13 février 2002
Sainte Catherine Marie Drexel
Bien chers Amis de l’abbaye Saint-Joseph,
Une erreur, «aujourd’hui largement répandue, est l’oubli de cette loi de solidarité humaine et de charité, dictée et imposée aussi bien par la communauté d’origine et par l’égalité de la nature raisonnable chez tous les hommes, à quelque peuple qu’ils appartiennent, que par le sacrifice de Rédemption offert par Jésus-Christ sur l’autel de la Croix à son Père céleste, en faveur de l’humanité pécheresse» (Pie XII, encyclique Summi pontificatus). Il est donc nécessaire et urgent de développer cette charité sociale, qui est une exigence de la fraternité humaine et chrétienne. En particulier, «les problèmes socio-économiques ne peuvent être résolus qu’avec l’aide de toutes les formes de solidarité: solidarité des pauvres entre eux, des riches et des pauvres, des travailleurs entre eux, des employeurs et des employés dans l’entreprise, solidarité entre les nations et entre les peuples. La solidarité internationale est une exigence d’ordre moral. La paix du monde en dépend pour une part» (Catéchisme de l’Église Catholique, CEC, 1939-1941).
Le 1er octobre 2000, le Pape a canonisé une courageuse femme américaine, Katharine (Catherine) Drexel; parce qu’elle a cherché d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, elle a compris l’importance de la solidarité, et a ainsi contribué au développement et à la paix sociale.
Amasser un solide capital
Catherine Marie Drexel naît le 26 novembre 1858 à Philadelphie, dans la Pennsylvanie (Est des USA). Son père, Francis, possède avec ses deux frères un trust bancaire international qui comprend des sociétés à New York et à Londres. Sa mère, Hannah, meurt quatre semaines après sa naissance, laissant deux filles, Élisabeth et Catherine. Francis contracte alors un second mariage avec Emma Bouvier; une fille, Louise, naîtra de cette union. Les Drexel, membres de la haute société de Philadelphie, sont très généreux et contribuent abondamment à des oeuvres charitables. Francis, à l’insu de son entourage, s’efforce de porter assistance aux nécessiteux. Il cherche, en particulier, à connaître et à soutenir les prêtres immigrés qui sont venus servir leurs compatriotes démunis. Chaque jour, au retour de son travail, il passe un long moment seul dans sa chambre à prier. Afin d’assurer à ses enfants un contact avec les pauvres, Emma ouvre à ceux-ci sa maison trois fois par semaine. Les deux époux sont persuadés que leurs richesses appartiennent à Dieu et qu’ils doivent s’en servir pour aider les pauvres. Ils appliquent à la lettre le conseil de saint Paul: Quant aux riches de ce monde, exhorte-les à ne pas céder à l’orgueil. Qu’ils mettent leur espérance non pas dans des richesses incertaines, mais en Dieu, car Il nous procure tout en abondance pour que nous en profitions. Recommande-leur d’être généreux: que leur richesse soit de faire le bien, qu’ils donnent de bon coeur et sachent partager. De cette manière, ils s’amassent pour l’avenir un solide capital, avec lequel ils pourront acquérir la vie véritable (1 Tm 6, 17-19). La famille se réunit quotidiennement pour prier et chaque matin on assiste à la Sainte Messe. Emma assure à ses filles une formation humaine complète: littérature, mathématiques, philosophie, art, musique, langues. L’aisance matérielle ne dispense pas les filles d’apprendre à faire la cuisine et à tailler leurs propres robes.
De fréquents voyages en Europe, pour les intérêts bancaires de leur père, donnent à Catherine et à ses soeurs l’occasion de visiter les merveilles et les lieux célèbres de l’ancien continent. Toujours joyeuse et prenant plaisir à voyager, Catherine, grâce à un sens religieux profond, juge chaque chose à sa juste valeur. Les galeries, les palais et les oeuvres d’art qu’on peut voir dans les villes européennes, lui laissent un sentiment d’insatisfaction. Aucun site, aucune grandeur culturelle ne peut satisfaire les désirs ardents de son coeur. En effet, «Dieu seul rassasie» comme l’a écrit saint Thomas d’Aquin (Commentaire du Credo). Certes, tout homme a le désir du bonheur, ainsi que le note saint Augustin: «Tous certainement nous voulons vivre heureux, et dans le genre humain il n’est personne qui ne donne son assentiment à cette proposition avant même qu’elle ne soit pleinement énoncée». Mais ce désir est d’origine divine; Dieu l’a mis dans le coeur de l’homme afin de l’attirer à Lui qui seul peut le combler. Car «Dieu nous appelle à sa propre béatitude… Il nous a mis au monde pour Le connaître, Le servir et L’aimer et ainsi parvenir en Paradis» (CEC, 1718-1721).
