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14 mai 2019

Saint José Sánchez del Río

Bien chers Amis de l’abbaye Saint-Joseph,

Dans les années 1926-1929, une violente persécution a frappé les catholiques du Mexique, faisant de nombreux martyrs, dont plusieurs ont été, depuis, élevés à l’honneur des autels. Le 20 novembre 2005, le cardinal Saraiva Martins s’est rendu à Guadalajara, grande ville mexicaine, pour béatifier, au nom du Pape, treize d’entre eux. « La solennité du Christ-Roi, disait-il dans son homélie, revêt une signification tout à fait particulière pour le peuple mexicain. Le Pape Pie XI, à la fin de l’Année Sainte 1925, proclama cette fête pour l’Église universelle. Quelques mois plus tard, commencèrent sur cette terre les persécutions contre la foi catholique et, au cri de “Vive le Christ-Roi !”, de nombreux fils de l’Église moururent, reconnus comme martyrs… En raison de son courage et de son jeune âge, il faut mentionner de manière particulière l’adolescent José Sánchez del Río, qui, à quatorze ans, sut rendre un témoignage courageux à Jésus-Christ. Il fut un fils exemplaire et se distingua par son obéissance, sa compassion et son esprit de service. Dès le début des persécutions, s’éveilla en lui le désir d’être un martyr du Christ. »

José (Joseph) Sánchez del Río naît le 28 mars 1913, à Sahuayo, ville de l’État du Michoacán, au centre-ouest du Mexique. Son père, Macario, descend d’une famille espagnole, implantée depuis des siècles dans cet État. Sa mère, María, est issue d’une ancienne lignée indienne, les Porhépechas. José a deux frères aînés, Macario et Miguel, ainsi qu’une petite sœur, María Luisa. La famille del Río, profondément catholique, est fortunée et jouit d’une bonne réputation ; elle possède un ranch prospère au sud de la ville. Doña Mariquita, ainsi appelle-t-on María, se fait remarquer par un cœur d’une très grande bonté et d’une proverbiale générosité ; elle se consacre aux travaux domestiques et à l’éducation de ses enfants. À quatre ans et demi, José reçoit le sacrement de Confirmation. Ses premières années sont celles d’un garçon comme les autres, qui se livre aux jeux des enfants de son âge. D’un caractère agréable, vif, espiègle, il se montre très simple, obéissant et affectueux envers ses parents. Il accompagne volontiers sa mère à l’église et suit le catéchisme avec assiduité.

À la suite de la révolution de 1910, le Mexique se donne, en 1917, une nouvelle Constitution. Celle-ci comporte plusieurs articles hostiles à l’Église, qui sont appliqués dans certains États à partir de 1920. Pour se protéger des troubles, la famille del Río s’installe à Guadalajara, la capitale de l’État de Jalisco. C’est là que José fait sa première Communion, à l’âge de neuf ans. Il manifeste une grande dévotion envers Notre-Dame de Guadalupe, la Patronne céleste du Mexique, et prie volontiers le chapelet.

Vive le Christ-Roi !

En 1924, Plutarco Calles, athée et franc-maçon, est élu président du Mexique. L’année suivante, une Église mexicaine schismatique est fondée par un prêtre avec le soutien du gouvernement. Les vexations à l’égard de l’Église fidèle à Rome s’intensifient. Calles, qui s’inspire du bolchevisme, déclare qu’à partir du 31 juillet 1926, dans tous les États du pays, les articles anticléricaux devront être appliqués à la lettre. En réaction, les évêques votent la suspension du culte dans toutes les églises. Les prêtres se cachent. Le gouvernement leur interdit de célébrer la Messe et de donner les sacrements, sous peine d’emprisonnement ou de mort, et les fidèles ne peuvent pas prier publiquement. L’armée fait observer toutes ces lois par la force. En quelques mois, de nombreux catholiques sont assassinés ou mis en prison pour avoir enfreint les interdictions. Fusillades, pendaisons, déplacements de population : rien n’est épargné aux fidèles s’opposant aux lois Calles. Cette violence provoque la colère, puis le soulèvement de milliers de personnes dans le pays. De petits groupes de combattants civils s’organisent : on leur donne le sobriquet de Cristeros (nom qu’ils conservent comme un honneur). Paysans, artisans, notables entrent en résistance. Alors que des officiers de l’armée fédérale mènent leurs troupes au combat au cri de « Vive notre père Satan ! », les Cristeros se rallient en criant : « Vive le Christ-Roi ! Vive la Vierge de Guadalupe ! »

