13 décembre 1996
Marie Carmen
Bien chers Amis de l’abbaye Saint-Joseph,
D’ici quelques jours nous célébrerons Noël, une fête vécue intensément par tous les enfants dans chaque famille. Noël, c’est la fête d’un enfant. Jésus, qui a voulu partager la condition de l’enfance, a toujours montré une extraordinaire affection pour les enfants. Il se plaît à leur donner des grâces de choix, comme Il l’a fait pour la servante de Dieu, María del Carmen (appelée communément Mari Carmen) González-Valerio y Sáenz de Heredia. Le 12 janvier 1996, le Saint-Père Jean-Paul II a déclaré l’héroïcité des vertus de cette enfant qui avait vécu sur terre 9 ans et 4 mois, lui décernant le titre de «Vénérable».
UNE SOURCE DE FORCE
Mari Carmen naît à Madrid le 14 mars 1930, la seconde de cinq enfants. Elle tombe gravement malade immédiatement après sa naissance, si bien qu’on la baptise, sans plus tarder. Le Bon Dieu ne voulait pas attendre pour effacer dans son âme le péché originel, l’enrichir de sa grâce et en faire ainsi son enfant. À la suite de circonstances tout à fait imprévues, elle reçoit la Confirmation à l’âge de 2 ans, le 16 avril 1932, grâce à une initiative de Mgr Tedeschini, nonce apostolique en Espagne et ami de la famille. L’Esprit Saint avait hâte de lui donner le courage dont elle aurait besoin.
À six ans, elle fait sa première Communion. La date en a été avancée à la demande de sa mère: «J’étais convaincue, dit-elle, que l’Espagne et notre famille en particulier allaient traverser une période très difficile. On voyait qu’une persécution religieuse se préparait et je voulais que Mari Carmen fasse sa première Communion avant». «La première communion est sans aucun doute une rencontre inoubliable avec Jésus; c’est un jour qu’il faut se rappeler comme l’un des plus beaux de sa vie. L’Eucharistie, instituée par le Christ à la veille de sa Passion, au cours de la dernière Cène, est un sacrement de la Nouvelle Alliance, et c’est même le plus grand des sacrements. Le Seigneur s’y donne en nourriture des âmes sous les espèces du pain et du vin. Les enfants le reçoivent solennellement une première fois – précisément à la première communion – et ils sont invités à le recevoir par la suite le plus souvent possible, pour rester dans une relation d’amitié intime avec Jésus… Dans l’histoire de l’Église, l’Eucharistie a été pour bien des enfants une source de force spirituelle, parfois même d’héroïsme» (Jean-Paul II, Lettre aux enfants, 21 novembre 1994). C’est pourquoi, le Pape saint Pie X permit et encouragea la réception de la sainte communion dès l’éveil de la raison. Mari Carmen a bénéficié de cette faveur, comme en témoigne sa mère: «Elle a commencé à se sanctifier réellement après sa première communion». Et c’est à l’occasion d’une communion qu’elle fera son offrande complète à Dieu.
Le 15 août 1936, des miliciens communistes arrêtent son père. Celui-ci dit à sa femme: «Les enfants sont trop petits, ils ne comprennent pas. Tu leur diras plus tard que leur père a donné sa vie pour Dieu et pour l’Espagne, pour qu’on puisse les élever dans une Espagne catholique, où le crucifix préside dans les écoles». Peu de temps après, il est assassiné. À la mort de son mari, madame González-Valerio se trouve en très grand danger pour sa vie, à cause de sa foi chrétienne. Elle se réfugie à l’ambassade de Belgique, tandis que ses enfants sont accueillis par une de leurs tantes. Un jour, on apprend que les cinq enfants vont être envoyés en URSS, comme tant d’autres, pour y être élevés dans le marxisme. L’ambassadeur accepte alors, malgré le manque de place, de les prendre à l’ambassade. Nous sommes le 11 février 1937.
UNE DIGNITÉ PROPRE À L’HOMME
Mari Carmen se montre très attentive à aider beaucoup sa mère, tout en demeurant «une enfant, très enfant». Et pourtant elle se distingue par une pudeur pratiquée jusque dans des détails a priori insignifiants: «Un jour, raconte madame González-Valerio, elle devait aller à une fête d’enfants. Je lui avais mis une petite robe décolletée et sans manches, et je lui avais bien recommandé de ne pas la froisser. Mais je m’aperçus qu’elle avait enfilé une veste. Je me suis fâchée et je l’ai grondée. Elle me dit en pleurant qu’elle ne sortirait pas avec cette robe. Ma mère, qui assistait à la tragédie, me prit à part et me dit que je n’avais pas le droit d’étouffer les sentiments de pudeur qu’elle avait déjà remarqués en elle, et que j’aurai à rendre compte à Dieu de l’éducation que je lui donnais. C’est ainsi que Mari Carmen est allée à la fête avec sa veste». Sa grand-mère avait raison: «Cette pudeur instinctive vient de Dieu».
