25 mars 2006
Les apparitions de Notre-Dame de Fatima à Lucie, Jacinte et François
Bien chers Amis de l’abbaye Saint-Joseph,
En 1985, le Cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, fut interrogé par le journaliste italien Vittorio Messori au sujet de la troisième partie du «secret de Fatima», qui n’avait pas encore été dévoilée. Au journaliste qui se montrait inquiet des événements «terribles», supposés prédits dans ce secret, le futur Pape répondait: «Même si cela était, eh bien, cela ne devrait que confirmer la partie déjà connue du message de Fatima. De ce lieu fut lancé un avertissement sévère, qui va à l’encontre de la superficialité dominante, un rappel au sérieux de la vie, de l’Histoire, aux dangers qui menacent l’Humanité. C’est ce que Jésus lui-même rappelle très souvent, ne craignant pas de dire: Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous (Lc 13, 3). La conversion – Fatima le rappelle pleinement – est une exigence perpétuelle de la vie chrétienne» (Entretien sur la Foi, éd. Fayard, 1985, p.128).
Cet appel à la conversion, pour exigeant qu’il soit, est celui du Coeur infiniment aimant de Notre-Seigneur. Dans sa sollicitude maternelle à notre égard, la Très Sainte Vierge est venue nous le lancer à nouveau. Au cours de ses apparitions successives à Fatima, Notre-Dame, modèle de sagesse et d’une bonté sans égale, nous manifeste sa pédagogie surnaturelle. Lors de la première apparition, le 13 mai 1917, elle élève les trois jeunes voyants au désir du Ciel: alors que Marie, d’une beauté extraordinaire, toute lumineuse, vêtue d’une longue robe blanche et d’un voile qui descend jusqu’aux pieds, se tient devant elle, Lucie, la plus âgée du groupe, lui demande: «De quel endroit êtes-vous, Madame? – Je suis du Ciel. – Et que désirez-vous de nous? – Je viens vous demander de vous trouver ici six fois de suite, à cette même heure, le 13 de chaque mois. Après, je vous dirai qui je suis et ce que je désire de vous. – Vous venez du Ciel!… et moi, irai-je au Ciel? – Oui, tu iras. – Et Jacinte? – Aussi. – Et François? – Il ira aussi; qu’il récite également son chapelet«»
Le Ciel est le but de notre existence. «Dieu, infiniment Parfait et Bienheureux en Lui-même, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l’homme pour le faire participer à sa vie bienheureuse» (Catéchisme de l’Église catholique, CEC, 1). Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, et qui sont parfaitement purifiés, entrent au Ciel où ils sont pour toujours semblables à Dieu, parce qu’ils Le voient tel qu’Il est (1 Jn 3, 2), face à face (cf. 1 Co 13, 12). Bienheureux les coeurs purs, car ils verront Dieu (Mt 5, 8). Cette vie de parfaite communion et d’amour avec la Très Sainte Trinité, avec la Vierge Marie, les anges et les saints, tout en résultant d’un don gratuit de Dieu, est la réalisation des aspirations les plus profondes de l’homme, l’état de bonheur suprême et définitif. Dieu, en effet, a mis dans le coeur de l’homme le désir du bonheur afin de l’attirer à Lui. L’espérance du Ciel nous apprend que le vrai bonheur ne réside ni dans la richesse ou le plaisir, ni dans la gloire humaine ou le pouvoir, ni dans aucune oeuvre humaine, si utile soit-elle, comme les sciences, les techniques et les arts, ni dans aucune créature, mais en Dieu seul, source de tout bien et de tout amour (cf. CEC, 1723). «Dieu seul rassasie», affirme saint Thomas d’Aquin.
«Nous le voulons!»
Après avoir fortifié les enfants par la promesse inestimable du Ciel, la Dame les introduit dans le mystère de la Rédemption auquel, avec une exquise délicatesse, elle leur demande de s’associer: «Voulez-vous vous offrir à Dieu pour faire des sacrifices et accepter volontiers toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en réparation des péchés qui offensent sa divine Majesté? Voulez-vous souffrir pour obtenir la conversion des pécheurs, pour réparer les blasphèmes ainsi que toutes les offenses faites au Coeur Immaculé de Marie? – Oui, nous le voulons! répond Lucie. – Vous aurez beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu vous assistera et vous soutiendra toujours». Tout en parlant, l’Apparition a ouvert les mains, et ce geste répand sur les voyants un faisceau de lumière mystérieuse, qui pénètre leurs âmes, en sorte qu’ils se voient eux-mêmes en Dieu.
