Bruno S., scénariste-metteur en scène et chef d’entreprise, marié, père de cinq garçons.

Ce qui a déclenché ma première inscription à une retraite de saint Ignace à l’abbaye saint Joseph de Clairval, c’est une nécessité de voir clair entre deux choix professionnels impliquant un changement de métier, un déménagement, une petite retraite d’élection en somme.

J’y allais pour moi, j’ai rencontré Dieu. Je puis dire que je me suis converti lors de ma première retraite.

J’y suis revenu huit fois depuis, pour recaler la boussole intérieure, l’entretien du moteur, l’âme.

Les païens des premiers temps s’étonnaient devant l’union des fidèles du Christ, nous avons en mémoire ce cri rapporté par Tertullien : « Voyez comme ils s’aiment ».

Quelles que soient nos difficultés, nos péchés, les moines appliquent à la perfection ce qu’écrivait saint Exupéry sur l’amour : aimer ce n’est pas se regarder l’un l’autre mais c’est regarder ensemble dans la même direction.

Lentement, nous aider à détourner notre regard égoïste pour le tourner ensemble, dans la prière et l’amour, vers Dieu, tout en cherchant Dieu en soi, par l’oraison quotidienne, afin qu’il opère, en nous, son œuvre, nous façonner, nous modeler à sa convenance.

Constamment, à chaque instant, Pères et Frères sont présents, discrètement, respectueux, charitables et attentifs, délicats.

Il faut dire que les moines bénédictins sont les experts de l’âme humaine. Il n’y a pas de plus longue expertise sur les âmes.

Presque 1000 ans de plus que les Jésuites !!!

Bruno, retraitant.

Les freins et réticences potentiels, qui peuvent se présenter à l’esprit, à l’âme.

Le temps ?

Occupe-toi de moi, je m’occuperai de toi, disait Jésus à sainte Catherine de Sienne. Entre ses mains, remettons nos affaires.

9 retraites et toujours le même sujet ? N’est-ce pas un peu lassant ?

Le sujet ? Vous, vous et surtout le divin Maître et les mystères de Sa vie. Une vie ne suffit pas à leur méditation.

La peur, la misère de votre cas ?

Les péchés du monde sont bien connus et répertoriés…ils ont tous le même remède, l’amour du Christ dans ses sacrements.

La force de la prière d’une communauté de moines vous porte, vous protège et vous aide.

Les moines ont le visage de l’écoute, de la compassion, de la vraie fraternité.

Ils ont, durant la retraite, le visage de saint Joseph.

Le silence ?

Quel bonheur ! un cadre de verdure bourguignon, l’ample mouvement des collines, la pâture tranquille des vaches sur les flancs des vallons. Pas de bruit, pas de téléphone, pas de mécanique… La Nature, la cloche, la prière, le véritable repos.

L’éloignement ? il y a des retraites dans l’Ouest, dans l’Est, le Sud et depuis peu de temps, à Solignac, près de Limoges. Solignac, fondé par saint Eloi, au VIIème siècle !

Pour finir,

“Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.”

Cette belle citation de Boileau, s’applique à la sanctification des âmes, à l’intercession de saint Joseph, le charpentier qui a appris son métier au Christ.

Mon âme, il me faut la remettre souvent sur l’établi du ciel, afin qu’Il en corrige les défauts, jusqu’au bout, jusqu’au dernier jour.

L’un des établis du ciel, pour moi, est à saint Joseph de Clairval, hôtellerie des âmes sur le chemin du ciel.

Bruno, retraitant