Vadstena que leur sainte mère avait fondée près de trente ans auparavant et où sa tombe demeure encore aujourdhui. Sainte Brigitte de Suède, canonisée le 7 octobre 1391 par le Pape Boniface IX, est particulièrement populaire dans les pays scandinaves, lAllemagne, la Pologne et la Hongrie. Aujourdhui, 700 ans après leur fondation, les Brigittines sont présentes à Rome, en Suisse, en Suède, ainsi quaux Indes et au Mexique.
«Sainte Brigitte se présente comme un témoin significatif de la place que peut tenir dans lÉglise le charisme vécu en pleine docilité à lEsprit de Dieu et en totale conformité aux exigences de la communion ecclésiale. En particulier, les terres scandinaves sétant détachées de la pleine communion avec le siège de Rome au cours des tristes événements du xvie siècle, la figure de la sainte suédoise reste un précieux lien cuménique, renforcé encore par lengagement de son Ordre dans ce sens» (Saint Jean-Paul II, motu proprio Spes ædificandi). Prions sainte Brigitte pour lEurope, afin quelle retrouve ses racines chrétiennes, et spécialement pour le retour des chrétiens scandinaves à la foi et à la pleine unité catholiques.