Cette délicatesse spéciale, inspirée par Dieu, explique l’attitude de Mari Carmen dans des circonstances qui n’ont pas d’importance pour les autres enfants. À l’âge de deux ans, elle ne se laisse pas déshabiller devant son frère, son aîné d’un an, qui est dans la pièce et ne s’occupe pas d’elle. En été, elle souffre tant d’aller à la plage, qu’on doit la laisser jouer dans le jardin de la maison. «C’est à ce moment-là, dit sa mère, que j’ai commencé à comprendre qu’il y avait quelque chose d’exceptionnel dans la conduite de ma fille».
Cet amour passionné pour la pudeur provient d’une lumière très vive que Dieu lui a donnée sur la grandeur et la fragilité de la vertu de chasteté. La divine Providence a voulu ainsi donner à notre époque de laisser-aller un exemple très élevé. Le Catéchisme de L’Église Catholique attire notre attention dans le même sens lorsqu’il parle de la pudeur: «La pudeur préserve l’intimité de la personne. Elle désigne le refus de dévoiler ce qui doit rester caché. Elle est ordonnée à la chasteté dont elle atteste la délicatesse. Elle guide les regards et les gestes conformes à la dignité des personnes et de leur union. La pudeur protège le mystère des personnes et de leur amour. Elle invite à la patience et à la modération dans la relation amoureuse; elle demande que soient remplies les conditions du don et de l’engagement définitif de l’homme et de la femme entre eux. La pudeur est modestie. Elle inspire le choix du vêtement. Elle maintient le silence ou la réserve là où transparaît le risque d’une curiosité malsaine. Elle se fait discrétion.
«Il existe une pudeur des sentiments aussi bien que du corps. Elle proteste, par exemple, contre les explorations «voyeuristes» du corps humain dans certaines publicités… La pudeur inspire une manière de vivre qui permet de résister aux sollicitations de la mode et à la pression des idéologies dominantes. Les formes revêtues par la pudeur varient d’une culture à l’autre. Partout, cependant, elle reste le pressentiment d’une dignité spirituelle propre à l’homme. Elle naît par l’éveil de la conscience du sujet. Enseigner la pudeur à des enfants et des adolescents, c’est éveiller au respect de la personne humaine» (2521-2524). Dans une instruction du 8 décembre 1995, le Conseil Pontifical pour la famille s’élève contre certaines tendances d’impudicité répandues dans la société contemporaine: «Même si elles sont acceptées socialement, il y a des façons de parler et de s’habiller qui sont moralement incorrectes et représentent une façon de banaliser la sexualité, la réduisant à un objet de consommation. Les parents doivent donc enseigner à leurs enfants la valeur de la modestie chrétienne, d’un habillement sobre, de la nécessaire liberté vis-à-vis des modes, toutes caractéristiques d’une personnalité masculine ou féminine mûre».
UNE NUIT À L’HÔTEL
Mari Carmen excelle aussi dans la charité à l’égard des pauvres. Quand l’un d’eux sonne à la porte et qu’elle ouvre, elle lui donne d’abord ses petites économies, puis lui dit: «Maintenant, sonnez de nouveau pour que maman vous donne quelque chose». Envers les personnes qui aident sa mère, elle a une délicatesse qui n’est pas de son âge: «Maman, il faut que tu traites bien les domestiques. C’est déjà beaucoup qu’ils nous servent. Pense que toi aussi tu es une servante, puisque tu sers le Bon Dieu». «Nous donnions de l’argent à Mari Carmen pour qu’elle s’achète des jouets, raconte sa grand-mère, mais elle le transmettait à sa nourrice pour qu’elle offre des jouets à ses enfants, lui recommandant bien de n’en rien dire à sa mère ni à moi».
La piété de Mari Carmen se manifeste très tôt. Dès l’âge de quatre ou cinq ans, elle aime à diriger le chapelet en famille et récite par coeur les litanies de Très Sainte Vierge. Comme sainte Thérèse de Lisieux, elle s’est fait confectionner un «chapelet de pratiques», sur lequel elle compte ses actes de vertu. Elle s’adonne ainsi, d’une manière équivalente, à «l’examen particulier» des vertus et des défauts proposé par saint Ignace de Loyola. Dans le même esprit, elle tient un cahier des «Actes», pour voir les vertus et obligations de chaque jour: obéissance, mortification, récréations, classes, étude, chapelet, communion, Messe, prières jaculatoires, etc.
