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7 septembre 2023

Bienheureux François Faà di Bruno

Bien chers Amis,

Un jour, en plein XIXe siècle, alors que le professeur Francesco Faà di Bruno fait une démonstration ardue du haut de sa chaire de mathématiques à l’université de Turin, le tintement d’une clochette annonce le passage du Saint Viatique (l’Hostie consacrée) qu’un prêtre apporte à une personne mourante. Sans aucun respect humain, le professeur descend de sa chaire et s’agenouille auprès de la fenêtre. Saisis d’une stupeur admirative, les étudiants finissent par s’agenouiller eux aussi. Qui est donc ce professeur, devenu prêtre et béatifié par le Pape saint Jean-Paul II le 25 septembre 1988 ?

François Faà di Bruno est né à Alessandria (Piémont, Italie) le 25 mars 1825, douzième et dernier enfant du marquis Louis Faà di Bruno et de Caroline Sappa. Sa famille, de très ancienne noblesse, habite à proximité de la ferme natale de don Bosco ; mais les deux familles, de conditions sociales très éloignées, ne se fréquentent pas. La piété, les arts et la concorde caractérisent le foyer familial où règne le bonheur. Dès leur jeune âge, les enfants prennent part aux distributions d’aumônes aux pauvres. Francesco, de santé fragile, est confié à son grand-père paternel et il passe sa première enfance au château des Bruno, où la vie au grand air lui convient. En 1834, sa mère meurt de maladie et d’épuisement. Peu avant, elle avait confié à son époux : « Il n’est pas si difficile d’être bon : il suffit d’aimer pour faire le bien. » Peu après, François perd aussi son grand-père.

En juin 1840, à l’âge de quinze ans, ayant terminé son cursus classique, Francesco hésite entre la vie religieuse et la carrière militaire. Au sein de sa famille, il a déjà quatre exemples de vies consacrées à Dieu : ses frères Carlo Maria, frère des Écoles Pies, et Giuseppe, pallottin, et deux de ses sœurs, Enrica, visitandine et Camilla, dame-du-Sacré-Cœur. Il choisit la carrière militaire, pensant qu’il pourrait la quitter s’il voulait ensuite se consacrer à Dieu. À l’Académie militaire de Turin, il se distingue par sa discipline et sa réussite dans les études. En août 1846, il est nommé lieutenant du Corps royal d’État-Major général. À cette époque, beaucoup participent à l’insurrection nationale contre l’occupation autrichienne. En 1848, lors de la première guerre d’indépendance, Francesco est aux côtés de Charles-Albert (roi de Piémont-Sardaigne), dans une troupe commandée par le duc Victor-Emmanuel, dont il devient l’aide de camp. Lorsque sa division est sur le point de recevoir le baptême du feu, Francesco écrit à sa sœur Maria Luigia, l’exhortant à prier aussi pour ses compagnons d’armes. Il craint que « dans un moment aussi crucial, ils meurent sans purification et réconfort de l’âme, à cause de cette continuelle négligence des choses divines dont ils se sont revêtus en temps de paix et dont ils ne peuvent se dépouiller en temps de guerre. » Lui qui s’efforce de vivre constamment en état de grâce (sans péché grave) s’inquiète pour ceux qui n’y pensent pas. Après les défaites de Custoza et de Novara, où il a vu tomber la fleur de la jeunesse, il se préoccupe spécialement du destin final de nombre de ses compagnons et amis.

Le salut éternel devrait être la principale préoccupation de tout homme. Sauver son âme signifie obtenir la participation à la vie de Dieu au Ciel pour l’éternité : « Dieu, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l’homme pour le rendre participant de sa vie bienheureuse » (Compendium, ou abrégé du Catéchisme de l’Église catholique, n°1). Dès sa mort, chaque homme est jugé par le Christ dans un premier jugement appelé “particulier” : « C’est le jugement de rétribution immédiate que chacun, à partir de sa mort, reçoit de Dieu en son âme immortelle, en relation avec sa foi et ses œuvres. Cette rétribution consiste dans l’accession à la béatitude du Ciel, aussitôt, ou après une purification proportionnée, ou, au contraire, à la condamnation éternelle de l’enfer » (ibid., n°208). À la fin du monde, se tiendra un second jugement dont l’abrégé du Catéchisme nous dit : « Le jugement dernier (universel) consistera dans la sentence de vie bienheureuse ou de condamnation éternelle, que le Seigneur Jésus prononcera pour les justes et les pécheurs (Ac 24, 15), rassemblés tous ensemble devant lui. À la suite de ce jugement dernier, le corps ressuscité participera à la rétribution que l’âme a reçue dans le jugement particulier » (n°214). Le Ciel et l’enfer étant éternels, il est de la plus haute importance de gagner l’un et d’éviter l’autre. « Arrachez-nous à la damnation éternelle et veuillez nous admettre au nombre de vos élus », demande pour nous l’Église dans le Canon romain (Prière Eucharistique I).

