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21 septembre 2022

Bienheureux Michaël McGivney

Bien chers Amis de l’abbaye Saint-Joseph,

« Dans la conjoncture actuelle, il est souverainement nécessaire que là où s’exerce l’activité des laïcs se développe l’apostolat sous sa forme collective et organisée ; seule, en effet, cette étroite conjonction des efforts peut permettre d’atteindre complètement tous les buts de l’apostolat d’aujourd’hui et d’en protéger efficacement les fruits. Dans cette perspective, il est particulièrement important que l’apostolat atteigne les mentalités collectives et les conditions sociales de ceux dont il se préoccupe, sinon ceux-ci seront souvent incapables de résister à la pression de l’opinion publique ou des institutions » (Vatican II, décret Apostolicam actuositatem, 18 novembre 1965, n° 18). Ce genre d’apostolat est pratiqué depuis le xixe siècle par les Chevaliers de Colomb, fondés par le bienheureux Michael MacGivney.

Michael Joseph McGivney naît le 12 août 1852 à Waterbury dans le Connecticut, au Nord-Est des États-Unis ; ses parents, Patrick et Mary, sont des immigrants irlandais catholiques. Comme tant d’autres irlandais, ils ont dû fuir leur pays frappé, entre 1848 et 1852, par une terrible famine : près de 20 % de la population a péri, et autant ont émigré, surtout aux États-Unis et au Canada. Ces pays riches ne peuvent toutefois absorber rapidement cet afflux massif d’immigrants, et nombre d’entre eux se retrouvent dans la misère. Dans ce pays en majorité protestant, les familles d’immigrés catholiques sont souvent confrontées aux préjugés et à l’exclusion sociale. Les Irlandais sont souvent contraints d’occuper les postes les plus dangereux dans les mines, les chemins de fer et les usines. Les accidents, les maladies et le surmenage entraînent facilement la mort prématurée des pères de famille, laissant leur veuve et leurs enfants dans la misère.

Un besoin de prêtres

Michael est l’aîné de douze autres enfants, dont six mourront en bas âge. À la maison et à l’église, Michael apprend à prier et à placer l’amour de Dieu au-dessus de tout. Bon élève de l’école publique de Waterbury, il se fait remarquer pour son excellence, saute même des classes, et achève son cycle scolaire avec plusieurs années d’avance. Dès l’âge de treize ans, il commence à travailler dans une usine de laiton pour contribuer aux ressources de sa famille.

La croissance de la population catholique étant plus rapide que celle du clergé, un grand besoin de prêtres se fait sentir. Encouragé par son curé, Michel, qui l’a compris, décide, malgré l’opposition de son père, de devenir prêtre. Aux États-Unis, les séminaires catholiques sont alors peu nombreux, et les places y sont limitées. La guerre civile dite “guerre de Sécession” (1861-1865) sévit avec son cortège de haines. Depuis quelques années, certaines sectes protestantes et des sociétés secrètes alimentent une opposition au catholicisme ; les évêques et les directeurs de séminaires en viennent à sélectionner sévèrement les candidats au sacerdoce, afin de ne donner aucune prise à la calomnie et aux oppositions. En 1868, son père lui ayant finalement donné sa bénédiction, Michael entre au séminaire de Saint-Hyacinthe, au Québec (Canada). Après y avoir étudié deux ans, le jeune homme fait une pause d’un an, puis continue sa formation au séminaire Notre-Dame des Anges, dans l’État de New York (1871-1872). Le sport tient une place importante dans l’établissement et Michael s’y révèle un excellent joueur de baseball. Il retourne ensuite au Québec, au collège Sainte-Marie tenu par les Jésuites.