Un jour, comme elle voit sa mère accablée par ses préoccupations domestiques, elle lui dit: «Maman, tu t’occupes trop des choses de la terre. Tu dois prier davantage. Nous sommes de passage sur la terre. – Ma petite fille, il faut que je m’occupe de la maison. – Maman, ta maison c’est le Ciel. Maman, quand tu es en voyage, et que tu passes la nuit à l’hôtel, tu ne te préoccupes pas d’embellir la chambre, ni d’y mettre la photo de papa. Une nuit, on la passe comme on peut. Eh bien, vois-tu, maman, c’est comme ça qu’est la vie, c’est comme ça que nous sommes dans ce monde».
Mari Carmen aime à offrir ses petits sacrifices au Coeur de Jésus. Son professeur de religion rapporte: «Quand je préparais les enfants à la confession, je pouvais lire sur son visage son horreur du péché et ses efforts pour faire un bon acte de contrition». Tous ses actes, malgré son jeune âge, jaillissent, comme d’une source profonde, de son intimité avec Dieu.
UN SECRET ET UNE OFFRANDE
Mari Carmen a ses secrets. Sur son cahier des «Actes», elle écrit par trois fois: «Personnel». Elle demande souvent son cartable qui contient l’agenda où elle a écrit ces mots compris d’elle seule: «Je me suis livrée à Dieu dans la paroisse du Bon Pasteur, 6 avril 1939». Elle note également: «On a tué mon pauvre père». Et, dans l’une des dernières pages: «Vive l’Espagne! Vive le Christ-Roi!!!» le cri que poussaient les martyrs de la guerre au moment de mourir. Et aussi: «Pour papa, 7 mai 1939 – Tout à fait personnel». Elle dira à son infirmière: «Mon père est mort martyr, pauvre maman, et moi je meurs victime».
Son oncle Xavier explique: «Mari Carmen désirait la conversion des pécheurs, comme le prouve le fait qu’elle offrait les souffrances de sa maladie et de sa mort pour Azaña, le Président de la République, qui incarnait le symbole de la persécution religieuse dont les assassins de son père étaient l’instrument». «Maman, Azaña ira-t-il au Ciel? demande-t-elle – Si tu te sacrifies et si tu pries pour lui, oui, il sera sauvé». Mari Carmen a bien compris. Parfois elle dit à sa tante: «Tante Fifa, prions pour papa et pour tous ceux qui l’ont tué». La prière des enfants a une efficacité particulière sur le Coeur de Notre-Seigneur: «Le Rédempteur de l’humanité semble partager avec eux sa sollicitude pour les autres, pour les parents et pour leurs camarades, garçons et filles. Il attend réellement leur prière! Quel pouvoir immense a la prière des enfants! Elle devient un modèle pour les adultes eux-mêmes: prier avec une confiance simple et totale veut dire prier comme savent prier les enfants» (Jean-Paul II, Lettre aux enfants, 21 novembre 1994).
Le 3 novembre 1940, Azaña meurt à Montauban. D’après le témoignage écrit de Monseigneur Théas, l’évêque du diocèse, qui lui prêtait son assistance spirituelle à ce moment, Azaña, malgré son entourage, reçut en toute lucidité le sacrement de la Pénitence ainsi que l’Extrême-Onction et l’Indulgence Plénière, expirant doucement dans l’amour de Dieu et l’espérance de Le voir. Il ignora que sa route s’était croisée avec celle d’une petite fille de 9 ans qui avait prié et souffert pour lui.
« JÉSUS, MARIE, JOSEPH… »
Peu après l’«offrande» du 6 avril 1939, le calvaire de Mari Carmen commence: elle doit s’aliter. Tout d’abord apparaît une otite qui se complique et dégénère en septicémie (infection du sang). Le 27 mai, on la transporte en voiture à Madrid où elle est opérée. Mais comme on voit que la maladie va être longue, on la ramène chez elle. Certains jours on lui fait plus de vingt piqûres. Une diarrhée continuelle très forte lui est spécialement pénible. Elle doit absorber, toutes les deux heures, une espèce de purée de glands répugnante. Quelquefois son dégoût est tel qu’elle ne peut s’empêcher de vomir, mais une demi-heure plus tard, elle est prête à la prendre de nouveau sans protester.
Une oreille est attaquée par le mal et elle perd la seconde pour être restée trop longtemps couchée dessus. Une double phlébite s’ajoute à ces maux. Des plaies gangreneuses se forment. Elle s’évanouit de douleur quand on change ses draps. Seul le nom de Jésus l’aide à tout supporter, car personne ne pense à lui donner des calmants. «Mari Carmen, demande à l’Enfant Jésus de te guérir, lui dit sa mère. – Non, maman, je ne demande pas ça, je demande que sa volonté se fasse». Elle désire qu’on lui lise souvent les prières pour les agonisants, et vit par la pensée davantage au ciel qu’ici-bas.
