24 janvier 2024

Bienheureuse Maria Laura Mainetti

Bien chers Amis,

« Ne pas penser à soi, être une présence discrète, se contenter de peu, savoir donner et recevoir. » Telles sont les maximes que Teresina, une jeune italienne de dix-huit ans, note en 1957 sur son journal spirituel, quelque temps avant d’entrer au couvent. Le 25 août 1964, au moment de prononcer ses vœux perpétuels, Teresina, devenue Sœur Maria Laura, écrit : « Servir le Christ, c’est régner… que la joie de mon service soit à chaque instant conforme à sa divine volonté. » Cette éducatrice brûlante d’amour de Dieu et du prochain a été tuée, le 6 juin 2000, par trois jeunes filles adeptes du satanisme. Vingt ans jour pour jour après cette tragédie, à la suite d’un décret du pape François, Sœur Maria Laura Mainetti a été proclamée bienheureuse, avec le titre de martyre in odium fidei, en haine de la foi.

Bienheureuse Maria Laura Mainetti Teresina Mainetti est née à Colico en Lombardie (Italie du nord), le 20 août 1939. Sa mère, qui a déjà mis au monde douze enfants, décède des suites de l’accouchement. C’est la sœur aînée de Teresina, Romilda, qui prendra soin de la benjamine jusqu’au remariage de leur père, Stefano. Celui-ci vit modestement, éduquant ses enfants dans une foi exigeante. Enfant douce et timide, de petite taille, au regard profond, Teresina attire l’attention bienveillante d’une religieuse Fille de la Croix, Sœur Maria Amelia, qui s’occupe d’elle puis trouve une femme généreuse prête à financer ses études secondaires. Teresina peut donc aller étudier à Parme, à l’institut Laura Sanvitale tenu par les Filles de la Croix. Au contact de ces religieuses, la jeune fille décide de se consacrer entièrement à Dieu.

Cependant, elle contracte en 1957 une tuberculose pulmonaire. Elle craint de ne pas être acceptée au couvent et demande les prières de son frère Amedeo : « Toi, prie, et le Seigneur fera le reste. » Elle guérit totalement et peut bientôt entrer comme novice chez les Filles de la Croix de Colico. En action de grâces, elle dira chaque jour, sa vie durant, un Je vous salue Marie pour Amedeo, qui lui rendra la pareille. Elle explique ainsi son entrée en religion : « Un prêtre m’a dit, après une confession : “Tu dois faire quelque chose de beau pour les autres.” Il y avait une exigence dans cette phrase ; de plus, sa résonance me remplissait de joie. Je sentais que j’allais donner un sens plein à ma vie. Les Filles de la Croix, qui vivaient dans ma région, me semblaient incarner cet idéal. »

La congrégation des Filles de la Croix est née en France, dans le diocèse de Poitiers, en 1807. Elle a été fondée par les saints André-Hubert Fournet et Jeanne-Élisabeth Bichier des Âges, pour l’éducation des enfants et le soin des malades. À la mort de sainte Jeanne-Elisabeth, en 1838, la congrégation compte déjà 117communautés ; dès 1851, elle fonde un couvent à Parme, en Italie. Aujourd’hui, 400 Filles de la Croix exercent leur apostolat dans douze pays.

Le 11 février 1958, centenaire de la première apparition de Lourdes, Teresina revêt l’habit religieux et prend le nom de Sœur Maria Laura. Ses sœurs de noviciat se souviennent : « De constitution fragile, elle était pourtant la première à se proposer pour n’importe quel service à rendre : elle était tout de suite prête ! Elle était très attentive aux autres et oublieuse d’elle-même. Toujours sereine, elle choisissait tous les emplois bas. Douce et humble dans sa manière d’être, elle donnait à chacun le sentiment d’être aimé et estimé. »

Le 15 août 1959, Sœur Maria Laura prononce à Rome ses premiers vœux. L’année suivante, elle achève ses études d’éducatrice à l’Institut Magistral de Parme, et commence à enseigner dans des écoles primaires tenues par les Filles de la Croix. Envoyée dès 1963 à Chiavenna, non loin de son lieu de naissance, la religieuse y retourne définitivement en 1984 comme professeur et responsable de l’internat au collège de jeunes filles tenu par sa congrégation. À cette charge s’ajoute en 1987 celle de supérieure de la communauté.

