L’oblat : moine dans le monde

Conformément à la tradition bénédictine, des hommes, laïcs ou prêtres séculiers, qui fréquentent le Monastère depuis plusieurs années, désirent s’inspirer de la Règle de saint Benoît pour mener leur vie chrétienne ou sacerdotale dans le monde. C’est pourquoi, certains demandent à recevoir l’oblature séculière.

Pour cela, ils s’engagent par cette oblature à suivre le Christ dans les circonstances de leur vie quotidienne à l’aide des grandes intuitions de saint Benoît, recherchant la paix et la joie dans une authentique vie de prière et dans un travail professionnel bien fait, pour les besoins de leur famille et des pauvres, dans la douceur et l’humilité, à l’imitation du Seigneur doux et humble de cœur.

L’Oblat est donc un chrétien qui, vivant dans le monde, est animé du désir d’approfondir sa vie chrétienne et de tendre à la perfection, ‘afin qu’en tout Dieu soit glorifié’ (cf. Règle 57 sur ‘les artisans du monastère’) et ainsi d’assurer son salut éternel. Il recherche dans son rattachement au monastère les secours qui lui sont nécessaires pour y parvenir ; par cette affiliation, il participe aux prières et aux mérites de la communauté monastique, en puisant pour lui-même dans cette communion vitale un surcroît de ferveur et de générosité au service de Dieu, il veille à renouveler ses séjours, en particulier lors des retraites organisées par l’abbaye, pour se ressourcer et bénéficier du soutien spirituel de la communauté, principalement par les rencontres avec le ‘Maître des oblats’, le moine qui a reçu mission d’accompagner les oblats et de veiller à leur formation spirituelle et doctrinale.

À l’origine de cette démarche, souvent, il y a un premier contact entre une personne et une communauté. Cette rencontre peut se concrétiser par un échange imprévu avec un frère, la recherche d’un lieu de ressourcement, un séjour à l’hôtellerie, lors d’un pèlerinage, lors d’une retraite…

Ensuite, des liens s’établissent, par la fréquentation de l’abbaye, en particulier lors des Exercices Spirituels régulièrement renouvelés. Le laïc désirant aller plus loin, envisage de consolider cette relation privilégiée en s’engageant par l’oblature séculière.

L’oblature est l’acte par lequel un chrétien s’offre à Dieu et devient membre d’une communauté monastique d’une façon réelle, même si ce n’est pas au même titre que les moines. Cette offrande signifie la volonté d’approfondir la connaissance et l’amour de Dieu par une conversion poursuivie la vie durant. Elle constitue un engagement envers la Communauté, avec une intention religieuse : celle de procurer une plus grande gloire à Dieu en s’obligeant à Le servir d’une manière plus parfaite.
Il existe une fraternité spirituelle réelle entre les moines et les oblats. L’oblat se sent étroitement solidaire de sa communauté monastique, d’abord par l’acte d’offrande de sa vie à Dieu – en union avec la consécration des moines –, auquel il joint sa prière pour les moines. Le monastère de son côté assure à chaque oblat la participation à la vie de prière et d’oblation des moines, la possibilité de contacts avec le monastère, entre autres par une formation spirituelle et doctrinale.
Dans ce cadre, à la demande du TRP Abbé, une session a été proposée aux oblats du 13 au 16 octobre 2023, sur le thème : « Célébrer la liturgie, ou entrer dans la vie et la joie de notre Dieu ». Organisée sur quatre jours à travers huit conférences, le Maître des oblats a pu développer ce qu’affirme le Concile Vatican II : « La liturgie est le sommet auquel tend l’action de l’Église, et en même temps la source d’où découle toute sa vertu » (“Sacrosanctum Concilium”, n° 10). La liturgie étant l’œuvre du Christ Prêtre et de son Corps qui est l’Église, elle associe ainsi tous les chrétiens au culte que le Christ rend à son Père, tout en les sanctifiant et cela de façon éminente par leur participation au Très Saint Sacrifice de la Messe. « Le fruit de l’Esprit dans la Liturgie est inséparablement Communion avec la Trinité Sainte et Communion fraternelle (cf. 1 Jn 1, 3-7) » (CEC n° 1108). De cette façon, « dans la liturgie terrestre, nous participons, par un avant-goût, à la liturgie céleste » (Vatican II, Ibid. n° 8).