À la fin de l’année 1849, Victor-Emmanuel II, devenu roi après l’abdication de son père Charles-Albert, nomme Francesco « précepteur en mathématiques des Princes royaux ». Pour lui permettre de se perfectionner dans cette science, il l’envoie à Paris. Francesco obtiendra une licence de mathématiques le 10 mars 1851. Il y fréquente la fervente paroisse de Saint-Sulpice. Le Père Armand de Pontlevoy, jésuite, devient son directeur spirituel, et Francesco suit les Exercices de saint Ignace. Il s’investit dans les Conférences de Saint Vincent de Paul et fait la connaissance du bienheureux Frédéric Ozanam. À la Sorbonne, il se lie d’une profonde amitié avec le mathématicien Cauchy, catholique fervent, qui devient son modèle.

Être utile aux autres

De retour à Turin, il constate que les anticléricaux ont obtenu l’annulation de sa nomination de précepteur des enfants du roi, car d’autres missions lui sont confiées. Il écrit à son frère Alessandro : « Je ne me sens pas à ma place… M’instruire et être utile aux autres sont les gonds de la porte de mon propre bonheur » (23 juin 1852). Se trouvant un jour au milieu d’un cercle d’officiers, Francesco est pris à parti par l’un d’entre eux qui l’insulte publiquement. Ses compagnons le poussent à se battre en duel : gardant son calme, il esquive la provocation. Devant les difficultés qu’il rencontre dans l’armée, et conscient que son refus d’entrer dans la franc-maçonnerie entrave sa carrière militaire, il remet sa démission, en mars 1853, afin de se dédier entièrement aux études. Il rédige alors un “Manuel du soldat chrétien”, recueil d’enseignements et de prières adaptés au soldat, qui aura une grande diffusion.

Francesco entretient de bonnes relations avec don Bosco. Un disciple de celui-ci, don Jean-Baptiste Francesia, racontera : « Aux tout premiers temps de l’oratoire, on voyait arriver presque tous les lundis un capitaine du génie (Francesco), lequel, après avoir déposé son épée, se confessait, servait la Messe et communiait. Nous en étions tous édifiés. » Don Bosco, qui s’occupe des garçons depuis son ordination sacerdotale, en 1841, inspire à Francesco le désir de prendre soin des jeunes filles d’humble condition, souvent délaissées. Francesco ouvre à leur intention une école de chant sacré, ressemblant à un patronage. Musicien depuis son enfance, il compose un recueil de chants, “La Lyre catholique”, qui se répandra dans les paroisses du Piémont. Dans le même temps, il passe de longues heures en prière dans l’église des religieuses du Saint-Sacrement où a lieu l’adoration perpétuelle. « Priez, priez sans cesse, écrira-t-il : tout dépend de la prière ! »

L’unique affaire

En mai 1854, il retourne à Paris et y obtient de nouveaux diplômes en mathématiques et en astronomie. En 1856, il invente pour sa sœur Marie-Louise, qui perd la vue, un système d’écriture et de lecture pour aveugles, antérieur au braille, qui sera utile à beaucoup et récompensé par plusieurs prix. À Paris, pendant le carême de 1856, un de ses amis de Turin tombe malade et finit par mourir. François écrit à sa sœur : « Cette maladie me fut la plus utile des retraites pascales… Pour moi désormais, l’unique affaire, si Dieu me soutient, c’est de vivre en saint et de mériter d’avoir une mort semblable. Tout le reste est vraiment inutile et n’est que jeux d’enfants. » La même année, il devient membre de l’Œuvre d’Orient, fondée le 4 avril 1856 par des laïcs professeurs à la Sorbonne. De retour à Turin à la fin de l’année, à l’imitation de ce qu’il a vu à Paris, il instaure les « Fourneaux économiques », commerces où l’on vend des aliments à très bas prix, en faveur des ouvriers et des plus pauvres. Il établit aussi une association qui promeut le repos des jours fériés, dont saint Jean Bosco devient le vice-président.