Les témoignages recueillis sur Sœur Maria Laura mettent en relief les contrastes de sa personnalité. Il s’en dégage un portrait : femme forte, décidée, mais douce, fragile et menue, elle fait le bien en silence, sans paraître y attacher d’importance, “mine de rien”. Si elle ouvre la bouche, c’est soit pour parler de Dieu et de la mission, soit pour excuser quelqu’un. Elle est si discrète dans sa manière de faire que, pendant de longues années, on la considère comme insignifiante. L’Assistante générale de la congrégation se souvient : « C’était une femme douce, souriante, attentive et délicate, qui soignait tous les détails… Elle passait parmi les gens en distribuant des saluts et des sourires, comme une bonne sœur qui s’intéressait à tous… Même si je devinais parfois sa fatigue, elle ne la faisait jamais peser. » Remplie de zèle apostolique, Maria Laura vibre à toute initiative de la paroisse et désire ardemment être catéchiste. Elle le deviendra après trois ans de formation.

Entre pour prier, sors pour aimer

Une sœur de Chiavenna remarque : « Elle ne semblait jamais fatiguée, et pourtant, on savait qu’elle avait une petite santé. Où trouvait-elle cette énergie qu’elle montrait en communauté, elle qui était si fragile ? C’est bien clair : dans son amour inconditionnel pour Jésus-Eucharistie et pour la Parole de Dieu, dont elle aimait se nourrir. » Le lien entre prière et action dans sa vie était bien exprimé par une phrase écrite sur la porte de l’oratoire de la communauté : « Entre pour prier, sors pour aimer. »

Sœur Maria Laura est consciente de la diminution de la foi dans la population, touchée par la sécularisation et le consumérisme. Dans une lettre de 1997, elle laisse transparaître sa souffrance au moment de la fermeture d’une école catholique à Chiavenna : « Malheureusement, l’année prochaine, il n’y aura plus ici d’école primaire de notre institut, parce que nous n’avons pas assez d’enfants inscrits. Faible natalité, manque d’intérêt pour cette école ? L’une et l’autre raison, je crois. Espérons que ce ne soit pas parce que nous sommes trop peu crédibles ! Oui, c’est aussi un risque : ne plus être lumière et sel pour ceux que nous approchons. » Le Pape Benoît XVI écrira :

« Aujourd’hui, la tentation existe de réduire le christianisme à une sagesse purement humaine, en quelque sorte une science pour bien vivre. En un monde fortement sécularisé, est apparue une “sécularisation progressive du salut” ; on se bat pour l’homme, certes, mais pour un homme mutilé, ramené à sa seule dimension horizontale, au seul espoir terrestre » (Message pour le Carême2006).

Au cours d’une réunion internationale des religieuses de son Ordre en France, Sœur Maria Laura répond à une question sur la mission des Filles de la Croix : « Nous sommes envoyées pour enseigner et pour guérir, en annonçant ainsi le salut qui nous vient de la Croix et en témoignant de la présence de Dieu Trinité au milieu des hommes. » Ses préférés sont les jeunes, qu’elle voit fragiles, désorientés, manipulés. Elle s’applique à les encourager, à leur redonner confiance et aussi, si nécessaire, à les reprendre énergiquement. Une ancienne élève témoigne : « Sévère pour nos escapades nocturnes dans les couloirs du dortoir, Sœur Maria Laura était aussi joyeuse et participait à nos blagues et à nos jeux. » Une autre élève a confié en 2003 : « Cette sœur avait les yeux de Dieu, remplis d’amour. Elle était ma mère, mon père, mon amie, mon port. À une époque terrible où je n’avais pas de famille, elle a été la seule personne qui m’ait aimée, qui se soit occupée de moi. Elle a passé des nuits auprès de mon lit ; tandis que je pleurais de désespoir, elle ne m’a jamais abandonnée… Quand je lui disais : “Sœur Maria Laura, personne ne m’aime”, elle souriait et me montrait le crucifix. » Les jeunes étaient son faible, sa passion ; et pourtant, ce sont des jeunes qui lui ont tendu un piège mortel.