À Guadalajara, un jeune avocat, Anacleto González Flores, enflamme la jeunesse chrétienne par sa parole vibrante. Après avoir reçu une solide formation humaine et chrétienne, il s’est consacré à la défense des plus faibles. Bon connaisseur de la doctrine sociale de l’Église, il cherche, à la lumière de l’Évangile, à protéger les droits fondamentaux des chrétiens, et fonde l’Union populaire, dans le but de soutenir la lutte civile contre les lois anticléricales. Cruellement assassiné le 1er avril 1927, à l’âge de trente-huit ans, il tombe en criant : « Je meurs, mais Dieu ne meurt pas ! Vive le Christ-Roi ! » Versent également leur sang, le même jour, d’autres membres de l’Union populaire, les frères Jorge et Ramón Vargas González, et Luis Padilla Gómez. Leurs noms figurent sur la liste des treize martyrs béatifiés le 20 novembre 2005. « Parmi les droits que défendirent en priorité Anacleto González et ses compagnons martyrs, disait le cardinal Martins, se trouvait le droit à la liberté de religion, un droit qui découle de la dignité humaine elle-même. Comme l’affirme le Concile Vatican II, “qu’en matière religieuse, nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, dans de justes limites, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres” (Dignitatis humanæ, n° 2). Soutenus par un profond amour pour Jésus-Christ et pour leur prochain, ces nouveaux bienheureux ont défendu ce droit de manière pacifique, même au prix de leur sang… Anacleto González et ses compagnons martyrs cherchèrent à être, dans la mesure du possible, des artisans de pardon et un facteur d’unité à une époque où le peuple était divisé. »

Gagner le Ciel

Après l’assassinat d’Anacleto, les deux frères aînés de José rejoignent le soulèvement des Cristeros, sous le commandement du général Ramírez, qui opère dans la région de Sahuayo. La même année 1927, la famille del Río revient à Sahuayo, où les Cristeros sont soutenus par la population. Les familles aisées aident ceux-ci financièrement et leurs fournissent armes et vivres ; des prêtres se dévouent au péril de leur vie pour leur apporter le secours des sacrements. José manifeste lui aussi le désir de donner sa vie pour la bonne cause. Lors d’un pèlerinage sur la tombe d’Anacleto, il demande par son intercession la grâce du martyre. N’ayant pas atteint l’âge requis pour suivre le chemin de ses frères, il sollicite tout de même son admission auprès des Cristeros, mais ses parents s’y opposent fermement. Au fil des mois, l’insistance de José à s’engager ne faiblit pas. Sa mère refuse toujours, le considérant comme trop jeune, mais il répond avec une grande simplicité : « Maman, il n’a jamais été aussi facile de gagner le Ciel qu’aujourd’hui. » Aucune raison n’est assez forte pour le détourner de son projet. Il écrit alors aux chefs Cristeros pour solliciter son admission. Les refus qu’il reçoit – il n’a que quatorze ans – ne font qu’augmenter sa ténacité, jusqu’à ce qu’il obtienne le consentement et la bénédiction de son père.

Illuminé par la vertu de foi, José désire ardemment parvenir au Ciel, seul but de toute vie humaine. Dans sa Règle, saint Benoît demande au moine de « désirer la vie éternelle de toute l’avidité de son âme » (ch. 4). Le Catéchisme de l’Église Catholique affirme : « Cette vie parfaite avec la Très Sainte Trinité, cette communion de vie et d’amour avec Elle, avec la Vierge Marie, les anges et tous les bienheureux est appelée “le Ciel”. Le Ciel est la fin ultime et la réalisation des aspirations les plus profondes de l’homme, l’état de bonheur suprême et définitif. Vivre au Ciel c’est être avec le Christ (cf. Jn 14, 3). Les élus vivent “en Lui”, mais ils y gardent, mieux, ils y trouvent leur vraie identité, leur propre nom (cf. Ap 2, 17) » (nos 1024-1025).