Mais en juin 1873, son père meurt ; étant l’aîné, le séminariste doit rentrer dans sa famille pour assurer l’éducation des plus jeunes. Toutefois, les aînées de ses sœurs trouvent bientôt des situations rémunérées et lui évitent ainsi d’avoir à reprendre le travail en usine. De plus, l’évêque de Hartfort, qui le considère comme l’un de ses meilleurs séminaristes, lui accorde une bourse diocésaine d’études. Dès septembre 1873, Michel reprend des études théologiques au séminaire Sainte-Marie de Baltimore, tenu par les Sulpiciens. « À leur contact, son esprit s’ouvrit, dit l’un de ses biographes… Il apprit à considérer l’érudition comme secondaire chez un prêtre… L’empathie pour les malheurs humains a plus de valeur intrinsèque… Accumuler les connaissances est une bonne chose, mais sauver les âmes en est une incomparablement meilleure. »

Michael reste quatre ans à Sainte-Marie. Après une si longue et si solide formation, cet homme, perçu par ses proches comme silencieux, déterminé et pieux, doté aussi d’un bon sens de l’humour, est parfaitement préparé à devenir un prêtre séculier. Le 22 décembre 1877, il reçoit l’ordination sacerdotale. Quelques jours plus tard, en présence de sa mère, l’abbé Michael Joseph McGivney célèbre sa première Messe publique à l’église de l’Immaculée Conception à Waterbury. Il a vingt-cinq ans. Nommé vicaire à la paroisse Sainte-Marie de Newhaven, ville portuaire de l’État du Connecticut, sur l’Atlantique, il commence son ministère dès la fête de Noël. Le curé de cette paroisse, fondée en 1870, est alors l’abbé Patrick Murphy, fils, lui aussi, d’un émigré irlandais. Après de brillantes études ecclésiastiques, qui l’ont distingué parmi le clergé du diocèse, il a achevé la construction d’une église, dédicacée en 1874, puis de la cure, dans des circonstances difficiles. L’abbé Murphy est parvenu à éponger les dettes contractées pour l’achèvement des travaux, mais il y a laissé sa santé : à trente-deux ans, il paraît un vieillard. C’est pour cette raison que l’évêque du diocèse a jugé nécessaire de lui adjoindre un vicaire.

Une « avenue souillée »

La ville de Newhaven est en plein développement industriel. Le transport maritime lui procure une part importante de ses ressources. L’université de Yale, l’une des plus célèbres d’Amérique, y a son siège. Les communautés catholique, protestante et juive cohabitent paisiblement. Une certaine hostilité se manifeste pourtant envers les catholiques. À propos de l’église édifiée par l’abbé Murphy, le New York Times titre un article : « How an aristocratic avenue was blemished by a roman Church edifice » (Comment une avenue aristocratique a été souillée par un édifice de l’Église romaine). Dans ce contexte, l’abbé McGivney gère avec habileté les relations avec les protestants, en s’efforçant d’éviter les conflits.

La prédication du jeune prêtre est fort appréciée. Outre sa parfaite diction, son visage, pâle et serein, impressionne ses auditeurs par la douce force qui en émane ; il manifeste à la fois la justice et la miséricorde de Dieu. De nombreux témoignages soulignent la détermination du jeune prêtre et son caractère indomptable ; il n’est pourtant pas morose, et possède un véritable talent pour faire rire toute une assemblée. Les gens sont naturellement attirés par son attitude réservée mais accueillante, et certaines personnes non catholiques viennent à l’église pour l’entendre prêcher. Il joue un rôle déterminant dans plusieurs conversions. Deux groupes de paroissiens s’attachent particulièrement à lui. Les enfants d’abord, avec qui il se montre d’une grande amabilité. « Je ne l’ai jamais trouvé ennuyeux », affirmera l’un de ceux-ci. Ses cours de catéchisme sont très soigneusement préparés, et fréquemment il fait appel à l’un ou l’autre des élèves pour jouer un personnage biblique. L’autre groupe est celui des adolescents. Dans cette paroisse, comme dans beaucoup d’autres, un grand nombre d’entre eux abandonnent la pratique religieuse. La première raison de leur défection est l’ennui qu’ils éprouvent à l’église, car personne ne leur montre suffisamment d’intérêt ; une autre se trouve dans l’alcoolisme et la luxure, dont ils deviennent esclaves. L’abbé prend à cœur de s’occuper d’eux, pour leur faire connaître et aimer Jésus-Christ.