Le 13 juillet suivant, la Sainte Vierge dévoile aux yeux des enfants une terrifiante réalité: «Notre-Dame nous montra une grande mer de feu, qui paraissait se trouver sous la terre et, plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme s’ils étaient des braises transparentes, noires ou bronzées, avec une forme humaine. Ils flottaient dans cet incendie, soulevés par les flammes qui sortaient d’eux-mêmes, avec des nuages de fumée. Ils retombaient de tous côtés, comme les étincelles retombent dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, avec des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifiaient et faisaient trembler de frayeur. Les démons se distinguaient par leurs formes horribles et dégoûtantes d’animaux épouvantables et inconnus, mais transparents et noirs. Cette vision ne dura qu’un moment, grâce à notre bonne Mère du Ciel qui auparavant nous avait prévenus, nous promettant de nous emmener au Ciel. Autrement, je crois que nous serions morts d’épouvante et de peur. Ensuite, nous levâmes les yeux vers Notre-Dame, qui nous dit avec bonté et tristesse: «Vous avez vu l’Enfer, où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Coeur Immaculé. Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes seront sauvées et l’on aura la paix»».
Une preuve de plus
L’existence de l’Enfer suscite des contestations. Soeur Lucie écrivait, quelques années avant sa mort survenue le 13 février 2005: «Dans le monde, il ne manque pas d’incrédules pour nier ces vérités, mais celles-ci n’en continuent pas moins d’exister malgré le fait qu’elles sont niées; et cette incrédulité ne les délivre pas des affres de l’Enfer si leur vie de péché les y conduit… À Fatima, (Dieu) nous a envoyé son Message comme une preuve de plus de ces vérités. Ce Message nous les rappelle pour que nous ne nous laissions pas tromper par les fausses doctrines des incrédules qui les nient et des dévoyés qui les déforment. À cette fin, le Message nous assure que l’Enfer est une vérité et que les âmes des pauvres pécheurs y tombent» (Appels du Message de Fatima, éd. Secrétariat des Pastoureaux, 2003, ch. 14).
Au cours de sa vie publique, notre Sauveur Jésus revient souvent sur le thème de l’Enfer, de la géhenne, du feu qui ne s’éteint pas (cf. Mc 9, 43-48), réservé à ceux qui refusent jusqu’à la fin de leur vie de croire et de se convertir, et où peuvent être perdus à la fois l’âme et le corps (cf. Mt 10, 28). Le Compendium du Catéchisme de l’Église catholique (n. 395) nous le rappelle: «Le péché mortel détruit en nous la charité, nous prive de la grâce sanctifiante et conduit à la mort éternelle de l’Enfer s’il n’y a pas de repentir». Le Magistère de l’Église s’est exprimé bien souvent à ce sujet; le Pape Pie XII soulignait, le 23 mars 1949: «La prédication des premières vérités de la foi et des fins dernières, non seulement n’a rien perdu en nos jours de son opportunité, mais elle est devenue plus que jamais nécessaire et urgente, même la prédication sur l’Enfer. Sans doute faut-il traiter ce sujet avec dignité et avec sagesse. Mais, quant à la substance de cette vérité, l’Église a, devant Dieu et devant les hommes, le devoir sacré de l’annoncer, de l’enseigner, sans aucune atténuation, telle que le Christ l’a révélée, et il n’y a aucune circonstance de temps qui puisse diminuer la rigueur de cette obligation. Elle lie en conscience chaque prêtre auquel, dans le ministère ordinaire ou extraordinaire, est confié le soin d’instruire, d’avertir et de guider les fidèles. Il est vrai que le désir du Ciel est un motif en soi plus parfait que la crainte des peines éternelles; mais il ne s’ensuit pas que ce soit pour tous les hommes aussi le motif le plus efficace pour les retenir éloignés du péché, et pour les convertir à Dieu».