Durant l’été de 1927, soutenu par ses tantes María et Magdalena, José, accompagné de Juan Flores Espinosa, un adolescent qui partage le même idéal, se rend au camp de Cotija. Malgré les obstacles, les deux garçons rencontrent le célèbre général Prudencio Mendoza. Celui-ci leur expose les dangers de la guerre et la vie très dure des camps. José répond qu’il pourra aider les soldats dans différentes tâches au camp, s’occuper des chevaux, préparer les repas. Constatant la fermeté et la sincérité de leur offrande, le général confie les deux adolescents au chef cristero Rubén Guízar Morfín.

Porte-drapeau et clairon

Dès lors, José se met au service de ses frères d’armes, remplissant son rôle avec une profonde charité et une disponibilité admirable. Ses merveilleuses dispositions et ses qualités humaines lui valent l’estime de tous ; on rend hommage à sa ferveur religieuse et à son intrépidité. Toutefois, José craint que des partisans du président Calles ne s’en prennent à sa famille s’ils apprennent son engagement ; aussi, pour voiler sa véritable identité, il ajoute à son prénom celui de Luis : José Luis. C’est ainsi que la postérité l’appellera. Le soir du 12 décembre, fête de Notre-Dame de Guadalupe, devant ses hommes, le général Guízar lui dit : « Approche donc, José Luis. En signe de confiance, je te nomme officiellement porte-drapeau et clairon de la troupe. En tant que clairon, tu m’aideras à transmettre mes ordres aux combattants. Cela signifie que tu sortiras avec la troupe lors de nos missions d’observation des fédéraux. » La joie de José Luis est à son comble.

Au début de 1928, les embuscades se multiplient dans la région de Cotija. Le 6 février, lors d’un sérieux accrochage avec les troupes fédérales, le général Guízar court un grand risque : son cheval vient d’être abattu par une balle. Dans un acte héroïque, José Luis lui crie : « Mon Général, prenez mon cheval, et sauvez-vous. Vous êtes plus nécessaire que moi pour la cause ! » Guízar s’échappe, mais l’adolescent et l’un de ses compagnons, Lazare, sont faits prisonniers. Emmenés à Cotija, ils sont présentés au général Guerrero, l’un des persécuteurs les plus féroces des Cristeros. Malgré les coups, José ne laisse échapper aucune plainte ; il cherche dans la prière la force de supporter les humiliations et les tourments. Le général lui reproche durement de combattre le gouvernement ; puis il l’invite à s’engager dans ses troupes. L’adolescent répond sans hésiter : « Combattre dans vos rangs ? Vous rêvez ! Je suis votre ennemi ! Plutôt mourir ! » Surpris par tant de fougue, humilié de se voir contredit, Guerrero le fait incarcérer. Dans son cachot, José comprend qu’il est temps de se préparer à offrir sa vie à Dieu. Ce soir-là, il obtient de ses geôliers de quoi écrire une lettre, qu’il parviendra à faire passer à sa mère : « Ma chère maman : j’ai été fait prisonnier durant le combat de ce jour. Je crois en ce moment que je vais mourir, mais peu importe, maman. Résigne-toi à la volonté de Dieu, je meurs très content, parce que je meurs fidèle aux commandements de Notre-Seigneur. Ne t’inquiète pas pour ma mort… et puis, dis à mes frères de suivre l’exemple du petit dernier, et toi, fais la volonté de Dieu. Aie courage et envoie-moi ta bénédiction avec celle de papa. Je salue tout le monde pour la dernière fois, et toi, reçois une dernière fois le cœur de ton fils qui t’aime tant et qui voudrait te voir avant de mourir. »

Le lendemain, 7 février, José Luis et Lazare sont transférés de Cotija à Sahuayo, car Guerrero vient d’apprendre la véritable identité de l’adolescent, qui n’est autre que le fils du riche et respecté don Macario del Río ; son parrain de première Communion est le député Rafael Picazo, un cacique (chef politique) local, partisan de Calles. Or, Picazo est connu pour son impitoyable opposition aux Cristeros. Il offre à José plusieurs possibilités de s’enfuir à l’étranger, puis lui propose d’entrer au collège militaire pour y poursuivre ses études, mais en vain.