Un piège mortel

Chiavenna, au tournant du siècle, est une paisible ville lombarde de 7500 habitants, située dans une vallée alpine proche de la frontière suisse. Évangélisée dès l’Antiquité par saint Abundius, elle appartient au diocèse de Côme, une région où le taux de pratique religieuse est élevé. Les Filles de la Croix y sont installées depuis 1905. Le 6 juin 2000, à 21h45, Sœur Maria Laura reçoit l’appel téléphonique d’une jeune fille mineure, “Erica”, qui se présente comme enceinte et l’appelle au secours. La religieuse n’hésite pas ; elle sort seule, de nuit. Le lendemain matin, son corps lacéré de coups de couteau sera retrouvé à l’entrée d’un parc public. Le 29 juin, après une minutieuse enquête, les gendarmes arrêtent trois adolescentes de Chiavenna : Ambra (17 ans), Milena (16 ans) et Veronica (17 ans), sous l’inculpation d’homicide volontaire avec préméditation. Très vite, celles-ci avouent : « Nous avons attiré cette sœur dans un piège et nous l’avons tuée ; nous voulions faire quelque chose qui sorte de l’ordinaire et éprouver des émotions fortes. »

Les interrogatoires de police ont permis de reconstituer le drame. Vers le 1er juin, la meneuse du trio, Ambra, sous le pseudonyme d’Erica, a contacté Sœur Maria Laura en se prétendant enceinte à la suite d’un viol ; sa famille, dit-elle, veut la faire avorter, mais elle souhaite garder son bébé ; elle ne sait où aller. La religieuse l’assure de son soutien inconditionnel ; elle lui propose même de l’accueillir au couvent au moins jusqu’à la fin de sa grossesse. Le 6 juin au soir, “Erica” appelle de nouveau la sœur et se fait pressante : « Venez tout de suite » ; un lieu de rendez-vous est fixé, place Castello. La religieuse prévient par prudence le curé-archiprêtre, don Ambrogio Balatti ; inquiet, celui-ci la rejoint à bicyclette, mais elle lui demande de ne pas intervenir pour ne pas intimider la jeune fille. Convaincu, il s’éloigne.

Après avoir pris contact, Ambra entraîne Sœur Maria Laura dans un endroit écarté où se trouvent, dit-elle, ses bagages. À ce moment interviennent Milena et Veronica, qui se présentent comme des amies. Les quatre femmes avancent dans une ruelle déserte ; soudain, l’une des trois jeunes frappe la religieuse avec une brique, puis avec un couteau de cuisine. Les trois malheureuses portent leur victime blessée dans un parc municipal tout proche, et la contraignent à se mettre à genoux, dans une posture symbolique et rituelle de soumission. Elles la frappent à la tête, l’injurient et lui assènent à tour de rôle dix-huit coups de couteau, chacune six (666 est le nombre symbolique de la Bête de l’Apocalypse – Ap 13, 18) ; un 19e coup est porté “par erreur”. Après avoir fait appel en vain à la pitié de ses assaillantes, Sœur Maria Laura comprend qu’elle va mourir et s’abandonne à la Providence. À voix haute, elle prie pour celles qui la tuent : « Seigneur, pardonne-leur ! » Les trois meurtrières abandonnent leur victime agonisante et s’éloignent.

L’empreinte du démon

La “clef de lecture” de ce crime est le satanisme : cela ressort de l’enquête et des aveux concordants des trois prévenues, interrogées séparément. La sentence du juge précisera : « Elles avaient comme seul mobile de rencontrer Satan et d’obtenir de sa part une manifestation de son existence et de sa puissance. Pour cela, elles ont décidé d’immoler à Satan une victime innocente. » Elles sont entrées en contact avec les milieux occultistes, puis satanistes, en lisant des revues qui circulaient dans le milieu scolaire ; ensemble, elles écoutaient des chansons de rock contenant des paroles à caractère satanique. Elles invoquaient l’esprit malin à travers un rituel consistant à dire des prières chrétiennes en inversant les mots ; elles ont volé, puis brûlé une bible sur le parvis d’une église, en présence de camarades. Ambra, Veronica et Milena ont fait un “pacte de sang”, les liant de manière indissoluble dans leur projet homicide. Leurs journaux intimes se sont révélés truffés d’hymnes et d’invocations à Satan, de dessins de croix renversées. On a trouvé sur leur corps des cicatrices, traces d’automutilation, autre signe habituel de connivence avec Satan.