Le souci d’une Mère
Il n’y a donc pas lieu d’être surpris par l’intervention de Notre-Dame auprès des enfants de Fatima. Comme une bonne Mère qui se soucie de nous, elle donne des avertissements en vue de notre salut éternel et de notre conversion. Le 13 octobre 1917, elle dit aux petits voyants: «Il faut que les hommes se corrigent, qu’ils demandent pardon de leurs péchés; qu’ils n’offensent plus Dieu Notre-Seigneur, qui est déjà trop offensé». Dès lors, les enfants ne pouvaient retenir leurs larmes en se rappelant la tristesse du visage de l’Apparition. Lucie commentera ainsi ces paroles de Notre-Dame: «Quelle amoureuse plainte elles contiennent et quelle supplication! Oh! que je voudrais qu’elles résonnent dans le monde entier et que tous les enfants de la Mère céleste écoutent sa voix!»
Le message de Fatima est essentiellement celui de l’Évangile. Dès le début de sa vie publique, Notre-Seigneur a proclamé: Le royaume de Dieu est tout proche… Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle (Mc 1, 15). Cet appel est constamment au coeur de la prédication de l’Église. Saint Benoît le fait entendre dès le prologue de sa Règle: « Écoute, ô mon fils, les préceptes du Maître, et incline l’oreille de ton coeur. Reçois volontiers l’avertissement d’un père plein de tendresse, et accomplis-le efficacement, afin que le labeur de l’obéissance te ramène à celui dont t’avait éloigné la lâcheté de la désobéissance… C’est pour l’amendement de nos péchés que les jours de cette vie nous sont prolongés comme une trêve, ainsi que dit l’Apôtre: Ignores-tu que la patience de Dieu t’invite à la pénitence? (Rm 2, 4). Car notre miséricordieux Seigneur dit aussi: Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive (Ez 18, 23)».
Se convertir, changer de vie, signifie revenir vers Dieu en Lui témoignant notre regret de L’avoir offensé. Particulièrement frappé par la tristesse de Notre-Dame lorsqu’elle demande que l’on n’offense plus son Fils, François désirait consoler Celui-ci, en commençant par s’abstenir de tout péché. «J’aime tant Notre-Seigneur! Mais Il est si triste à cause de tous les péchés. Non! nous ne ferons plus aucun péché». Aussi, les trois enfants sont-ils prêts à affronter les persécutions et la mort plutôt que de mentir pour se libérer des contradictions. Mais le changement de vie comprend, en plus de la confession sacramentelle pour recevoir le pardon des péchés, la mortification du coeur et des sens pour réparer les péchés passés et s’unir au Christ dans sa Passion. Fait très remarquable: les apparitions allumèrent dans les coeurs des trois voyants un zèle ardent de prendre part aux souffrances du Christ. Par exemple, ils décident de donner leur goûter quotidien à des enfants pauvres et de se contenter de ce qu’ils pourraient trouver dans la nature. Un jour, la mère de l’un des enfants les appelle pour leur faire manger des figues d’une variété succulente. Jacinte s’assoit à côté du panier et déjà se délecte à la pensée de manger de si beaux fruits. Elle en prend un. Puis, subitement, elle se ravise: «Nous n’avons encore fait aucun sacrifice pour les pécheurs. Faisons celui-ci». Et elle replace la figue dans le panier.
Lorsque la grâce de Dieu est entrée dans une âme, celle-ci ne se contente pas de faire pénitence pour ses propres péchés, elle veut aussi se sacrifier pour les autres. C’est ainsi que, pendant la longue et cruelle maladie qui l’emportera le 20 février 1920, Jacinte est encouragée par l’assurance que ses souffrances, unies à celles du Sauveur, convertiront des pécheurs et leur éviteront la damnation. Cette fillette délicate, naturellement boudeuse, est devenue patiente et même forte devant la souffrance. Peu de temps avant sa mort, elle dit à Soeur Marie-Purification Godinho, la religieuse qui la soigne: «La mortification et les sacrifices font grand plaisir à Notre-Seigneur! Oh! fuyez le luxe. Fuyez les richesses. Aimez beaucoup la sainte pauvreté. Soyez très charitable, même à l’égard des méchants. Ne dites jamais du mal de personne et fuyez ceux qui médisent des autres. Soyez très patiente, parce que la patience conduit au Ciel. Priez beaucoup pour les pécheurs! Priez beaucoup pour les prêtres, pour les religieux et pour les gouvernements. Les prêtres ne devraient s’occuper que des affaires de l’Église. Ils doivent être purs, très purs! La désobéissance des prêtres et des religieux à leurs supérieurs et au Saint-Père offense beaucoup Notre-Seigneur».