« Ne touchez pas à Lazare ! »

Les condamnés sont alors conduits à l’église Saint-Jacques, transformée en prison. En entrant, José a une vision d’horreur : le lieu sacré a été profané. Outre l’inconduite des soldats, de la paille jonche le sol, des chevaux sont attachés çà et là, une chapelle sert de poulailler. Mais surtout, le tabernacle est devenu un perchoir pour les coqs de combat du député, et l’autel est souillé de leur fiente. La nuit tombée, alors que les gardes se sont assoupis, José parvient à se détacher. Il tue les coqs et nettoie l’autel. Lorsqu’il apprend cela, Picazo entre en fureur. Il demande à José s’il a conscience de la gravité de son acte. L’enfant lui répond avec aplomb : « La maison de Dieu est faite pour y prier, pas pour y enfermer des animaux ! » Le député le menace alors de représailles, mais José reprend : « Je suis disposé à tout. Fusillez-moi, pour que je sois tout de suite devant Notre-Seigneur, et que je Lui demande de vous confondre ! » Impitoyable, Picazo ordonne : « Allez chercher le jeune Lazare, et pendez-le à un arbre sur la place principale. Et José assistera à la pendaison. – Ne touchez pas à Lazare ! Il n’a rien fait ! » s’écrie José. Dans la soirée, les prisonniers sont conduits sur la place principale de la ville, où Lazare est pendu à un arbre, sous les yeux de José. Celui-ci crie aux bourreaux : « Allez, maintenant, tuez-moi ! » Lazare cependant n’est pas mort : grâce à un bon samaritain, il est soigné et il rejoindra les Cristeros.

José, qu’on a voulu effrayer, est reconduit à l’église-prison. Enfermé dans la chapelle du baptistère, il grimpe de temps en temps à la petite fenêtre pour voir passer les gens. Le reconnaissant, plusieurs peuvent échanger quelques paroles avec lui ; ils affirmeront que José était en paix et passait son temps à prier, à dire le chapelet et à chanter les louanges de Dieu. En raison de son jeune âge, mais aussi de la condition particulière de son père, les autorités politiques et militaires estiment qu’elles pourraient le libérer en échange d’une forte somme d’argent. Picazo semble d’abord pencher en faveur de cet arrangement. En informant don Macario de la détention de son fils, on lui signifie que s’il veut le revoir, il lui faudra verser cinq mille pesos-or. Très affligé, celui-ci fait tout son possible : pour sauver son fils, il est prêt à vendre tous ses biens. Quand José apprend ce projet, et qu’il lui faudra tout de même renier publiquement sa foi, il rejette tout : « Pour l’amour de Dieu, dites à mon père de ne pas donner un centime à Picazo, car j’ai offert ma vie à Dieu. » Le député, qui ne peut tolérer que ses amis, les Sanchez del Río, aient pris position contre le gouvernement dont il est le représentant, s’endurcit contre leur enfant, allant finalement jusqu’à demander que José meure.

La Communion en viatique

Le vendredi 10 février, vers six heures du soir, on conduit José à une auberge nommée du “Refuge”, transformée en prison. Là, on lui annonce que cette nuit même il sera exécuté. Aussitôt, José demande du papier et de l’encre afin d’écrire à sa tante María : « Ma chère tante, je suis condamné à mort. À huit heures et demie, ce soir même, arrivera le moment tant, tant désiré. Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi, toi et tante Magdalena. Je ne me sens pas capable d’écrire à ma petite maman. Accorde-moi la faveur de lui écrire à ma place, ainsi qu’à ma petite sœur María Luisa. Dis à tante Magdalena que j’ai obtenu de mes gardes qu’elle vienne me voir une dernière fois, afin qu’elle me porte la Communion en viatique. Je crois qu’elle ne refusera pas de venir. Donne mon salut à toute la famille, et toi, reçois, comme toujours et pour la dernière fois, le cœur de ton neveu qui t’aime beaucoup et qui voudrait encore te voir. Que le Christ vive, que le Christ règne, que le Christ gouverne ! Vive le Christ-Roi et Sainte Marie de Guadalupe ! – José Sánchez del Río qui mourut pour la défense de sa foi. Surtout venez ! Adieu ! »