Par leur acte criminel, les trois jeunes filles déclaraient la guerre à la religion catholique, à laquelle elles appartenaient par le Baptême ; elles voulaient que la “victime innocente” immolée à Satan soit un prêtre ou une religieuse. Elles choisirent Sœur Maria Laura, qui leur parut une proie facile à cause de sa fragilité physique. Au cours du procès en première instance, la principale instigatrice, Ambra, a été jugée irresponsable en raison de sa jeunesse et de l’aberration de son esprit. Mais en appel, ce jugement a été annulé en avril 2002, le procureur Maria Cristina Rota ayant démontré que les trois prévenues étaient pleinement conscientes de la gravité de leur acte et avaient délibérément choisi de tuer ; aucun adulte ne le leur avait suggéré, elles étaient les seules instigatrices. Depuis leur arrestation, elles n’avaient pas exprimé de repentir. En 2003, elles ont été condamnées à de longues peines de prison.

Le curé de Chiavenna, don Ambrogio, se demande : « Comment est-il possible que trois jeunes filles mineures, des filles de chez nous, aient pu concevoir et mener à bien avec autant de lucidité et de détermination un crime aussi horrible ? Je ne parviens pas à trouver une réponse… Ces faits, absurdes dans leur cruauté gratuite, me confirment la présence bien réelle du Malin tout au long du chemin de la vie humaine. »

La Révélation de Dieu transmise par l’Église catholique ne laisse aucun doute sur l’existence du diable : « Satan ou le diable et les autres démons sont des anges déchus pour avoir librement refusé de servir Dieu et son dessein. Leur choix contre Dieu est définitif. Ils tentent d’associer l’homme à leur révolte contre Dieu » (Catéchisme de l’Église catholique, n°414). « Dans la demande du Notre Père Mais délivre-nous du Mal, le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu » (CEC, n°2851).

À quoi reconnaît-on la présence de Satan ? Notre-Seigneur nous le dit en s’adressant aux pharisiens : Le père dont vous êtes issus, c’est le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été homicide dès le commencement, et n’est point demeuré dans la vérité, parce qu’il n’y a point de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur, et le père du mensonge (Jn 8, 44). Le mensonge et l’homicide, voilà les deux signes de la présence de Satan. Le mensonge par excellence est la négation de Dieu, le refus de ses commandements et l’athéisme pratique qui ne donne à Dieu aucune place dans la vie. Une société qui rejette Dieu et Jésus-Christ, par le fait même, se met sous le joug de Satan et en vient fatalement à mépriser la vie humaine.

Couper des ponts

C’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu (1 Jn 3, 8). Par sa mort sur la Croix dans un acte de parfaite obéissance à son Père, Jésus-Christ a vaincu le diable. Tout baptisé, en suivant le Christ, reçoit le pouvoir de vaincre Satan. Tout chrétien doit s’engager dans ce combat à sa suite. Dans une catéchèse sur le Baptême, le Pape François soulignait : « Il n’est pas possible d’adhérer au Christ en posant des conditions. Il faut se détacher de certains liens pour pouvoir en embrasser vraiment d’autres ; ou tu es “bien” avec Dieu, ou tu es “bien” avec le diable. C’est pourquoi la renonciation au mal et l’acte de foi vont de pair. Il faut couper des ponts, en les laissant derrière soi, pour s’engager sur la Voie nouvelle qu’est le Christ » (2 mai 2018).