La pénitence que Dieu attend
Quels sont les sacrifices qui plaisent davantage à Dieu? Quelques mois avant la première apparition de Notre-Dame, les enfants eurent la visite d’un Ange. Celui-ci leur dit: «Surtout, acceptez et supportez les souffrances que le Seigneur vous enverra». Bien des années plus tard, en 1943, Soeur Lucie écrira: «Le Bon Dieu désire grandement le retour de la paix, mais Il est peiné de voir un si petit nombre d’âmes en état de grâce et disposées à pratiquer les renoncements qu’Il leur demande pour adhérer à sa Loi. Et c’est précisément la pénitence que le Bon Dieu exige maintenant, c’est le sacrifice que chacun doit s’imposer afin de vivre une vie juste en conformité avec sa Loi. Il veut pour mortification l’accomplissement simple et honnête des tâches quotidiennes et l’acceptation des peines et des soucis; et Il désire que l’on fasse connaître clairement cette voie aux âmes, car beaucoup, prenant le mot de pénitence dans le sens de «grandes austérités», et ne s’en sentant ni les forces ni la générosité, se découragent et tombent dans une vie d’indifférence et de péché». Notre-Seigneur dira encore à Lucie: «Le sacrifice exigé de chacun est l’accomplissement de son propre devoir et l’observation de ma Loi; c’est la pénitence que maintenant je demande et j’exige».
La recommandation du Rosaire est, elle aussi, au coeur des apparitions de Fatima. La Sainte Vierge en parle à plusieurs reprises. En 1917, le monde connaît encore les horreurs de la première guerre mondiale, sans que personne n’en voie l’issue. Lors de la troisième apparition, le 13 juillet, Notre-Dame insiste: «Il faut réciter tous les jours le chapelet en l’honneur de la Sainte Vierge pour obtenir la fin de la guerre par son intercession, parce qu’il n’y a qu’Elle qui puisse nous venir en aide». Et le 13 octobre, elle se nomme elle-même, «Notre-Dame du Rosaire». Lors de cette prière traditionnelle, elle demande d’ajouter, à la fin de chaque dizaine, l’invocation: «Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés; préservez-nous du feu de l’Enfer, et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde». En effet, le secours de la grâce de Dieu s’étend aussi loin que possible; personne n’est exclu de la volonté salvifique de Dieu, ni par conséquent, de la sollicitude maternelle de Marie, qui nous enseigne le rôle primordial de la prière dans l’oeuvre du salut. «Il faut prier beaucoup pour empêcher les âmes d’aller en Enfer», répétait souvent Jacinte.
«Reprenez le chapelet en main!»
«Le Rosaire est l’un des parcours traditionnels de la prière chrétienne qui s’attache à la contemplation du visage du Christ… L’Église a toujours reconnu à cette prière une efficacité particulière, lui confiant les causes les plus difficiles dans sa récitation communautaire et dans sa pratique constante. En des moments où la chrétienté elle-même était menacée, ce fut à la force de cette prière qu’on attribua l’éloignement du danger, et la Vierge du Rosaire fut saluée comme propitiatrice du salut» (Jean-Paul II, Rosarium Virginis Mariae, 16 octobre 2002, n. 18, 39). Aussi, aujourd’hui, à une heure où notre monde qui a rejeté Jésus-Christ court à l’abîme, pour le plus grand préjudice des âmes, le recours au saint Rosaire est-il plus que jamais nécessaire. Suivons donc la recommandation de Jean-Paul II: «Il faut se remettre à prier en famille et à prier pour les familles, en utilisant encore cette forme de prière. La famille qui est unie dans la prière demeure unie… Je me tourne vers vous, frères et soeurs de toute condition, vers vous, familles chrétiennes, vers vous, malades et personnes âgées, vers vous les jeunes: reprenez avec confiance le chapelet entre vos mains… Que mon appel ne reste pas lettre morte!» (ibid. 41, 43).
«Aie pitié du Coeur de ta Mère!»