Les difficultés rencontrées par les élèves de l’école de chant tourmentent Francesco : certaines restent sans travail, sans guide, sans soutien, sans une porte à laquelle frapper en cas de licenciement. Ses nombreuses relations lui permettent souvent de leur trouver du travail. Toutefois, pour pouvoir mieux s’en occuper, il achète, en 1859, une petite habitation et un terrain dans le faubourg mal famé de Saint-Donat, où il installe “l’œuvre de sainte Zita”. « Parmi les initiatives sociales de Francesco, dira le Pape saint Jean-Paul II, il faut mentionner en particulier l’œuvre de sainte Zita pour la promotion sociale et spirituelle des femmes (domestiques, chômeuses, apprenties, mères célibataires, malades, personnes âgées) : le bienheureux a favorisé la naissance d’une véritable “ville des femmes”, dotée d’écoles, d’ateliers, d’infirmeries, de pensions, toutes suivant un règlement propre. Dans cette initiative courageuse et prophétique, il prodigue les biens de sa famille, ses revenus et toute sa personne » (25 septembre 1988). Pour recevoir gratuitement et occuper les jeunes filles, il implante sur son terrain, traversé par un canal, une blanchisserie modèle, avec des machines de sa conception. Les femmes hébergées forment une association qui les maintient en lien avec l’œuvre après leur départ. Les pensionnaires ont une vie spirituelle forte : une chapelle les accueille chaque matin pour la Sainte Messe et un peu de méditation, l’après-midi pour une visite au Saint-Sacrement, et le soir pour des prières. Le fondateur est toutefois victime de multiples calomnies et insinuations malignes. Lorsqu’il passe dans le bourg, on le raille en l’appelant “chevalier des guenilles”. Il répond à ceux qui se plaignent de vexations analogues : « Laisse chanter les moineaux ! » Vingt ans après la fondation de l’œuvre, plus de 10 000 jeunes femmes ont pu être assistées. Francesco accueille aussi des jeunes filles humbles et capables de travailler mais qui présentent une faiblesse mentale. Mises sous le patronage de sainte Claire, elles seront appelées les “Clarines”. L’œuvre les tire de la misère, voire de l’exploitation, et leur assure une assistance morale et religieuse. En retour, elles assurent bien des tâches matérielles, notamment à la buanderie.

En 1861, l’université de Turin confère à Francesco le titre de professeur agrégé, mais elle ne lui donnera jamais celui de professeur “ordinaire”. Pourtant, on lui attribue la conception ou le perfectionnement de certains instruments scientifiques, et, en mathématiques, la “formule de Faà di Bruno”. Partageant la préoccupation de don Bosco devant la diffusion de la presse immorale, et n’ayant pas réussi à fonder un journal catholique, il constitue une bibliothèque de prêt. En 1872, il en établira une autre, ambulante, destinée spécialement aux prêtres. Francesco fonde plusieurs maisons de retraite : pour les femmes aisées, avec qui il déjeune régulièrement, parlant avec les étrangères dans leur langue natale, car il connaît le français, l’anglais et l’allemand, une pour les ouvrières âgées, puis une encore pour les prêtres pauvres et âgés.

Une influence déterminante

Francesco a une vive conscience de l’influence qu’une bonne enseignante peut avoir sur ses élèves et sur le milieu dans lequel elle vit. Il accorde une importance primordiale à la formation d’institutrices fermes dans la foi, riches de savoir mais aussi de vertus. En 1866-67, il accepte donc de prendre en charge la gestion d’une École normale féminine, qui périclite. Il engage de bons professeurs, et dispense lui-même les cours de mathématiques, physique, astronomie et morale. Il suit les élèves une à une, et leur fait prendre conscience que leur seule présence dans un village peut le transformer complètement. Il fonde également une œuvre en faveur des filles-mères. Elle est confiée à une demoiselle d’une grande discrétion, qui offre à ces filles, rejetées par beaucoup, une généreuse compréhension.