L’opposition aux sociétés secrètes

Bien que sa première préoccupation soit la foi de ses fidèles, l’abbé McGivney suit de près les questions familiales, sociales, financières et civiques qui concernent la population de Newhaven, en grande partie afro-américaine ou immigrante catholique. Les bonnes œuvres ne manquent pas, et le vicaire s’y engage volontiers : notamment la kermesse paroissiale annuelle, celle des autres paroisses de la ville et la célébration de la fête de saint Patrick, patron de l’Irlande dont sont originaires la plupart des catholiques. Il trouve aussi des ligues paroissiales d’abstinence totale de l’alcool. Celle de sa paroisse se propose de monter des pièces de théâtre pour le bien de ses membres et la récolte de quelques fonds. L’abbé s’y joint et accepte de faire partie du bureau, mais en refuse la présidence qu’il laisse à un laïc. En revanche, il n’hésite pas à se faire l’avocat des paroissiens devant les tribunaux, afin de préserver la cohésion de leurs familles ; il s’engage aussi cordialement avec les ministres des autres confessions chrétiennes pour organiser différentes bonnes œuvres.

En réponse à un certain vide que ressentent les hommes dans ce contexte, les sociétés secrètes se multiplient. Sous couvert de porter remède à la question sociale, elles propagent des idéologies incompatibles avec la morale et la foi. L’abbé McGivney se trouve bientôt en lutte contre elles. Il empêche leurs membres de participer aux offices avec leurs insignes, notamment lors des obsèques, et cherche à en détourner ses fidèles. D’autre part, certains désordres dans la paroisse exigent qu’il mette en œuvre sa fermeté de caractère, voire une certaine sévérité.

En juillet 1878, l’abbé Murphy, atteint de tuberculose pulmonaire, doit quitter la ville, car l’été est d’une chaleur extrême sur la côte Atlantique. Il confie la paroisse à son vicaire. Deux ans plus tard, Dieu le rappelle à lui. L’abbé Patrick Lawlor, beau-frère de l’abbé Michael, lui succède. Ce dernier réunit les principaux hommes catholiques de la ville dans le sous-sol de l’église Sainte-Marie. Ils envisagent la fondation d’une société de secours fraternel catholique, afin d’aider les hommes à préserver et renforcer leur foi, et de soutenir financièrement les familles ayant perdu leur père. Le prêtre comprend clairement, en effet, que pour maintenir les familles unies, il faut subvenir à leurs besoins à la fois temporels et spirituels, car, sans moyens financiers, les familles sont souvent contraintes de se séparer, ce qui n’est pas sans comporter de grands périls pour la foi de leurs membres. En octobre 1881, une réunion qui compte quatre-vingts hommes met en place un comité, dirigé par James T. Mullen, chargé de rédiger les statuts d’une association où domine l’assistance mutuelle.

Une nouvelle chevalerie

Un drame, semblable à celui qui a fait interrompre les études sacerdotales de Michael, accélère la réalisation du projet. À la suite du décès de son chef, la famille Downes, d’origine irlandaise, se trouve dans un grave embarras financier. En janvier 1882, le juge du tribunal municipal se trouve légalement contraint de retirer les enfants à leur mère pour les confier à l’assistance publique. Pour éviter d’en arriver à cette extrémité, un tuteur bénévole doit se présenter et verser une forte caution. À la surprise générale, le vicaire lui-même se présente pour remplir cet office, et l’un de ses amis, épicier, verse la caution. Le 29 mars suivant, les “Chevaliers de Colomb” sont fondés. Dans une lettre à l’intention de ses confrères, prêtres du diocèse, l’abbé McGivney explique que son premier objectif en fondant les Chevaliers est « d’éviter de voir des personnes intégrer les sociétés secrètes » ; à cette fin, il leur offrira les mêmes avantages, voire de meilleurs qu’elles. Son deuxième objectif est d’unir les catholiques du diocèse d’Hartford, « de manière à ce que nous soyons plus à même de nous aider les uns les autres en cas de maladie, de pourvoir à des enterrements décents, et d’aider financièrement les familles des membres décédés ». L’abbé demande à ses confrères de bien vouloir collaborer à la mise en place d’un conseil des Chevaliers dans chaque paroisse.