Les prêtres chargés de faire des prières d’exorcisme, de même que les médecins ou les éducateurs, observent dans le monde contemporain une forte recrudescence des pratiques recourant au diable. Une sous-culture du satanisme est promue sur les réseaux sociaux par d’innombrables sites destinés aux jeunes. À la question “Comment contrer le pouvoir du satanisme ? ”, l’Association internationale des exorcistes répond : « Ces propositions démoniaques représentent une forme de perversion si vaste qu’elle ne peut avoir aucun droit de cité dans une société civilisée… Les adorateurs de Satan présentent, en effet, les commandements et l’obéissance à Dieu comme une menace pour la liberté, l’épanouissement et le bonheur. En réalité, c’est exactement le contraire : c’est Satan qui menace la liberté, le bonheur, l’épanouissement personnel et le salut éternel de tout homme, ainsi que la paix entre les peuples et les nations, et le véritable progrès de l’humanité. L’adhésion inconditionnelle et l’obéissance à Dieu nous rendent vraiment libres, car en Dieu se trouvent le bonheur authentique et durable auquel notre cœur aspire, la pleine réalisation de notre existence dans cette vie terrestre et dans l’éternité. »

Un mystère que le Christ éclaire

Comment comprendre que Dieu puisse permettre le mal moral réalisé sous l’influence du diable ? « Le Dieu Tout-puissant, puisqu’il est souverainement bon, ne laisserait jamais un mal quelconque exister dans ses œuvres s’il n’était assez puissant et bon pour faire sortir le bien du mal lui-même » (CEC, n°311, S. Augustin, Enchir. 11, 3). « La permission divine du mal physique et du mal moral est un mystère que Dieu éclaire par son Fils, Jésus Christ, mort et ressuscité pour vaincre le mal. La foi nous donne la certitude que Dieu ne permettrait pas le mal s’il ne faisait pas sortir le bien du mal même, par des voies que nous ne connaîtrons pleinement que dans la vie éternelle » (CEC, n°324).

Dans un sermon sur la Passion du Christ, saint Léon le Grand souligne : « La méchanceté du diable l’a trompé : il infligea au Fils de Dieu un supplice qui devait se changer en remède pour tous les fils des hommes. Il répandit le sang innocent qui serait pour le monde, en attente de sa réconciliation, une rançon et un breuvage » (Sermon 11 De Passione). Le diable, qui a séduit et trompé les meurtrières de Sœur Maria Laura, est vaincu là où il pensait triompher : le pardon héroïque de la martyre est maintenant connu et admiré dans le monde entier. En prison, les trois jeunes filles se sont, peu à peu, engagées sur le chemin du repentir. L’une d’elles, Milena, écrira aux religieuses de Chiavenna : « J’ai attiré Sœur Maria Laura dans un piège, je l’ai tuée et, pendant que nous étions en train de l’assassiner, elle nous a pardonné… Maintenant, je trouve en elle le réconfort et la grâce de tout supporter. Je prie sans cesse et je suis sûre qu’elle m’aidera à devenir une personne meilleure. »

Après avoir suivi, au cours de l’année sainte 2000, la commémoration des martyrs du XXe siècle, Sœur Maria Laura avait confié à l’archiprêtre de Chiavenna : « Nous faisons ce que nous pouvons, mais nous ne sommes jamais capables de nous donner entièrement nous-mêmes ; ce don total se trouve dans le martyre, mais cela, c’est Dieu qui en décide. »

Quelques jours à peine avant sa mort, dans une lettre envoyée à une famille éprouvée par un grand deuil, Sœur Maria Laura a laissé des paroles qui, à la lumière des faits, ont la saveur d’un abandon anticipé à la Providence : « Qui sommes-nous pour vouloir sonder, expliquer, comprendre les projets de Dieu le Père qui se réalisent même à partir de la méchanceté humaine ? C’est bien ce qui s’est passé pour Jésus. Et tout arrive selon un projet d’amour, un projet de salut. » Nous pouvons nous associer à la prière formulée en juillet 2000 par l’évêque de Côme, Mgr Alessandro Maggiolini : « Sœur Maria Laura, nous te prions de supplier Dieu en notre faveur ; en faveur de nos familles, pour qu’elle soient toujours plus unies dans le Seigneur ; en faveur de nos jeunes, pour qu’ils accueillent et renouvellent la tradition d’humanité et de christianisme qui leur est transmise ; en faveur d’une société sombre et chancelante, souvent privée d’idéaux authentiques, comme celle dans laquelle nous vivons ; en faveur de l’Église tout entière. Merci, Maria Laura, notre sœur bénie, d’avoir existé parmi nous. À Dieu ; attends-nous ! »

Bienheureux Alberto Marvelli

Bienheureuse Anne de Saint-Barthélemy

Bienheureux Valentin Paquay

Vénérable Edel Marie Quinn