La sollicitude de Francesco pour les femmes fait écho à l’enseignement de l’Église. « Dans le christianisme plus que dans toute autre religion, faisait remarquer le Pape saint PaulVI, la femme a dès les origines un statut spécial de dignité, dont des aspects nombreux et marquants sont attestés dans le Nouveau Testament » (6 décembre 1976). Dans la lettre Mulieris dignitatem, le Pape saint Jean-Paul II écrivait : « La dignité de la femme se mesure dans l’ordre de l’amour qui est essentiellement un ordre de justice et de charité… L’Église rend grâces pour toutes les femmes et pour chacune d’elles… telles qu’elles sont sorties du cœur de Dieu dans toute la beauté et la richesse de leur féminité… telles qu’elles portent, avec l’homme, la responsabilité commune du destin de l’humanité, selon les nécessités quotidiennes et suivant la destinée finale que la famille humaine a en Dieu » (15 août 1988, nos 29, 31).

Dès 1863, Francesco s’est lancé dans la construction d’une église dédiée à la Vierge du Suffrage, sanctuaire destiné à la prière pour les défunts de toutes les guerres. Sa charité s’étend en effet aux âmes du Purgatoire. « Le Purgatoire, rappelle le Compendium, est l’état de ceux qui meurent dans l’amitié divine, mais qui, tout en étant assurés de leur salut éternel, ont encore besoin de purification pour entrer dans la béatitude du Ciel. En vertu de la communion des saints, les fidèles qui sont encore en pèlerinage sur la terre peuvent aider les âmes du Purgatoire, en offrant pour elles des prières de suffrage, en particulier le Sacrifice eucharistique, mais aussi des aumônes, des indulgences et des œuvres de pénitence » (nos 210, 211). Un campanile original de 75 mètres de haut, que Francesco a lui-même étudié dans tous les détails, est élevé à côté de l’église, comportant autant de cloches que de notes de la gamme. Une statue de saint Michel archange de cinq mètres de haut domine l’ensemble.

Avec des religieuses

De nombreuses femmes bénévoles apportent leur aide à Francesco pour ses œuvres. Pensant à l’avenir, celui-ci envisage la fondation d’une congrégation religieuse féminine. « Qui vise Dieu, et qui désire laisser pour l’éternité un héritage de bien, ne peut agir sans des religieuses », écrit-il. La jeune Giovanna Gonella répond à son appel, puis d’autres qui forment le noyau des Sœurs de sainte Zita, nommées aussi Sœurs Minimes de Notre-Dame-du-Suffrage ; elles auront une dévotion spéciale envers Marie et porteront assistance aux âmes du Purgatoire. La fondation a lieu en 1881. Les débuts sont austères : beaucoup de travail et de prières, une grande pauvreté. Le règlement reflète l’esprit militaire de son auteur, qui se montre exigeant mais attire par son amour de Dieu et son exemple. Son intense vie spirituelle l’a d’ailleurs fait surnommer “le chartreux laïc”.

D’autres œuvres sont encore attribuables à Francesco, dont la publication d’un livret sur l’Eucharistie, la gestion d’un périodique, la direction d’un musée des Missions catholiques, un atelier de typographie, une classe pour des jeunes filles adolescentes, une maison de convalescence pour jeunes ouvrières sortant d’une hospitalisation… Mais peu à peu, il perçoit que le sacerdoce lui permettrait de mieux guider les âmes ; d’ailleurs, une congrégation religieuse peut-elle être dirigée par un laïc ? Après avoir longuement réfléchi et consulté de nombreuses personnes, il s’adresse à l’archevêque de Turin, Mgr Gastaldi ; mais celui-ci ne veut envisager l’ordination qu’après un minimum de six mois de formation au séminaire. Francesco estime qu’un retrait prolongé de ses œuvres, à ce moment-là, aurait des conséquences irrémédiables. Déterminé à ne pas agir contre la volonté de son archevêque, il reporte ce projet à plus tard, puis se rend à Rome pour un temps de retraite. Là, des personnes influentes parlent de lui au Pape Pie IX qui le connaît déjà pour lui avoir apporté une importante aide financière. Compréhensif, le Saint-Père décide d’assumer la responsabilité de son ordination, qui a lieu le 22 octobre 1876, et lui offre un très beau calice. Francesco a cinquante et un an. Il faudra sept mois pour que l’archevêque s’apaise après cette affaire ; néanmoins, dès le 31 octobre suivant, le prélat procède à la bénédiction de l’église Notre-Dame-du-Suffrage. Par délicatesse, don Francesco ne paraît pas à la cérémonie ; le lendemain seulement, très tôt le matin, il célèbre une première Messe dans cette église. Sa dévotion envers l’Eucharistie devient plus intense, et il lui arrive même de passer de longues heures en présence de l’Hôte Divin durant la nuit. Francesco qui, dès sa jeunesse, s’est consacré à la Sainte Vierge, voit dans l’église Notre-Dame-du-Suffrage le moyen de montrer Marie comme médiatrice auprès des âmes du Purgatoire.