En nommant les membres de la nouvelle association “Chevaliers de Colomb”, l’abbé McGivney se réfère, en fait, aux racines profondes des catholiques en Amérique. L’État du Connecticut accorde aux Chevaliers une reconnaissance officielle comme association légale. Les premiers Chevaliers élisent l’abbé McGivney à leur tête, mais l’humble prêtre déclare qu’il revient à un laïc de diriger cette organisation de fidèles laïcs. James T. Mullen est donc élu comme premier Chevalier suprême, et l’abbé McGivney accepte la fonction de secrétaire suprême ; il en démissionne, deux ans plus tard, pour devenir aumônier suprême, considérant que sa première obligation est de servir l’Ordre en tant que prêtre. Une branche féminine des Chevaliers donnera aux femmes la possibilité de collaborer à cette œuvre. Une branche pour les jeunes sera fondée plus tard : les “Écuyers de Colomb”.

La protection de la foi des catholiques, principale préoccupation des Chevaliers, les conduit à promouvoir aussi la pleine reconnaissance de leurs droits de citoyens américains. Ils espèrent, en effet, affaiblir les pressions sociales qui s’exercent sur eux pour qu’ils abandonnent leur foi. Conserver la foi ne consiste pas simplement à connaître le catéchisme, aussi important que cela puisse être, mais également à mettre en pratique le grand commandement de Jésus : aimer Dieu par-dessus tout et le prochain comme soi-même pour l’amour de Dieu. Dans la parabole du bon Samaritain (Lc 10, 30), Jésus enseigne que l’amour du prochain doit se manifester dans les rues et les chemins, en allant à la rencontre de ceux qui sont en marge de la société, en soignant les plaies des malades, en subvenant à leurs besoins. Les Chevaliers relèveront de nombreux défis auxquels la vie des familles catholiques est confrontée. Les publications de l’association soutiendront la doctrine catholique dans son intégralité. Aujourd’hui, ils défendent fermement la vie et s’opposent à l’avortement ; ils promeuvent la famille en refusant les ‘mariages’ de personnes du même sexe. À ses débuts, l’association des Chevaliers se heurte toutefois à des difficultés : de nombreuses critiques leur sont opposées, en particulier de la part de prêtres. Les membres fondateurs en viennent à se quereller, aucune nouvelle recrue ne les rejoint… Mais au printemps de 1883, des hommes d’une ville voisine, Meriden, demandent à se joindre aux Chevaliers. Le groupe de Newhaven en est stimulé, et l’œuvre prend son essor.

Plaire à Dieu plutôt qu’aux hommes

Le concile Vatican II soulignera le rôle des laïcs dans la société : « Poussés par la charité qui vient de Dieu, les laïcs pratiquent le bien à l’égard de tous, surtout de leurs frères dans la foi, rejetant toute malice, toute fraude, hypocrisie, envie, toute médisance (1 P 2, 1), entraînant ainsi les hommes vers le Christ. Or la charité divine, qui est répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (Ro 5, 5), rend les laïcs capables d’exprimer concrètement dans leur vie l’esprit des Béatitudes. Suivant Jésus pauvre, ils ne connaissent ni dépression dans la privation, ni orgueil dans l’abondance ; imitant le Christ humble, ils ne deviennent pas avides d’une vaine gloire, mais ils s’efforcent de plaire à Dieu plutôt qu’aux hommes, toujours prêts à tout abandonner pour le Christ et à souffrir persécution pour la justice, se souvenant de la parole du Seigneur : si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive (Mt 16, 24). Entretenant entre eux une amitié chrétienne, ils se prêtent un mutuel appui en toutes nécessités » (Décret Apostolicam actuositatem, n° 4).

En plus de son ministère paroissial, l’abbé Michael est amené à assister un condamné à mort, Jacques Chip Smith, un catholique de vingt et un ans qui, en état d’ébriété, a tué un policier. Pendant de nombreux mois, il le visite quotidiennement. Le changement d’attitude du jeune homme est si marquant que les journaux locaux en font part. Peu de jours avant sa mort, Jacques Smith dit à sa mère en larmes : « Maman, ne pleure pas ! Je serai bientôt dans un lieu bien plus agréable. Imagine que je sois mort le soir de la bagarre. Je serais mort sans avoir pu m’y préparer, et la situation serait bien pire. » Le jour de l’exécution, au pied de la potence, l’abbé lit des prières que le jeune homme répète après lui. Cette mort tragique l’affecte profondément. En reconnaissance de ses bienfaits, Jacques lui lègue la plante qui a fleuri dans sa cellule.