17 juillet 1939. Elle avait prédit plusieurs fois qu’elle mourrait le 16 juillet, fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, et sa fête à elle: Carmen. Mais apprenant que sa tante Sophie se marie ce jour-là, elle annonce qu’elle ne mourra que le lendemain. Effectivement, le 17, vers 13 heures, elle se recueille en présence des anges dont elle entend le chant. «Je meurs martyre… Laissez-moi partir maintenant, Docteur, vous ne voyez pas que la Sainte Vierge vient me chercher avec les anges?» En effet, à la stupéfaction de tous, joignant ses petites mains, elle dit: «Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi dans ma dernière agonie; Jésus, Marie, Joseph, faites que je meure en votre sainte compagnie». Ce sont ses dernières paroles. Puis se soulevant légèrement, comme pour prendre quelque chose, elle retombe sur l’oreiller et rend le dernier soupir, sans agonie, sans contraction du visage. Défigurée par la maladie, elle retrouve dans la mort toute sa beauté, et son corps exhale un doux parfum. Le médecin légiste atteste la mort, mais constate avec étonnement que le corps de l’enfant ne présente pas l’aspect d’un cadavre.
UN POINT DE REPÈRE
L’exemple de Mari Carmen met sous nos yeux un fruit de la grâce de Dieu, fécondée par une bonne éducation. La tâche éducative requiert une attention aimante et délicate pour les enfants, comme le recommande saint Benoît: «On aura toujours égard à la faiblesse des enfants… Envers eux on usera d’une tendre condescendance» (Règle, ch. 37). Mais une saine fermeté est également nécessaire, selon l’enseignement du Catéchisme de l’Église Catholique: «Les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants. Ils témoignent de cette responsabilité d’abord par la création d’un foyer, où la tendresse, le pardon, le respect, la fidélité et le service désintéressé sont de règle. Le foyer est un lieu approprié à l’éducation des vertus. Celle-ci requiert l’apprentissage de l’abnégation, d’un sain jugement, de la maîtrise de soi, conditions de toute liberté véritable. Les parents enseigneront aux enfants à subordonner les dimensions physiques et instinctives aux dimensions intérieures et spirituelles. C’est une grave responsabilité pour les parents de donner de bons exemples à leurs enfants. En sachant reconnaître devant eux leurs propres défauts, ils seront mieux à même de les guider et de les corriger… Par la grâce du sacrement de mariage, les parents ont reçu la responsabilité et le privilège d’évangéliser leurs enfants. Ils les initieront dès le premier âge aux mystères de la foi dont ils sont pour leurs enfants les premiers hérauts, et à la vie de l’Église… Les parents ont la mission d’apprendre à leurs enfants à prier et à découvrir leur vocation d’enfants de Dieu» (2223-2225).
UNE NURSE ÉLECTRONIQUE
À notre époque d’audio-visuel, il est fondamental que les parents protègent leurs enfants contre l’influence d’une «culture de mort» à base de pornographie et de violence. Dans son message sur la famille et la télévision, le Pape Jean-Paul II précisait: «Les parents devraient activement participer à la formation chez leurs enfants d’habitudes d’utilisation de la télévision qui les conduiront à un sain développement humain, moral et religieux. Les parents devraient s’informer eux-mêmes par avance du contenu des programmes et effectuer sur cette base un choix consciencieux, pour le bien de la famille – choisir de regarder ou de ne pas regarder… Les parents devraient aussi parler de la télévision avec leurs enfants, en les incitant à réguler la quantité et la qualité de leur utilisation, et à percevoir et juger les valeurs éthiques sous-jacentes à certains programmes…
«Former les habitudes d’utilisation des enfants signifiera parfois tout simplement éteindre le téléviseur: parce qu’il y a mieux à faire, parce que le respect dû à d’autres membres de la famille le demande, ou parce que l’utilisation sans discrimination de la télévision peut être dangereux. Les parents qui utilisent de manière régulière et prolongée la télévision comme une sorte de nurse électronique, abdiquent leur rôle de premiers éducateurs de leurs enfants. Une telle dépendance à l’égard de la télévision peut empêcher les membres de la famille d’être en contact les uns avec les autres par la conversation, les activités partagées et la prière en commun. De sages parents savent aussi que même de bons programmes peuvent être remplacés par d’autres sources d’information, de divertissement, d’éducation et de culture» (24 janvier 1994).
Les parents de Mari Carmen n’eurent pas à affronter le problème de la télévision, propre à la société d’aujourd’hui. Mais en tout temps, le Saint-Esprit éclaire les pères et mères de famille pour leur faire discerner ce qui convient à l’éducation de leurs enfants, en vue du salut éternel des âmes.
Demandons à la vénérable Mari Carmen d’intercéder tout spécialement pour les familles à l’approche de Noël. Nous prions pour vous et tous ceux qui vous sont chers, vivants et défunts.
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