Magdalena arrive à temps pour lui donner la Communion, mais le martyre de José est loin d’être terminé. Sachant qu’il est en possession d’un grand nombre d’informations sur les Cristeros, ses geôliers lui écorchent la plante des pieds pour essayer de lui arracher des noms. Mais le Seigneur lui donne sa force, et José ne dénonce personne. À vingt-trois heures, on le conduit au cimetière, l’obligeant à marcher les pieds nus. L’enfant pleure de douleur. Les bourreaux veulent le faire apostasier, et ils le fouettent, mais en vain, avec des branches de buissons épineux. José crie de toutes ses forces et sans discontinuer : « Vive le Christ-Roi et Sainte Marie de Guadalupe ! » Des témoins cachés assistent avec une profonde admiration à cette scène et prient pour lui. On lui promet de le laisser libre s’il consent à dire : « Vive le gouvernement ! » En guise de réponse, José se met à chanter : « Au Ciel ! Au Ciel ! Je veux aller au Ciel ! » Pour le faire taire, l’un des soldats lui administre un coup de crosse qui lui fracture la mâchoire. Au bord de la fosse, José continue pourtant à crier sans relâche : « Vive le Christ-Roi ! » Des soldats le poignardent et, à chaque coup, avec une voix de plus en plus faible, l’enfant continue de confesser sa foi. L’officier lui demande, sur un ton cruel : « Veux-tu envoyer un message à ton père ? – Nous nous reverrons au Ciel ! répond José dans un souffle. Vive le Christ-Roi ! Vive Sainte Marie de Guadalupe ! – Ah, quel fanatique ! », s’écrie le militaire qui sort son pistolet et lui tire une balle dans la nuque. José, qui n’a pas encore quinze ans, reçoit la palme du martyre, ce vendredi soir 10 février 1928, à onze heures et demie. Des chrétiens recueillent son corps, le lavent, l’enveloppent d’un drap, et, après lui avoir rendu les derniers hommages, l’ensevelissent à même la terre.

« Le jeune bienheureux José Sánchez del Río, disait le cardinal Martins le jour de la béatification, doit tous nous exhorter, et surtout vous, les jeunes, à témoigner du Christ dans notre vie quotidienne. Chers jeunes, le Christ ne vous demandera probablement pas de verser votre sang, mais il vous demande dès à présent de rendre témoignage à la vérité dans votre vie, dans un climat d’indifférence à l’égard des valeurs transcendantes, ainsi que de matérialisme et d’hédonisme qui cherchent à étouffer les consciences. »

Se changer soi-même

Les martyrs du Mexique ont donné leur vie pour que le Christ règne sur leur pays. Le Catéchisme de l’Église Catholique rappelle l’existence de « la royauté du Christ sur toute la création et en particulier sur les sociétés humaines » (n° 2105). En effet, la raison humaine peut découvrir que les sociétés comme les individus sont tributaires de Dieu pour tous les biens dont ils bénéficient. Ce qui implique de leur part un devoir public de louange, de demande, de reconnaissance, voire de réparation. En effet, c’est en tant qu’autorités publiques qu’elles dépendent de Dieu pour ses bienfaits. L’exercice de cette royauté commence bien sûr par l’action sur soi-même qui est d’ailleurs une première condition d’une action efficace au service d’une civilisation chrétienne, inspirée par l’amour. « Ne tombez pas dans l’erreur de croire, disait saint Jean-Paul II, qu’on peut changer la société en changeant simplement les structures externes ou en cherchant avant tout la satisfaction des besoins matériels. Il faut commencer par se changer soi-même, en tendant sincèrement son cœur vers le Dieu vivant, en se rénovant moralement, en détruisant dans son propre cœur les racines du péché et de l’égoïsme. Une personne transformée collabore efficacement à la transformation de la société » (homélie du 10 octobre 1984, à Saragosse en Espagne).

En 1996, les restes mortels du jeune martyr furent transférés dans la chapelle du baptistère où il avait été détenu. Le bienheureux José Sánchez del Río a été canonisé à Rome, le 16 octobre 2016. Que les jeunes martyrs mexicains, qui se distinguèrent par leur intense vie eucharistique et par leur dévotion filiale à la Très Sainte Vierge, sous son titre de Notre-Dame de Guadalupe, nous obtiennent de témoigner de notre foi en toutes circonstances ! Que le Christ-Roi, le Bon Pasteur, règne dans les Nations, sur tous les peuples, dans tous les cœurs ! Vive le Christ-Roi ! Vive la Vierge de Guadalupe !

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