À l’automne 1884, après sept longues années de ministère à la paroisse Sainte-Marie, l’abbé McGivney est nommé curé de la paroisse Saint-Thomas, à Thomaston, ville où l’industrie horlogère est prospère. La douleur des paroissiens de Newhaven est profonde : « Il semble, écrira un journaliste, que jamais une assemblée n’ait été autant affectée par le discours de départ d’un membre du clergé que celle des nombreux fidèles remplissant hier l’église Sainte-Marie. » L’abbé Michael reçoit bientôt, en supplément, la charge de la paroisse de Terryville, modeste bourg situé à cinq kilomètres de Thomaston. Au cours des six années qu’il passe à Saint-Thomas, il tisse des liens solides avec ses paroissiens, tout en demeurant aumônier suprême des Chevaliers de Colomb. Connaissant la droiture des dirigeants de l’Ordre, à Newhaven, il veille, depuis son nouveau presbytère, sur leur réputation, et publie des articles dans les journaux locaux pour les défendre des calomnies et des interprétations fausses, comme l’assimilation des Chevaliers à une société secrète. En 1888, un vicaire lui est adjoint : l’abbé peut alors travailler à un nouveau développement des Chevaliers. Un groupe d’hommes demande la fondation du premier chapitre hors du Connecticut (où en existent plus de quarante) à Providence, dans l’État de Rhodes Island ; l’abbé se rend plusieurs fois sur place.

Deux millions de membres

En 1889, la santé de l’abbé McGivney commence à fléchir ; il n’a pourtant que trente-sept ans. Fatigué, usé par le travail pastoral, il contracte en décembre une grippe, qui s’aggrave le mois suivant en une pneumonie. Cures de repos et consultations de spécialistes ne procurent aucune amélioration. La tuberculose l’emporte au matin du 14 août 1890, deux jours après son trente-huitième anniversaire. Les Chevaliers de Colomb comptent alors six mille membres. Des délégations viennent à ses funérailles de presque tous les 57 conseils des Chevaliers de Colomb. Les deux jeunes frères de Michael, Patrick et John, suivent son exemple dans la prêtrise, et ils serviront les Chevaliers en tant qu’aumôniers suprêmes ; un de ses neveux le deviendra aussi. Depuis, les Chevaliers se sont développés dans de nombreux pays. Aujourd’hui, ils comptent deux millions de membres à travers le monde.

Michael McGivney a été béatifié le 31 octobre 2020. L’exemple et l’œuvre du nouveau bienheureux nous pressent d’évangéliser le monde, nécessité rappelée par le concile Vatican II : « Les circonstances actuelles réclament des laïcs un apostolat… d’autant plus urgent que s’est affirmée l’autonomie de nombreux secteurs de la vie humaine, allant parfois jusqu’à entraîner un certain délaissement de l’ordre moral et religieux, au grand péril de la vie chrétienne… Les laïcs ont d’innombrables occasions d’exercer l’apostolat d’évangélisation et de sanctification. Le témoignage même de la vie chrétienne et les œuvres accomplies dans un esprit surnaturel sont puissants pour attirer les hommes à la foi et à Dieu… Cet apostolat cependant ne consiste pas dans le seul témoignage de la vie ; le véritable apôtre cherche les occasions d’annoncer le Christ par la parole, soit aux incroyants pour les aider à cheminer vers la foi, soit aux fidèles pour les instruire, les fortifier, les inciter à une vie plus fervente, car la charité du Christ nous presse (2 Co 5, 14)… C’est le Seigneur Lui-même qui presse tous les laïcs de s’unir plus intimement à Lui de jour en jour, et de prendre à cœur ses intérêts… Il les envoie en toute ville et en tout lieu… ; ainsi les laïcs se montreront ses collaborateurs, toujours au fait des exigences du moment présent, se dépensant sans cesse au service du Seigneur, sachant qu’en Lui leur travail ne saurait être vain. » (Apostolicam actuositatem, nos 1, 4 et 33).

Demandons au bienheureux Michael McGivney de nous guider dans le service du Seigneur et de nos frères.

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