Le message de Fatima comporte également la dévotion au Coeur Immaculé de Marie. Le 13 juin 1917, la Vierge montre aux enfants son Coeur blessé au milieu des épines, et dit à Lucie: «Il faut que tu restes sur la terre. Jésus veut se servir de toi pour Me faire connaître et aimer; Il veut répandre dans le monde la dévotion à mon Coeur Immaculé. Je promets le salut à ceux qui embrasseront cette dévotion. Leurs âmes seront aimées de Dieu d’un amour de prédilection, comme des fleurs placées par Moi devant son Trône». Lors d’une apparition postérieure, au couvent de Pontevedra (Espagne), le 10 décembre 1925, Notre-Dame a montré son Coeur à Soeur Lucie, tandis qu’auprès d’elle se tenait l’Enfant-Jésus. Celui-ci dit à Lucie: «Aie pitié du Coeur de ta sainte Mère, qui est couvert d’épines, que les hommes ingrats lui enfoncent à tout instant sans qu’il y en ait qui fassent acte de réparation pour les arracher». Et Marie d’ajouter: «Regarde, ma fille, mon Coeur entouré d’épines que les hommes ingrats y enfoncent à tout instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, du moins, aie soin de me consoler, et dis de ma part à tous ceux qui, le premier samedi de cinq mois consécutifs, après s’être confessés, recevront la sainte Communion, diront un chapelet et me tiendront compagnie pendant un quart d’heure en méditant les mystères du Rosaire afin de me faire amende honorable, que je promets de les assister à l’heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leurs âmes».
On peut se demander quels sont ces outrages qui font tant de peine au Coeur de Notre-Dame. Généralement, ce sont tous les péchés qui offensent Dieu. Parmi eux, certains offensent spécialement le Coeur de notre Mère du Ciel: d’abord les blasphèmes contre ses trois grands privilèges, sa Conception Immaculée, sa Virginité perpétuelle, sa Maternité divine; puis, les outrages contre les images qui la représentent, enfin le crime de ceux qui enseignent aux enfants le mépris, la moquerie, et jusqu’à la haine de leur Mère du Ciel. Sans doute faut-il aussi compter comme offensant particulièrement son Coeur Immaculé les manquements à la vertu de pureté. À ce propos, Jacinte fera part à Soeur Marie-Purification des paroles reçues de Notre-Dame: «Les péchés qui jettent le plus d’âmes en Enfer sont les péchés d’impureté. Il viendra certaines modes qui offenseront beaucoup Notre-Seigneur. Les personnes qui servent Dieu ne doivent pas suivre ces modes». La même Jacinte, peu avant sa mort, disait encore à Lucie: «Tu resteras encore ici-bas pour faire connaître aux hommes que le Seigneur veut répandre dans le monde la dévotion au Coeur Immaculé de Marie. Rappelle bien à tout le monde que c’est par le Coeur Immaculé de Marie que le Bon Dieu veut nous accorder ses grâces; c’est à ce Coeur Immaculé qu’il faut les demander… Le Coeur de Jésus veut que le Coeur Immaculé de Marie soit vénéré avec le sien».
Le message de Fatima est toujours d’actualité. Au seuil du troisième millénaire, le pape Jean-Paul II s’exprimait ainsi lors de la béatification de François et Jacinte: «Le message de Fatima est un appel à la conversion; il en appelle à l’humanité pour qu’elle ne fasse pas le jeu du dragon, dont la queue balayait le tiers des étoiles du Ciel et les précipita sur la terre (Ap 12, 4). Le but ultime de l’homme, c’est le Ciel, sa vraie maison où le Père céleste, dans son amour miséricordieux, est en attente de tous. Dieu veut que personne ne se perde. Aussi, il y a deux mille ans, a-t-il envoyé son Fils sur terre pour chercher et sauver ce qui était perdu (Lc 19, 10). Il nous a sauvés par sa mort sur la Croix. Que personne ne rende vaine cette Croix! Jésus est mort et ressuscité pour être l’aîné d’une multitude de frères (Rm 8, 29). Dans sa sollicitude maternelle, la Très Sainte Vierge Marie est venue ici, à Fatima, pour demander aux hommes de «ne plus offenser Dieu, Notre-Seigneur, qui est déjà tellement offensé». C’est la douleur d’une mère qui l’oblige à parler; ce qui est en jeu, c’est le sort de ses enfants. Aussi demande-t-elle aux jeunes bergers: «Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs; tant d’âmes finissent en Enfer parce qu’il n’y a personne qui prie et se sacrifie pour elles»» (13 mai 2000).
Puissions-nous contribuer à l’établissement dans le monde de la dévotion au Coeur Immaculé de Marie pour amener un grand nombre d’âmes à la conversion et à un ardent amour pour Jésus et Marie.
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