Elle n’oublie pas ses enfants

« La Vierge donnée comme mère à tous les chrétiens par Jésus sur le Golgotha, écrit-il, oubliera-t-elle ses enfants qui ont déjà quitté la terre, mais qui n’ont pas encore atteint le Ciel parce qu’ils ne sont pas assez purs de la tache du péché ? Marie est la Mère universelle, elle ne saurait abandonner ses enfants alors qu’ils ont besoin de son aide. Elle connaît les tourments auxquels ces âmes sont soumises par la justice divine. Elle connaît leurs soupirs ardents qui sont tous d’amour et de désir de parvenir à la jouissance de l’amour vers lequel leur cœur tend irrésistiblement ; elle voit dans ces âmes malheureuses autant d’amoureux d’elle et de Jésus… Marie a précisément révélé à sainte Brigitte (livre 4) : “Je suis la Mère de tous ceux qui sont dans la prison du Purgatoire.” Et cent révélations véridiques montrent que la Vierge les visite, les console, intercède pour eux et parfois les libère tous… La dévotion à Notre-Dame-du-Suffrage sert à nous rappeler que nous devrons payer le prix des moindres fautes, et qu’il nous faut implorer la Vierge Marie pour qu’elle nous aide à éviter les péchés, les négligences, les froideurs qui, pour le dire ainsi, sont autant de bois du Purgatoire ; et à la fois à nous faire aimer la pénitence et la mortification, la ferveur, qui sont les moyens de faire notre purgatoire sur la terre… Oh ! combien de confiance s’éveille dans nos cœurs à ces réflexions et combien d’amour nous sentons grandir en Marie ! » (Traité sur le Cœur de Marie).

En 1881, Francesco achète un château à Benevello, près d’Alba, où il ouvre une maison pour l’instruction et la formation chrétienne des jeunes filles de sept à quinze ans.

Le 31 janvier 1888, saint Jean Bosco meurt. En l’apprenant, don Francesco s’écrie : « Un saint vient de mourir ! » Deux mois après, le 27 mars, lui-même remet son âme à Dieu. Dans un acte de consécration au Sacré-Cœur de Jésus agonisant au Jardin, il avait écrit : « Que vous rendrai-je pour un tel excès d’amour ? En attendant le moment suprême de l’agonie, je m’offre tout entier à vous en holocauste… Ô Cœur de Jésus, je vous consacre mon corps, et accepte toutes les souffrances que vous voudrez m’envoyer ; je vous consacre mon âme, et me soumets à toutes les formes d’aridité, de tristesse et de désolation à travers lesquelles je devrai passer. »

« Francesco Faà di Bruno, disait le Pape saint Jean-Paul II, est “un héraut de la foi et de la charité” » (2 octobre 2002), et dans l’homélie de béatification, il remarquait : « Toujours animé par une ardeur intérieure à coopérer au salut de ses frères, il se préoccupa de leur fin dernière. L’ultime destination de l’homme est en effet la rencontre avec Dieu, rencontre à laquelle il faut se préparer dès maintenant à travers un engagement constant à l’ascèse, en rejetant le mal et en faisant le bien… La première et la plus élevée des formes de charité envers nos frères est l’ardeur pour leur salut éternel. » Demandons au bienheureux de nous faire pratiquer cette forme de charité !

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