En 1879, Emma tombe malade. Catherine, alors âgée de 21 ans, la soigne avec tendresse pendant les trois années que dure sa maladie. Le contact avec la souffrance purifie son regard, déjà lucide, sur la vie. Elle se rend compte que la richesse est la grande divinité du jour, et que rien dans la vaste fortune des Drexel ne peut supprimer la souffrance ou empêcher la mort d’Emma. Catherine se pose la question de la vraie signification des richesses et des honneurs, et réfléchissant sérieusement sur le sens de l’existence, elle comprend que «le vrai bonheur ne réside ni dans la richesse ou le bien-être, ni dans la gloire humaine ou le pouvoir, ni dans aucune oeuvre humaine, si utile soit-elle, comme les sciences, les techniques et les arts, ni dans aucune créature, mais en Dieu seul, source de tout bien et de tout amour» (CEC, 1723).
Donnez gratuitement
Emma meurt en janvier 1883. Afin de distraire ses filles, Monsieur Drexel décide de faire avec elles un nouveau voyage en Europe. Le 18 novembre 1883, dans la basilique Saint-Marc de Venise, Catherine aperçoit un tableau de la Sainte Vierge et entend celle-ci lui dire: Vous avez reçu gratuitement; donnez gratuitement. Elle reconnaît aussitôt le passage de l’Évangile (Mt 10, 8) qui a profondément influencé saint François d’Assise. En effet, la jeune fille a une grande dévotion envers ce saint dont elle partage l’amour pour la nature et le zèle pour les pauvres. La parole entendue lui apparaît comme une orientation pour son avenir, même si elle ne saisit pas encore de quelle manière il faudra «donner».
Après un autre voyage, cette fois-ci vers le grand Ouest américain, où Catherine a ses premiers contacts avec la vie des Indiens et où elle fait ses premiers dons aux missions, l’épreuve vient encore frapper la famille Drexel. Le père, Francis, s’éteint le 15 février 1885, laissant ses trois filles héritières d’une immense fortune.
La santé de Catherine est brisée par la mort de ses parents; pour la remettre sur pied, ses soeurs lui proposent un séjour aux bains de Schwalbach en Allemagne. Elles profitent de leur séjour en Europe pour recruter prêtres et religieuses en faveur des missions indiennes aux États-Unis et se rendent à Rome où, en janvier 1887, elles sont reçues en audience privée par le pape Léon XIII. Quand Catherine supplie le Saint-Père d’envoyer des missionnaires aux Indiens, elle reçoit cette réponse inattendue: «Pourquoi, mon enfant, ne devenez-vous pas vous-même missionnaire? – Sainteté, dit-elle, je n’ai pas demandé des religieuses; j’ai demandé des prêtres». Elle n’a pas bien compris le sens de la question du Pape, mais l’inquiétude qui la presse depuis longtemps atteint son paroxysme: dès l’âge de quatorze ans, elle a ressenti un attrait persistant pour la vie religieuse; elle en a même souvent parlé à sa belle-mère sans en recevoir aucun encouragement. La vocation religieuse cloîtrée, oui, mais missionnaire… elle n’y a jamais songé!
En septembre de cette même année, Catherine, en compagnie de ses soeurs, visite les missions indiennes dans les Dakotas, à cheval, en chariot et par chemin de fer, à travers des territoires rudes et dangereux. Là, elle rencontre Red Cloud, le célèbre chef sioux, et fait l’expérience de l’état pitoyable des Indiens. Dès son retour, Catherine se décide à une aide systématique en faveur des missions indiennes. En quatre ans, elle finance la construction de treize écoles. Cette attention pour les Indiens se double d’une préoccupation pour le sort des Noirs américains qui, malgré l’émancipation officielle, sont encore l’objet de traitements injustes. «L’esprit de solidarité doit croître dans le monde, pour vaincre l’égoïsme des personnes et des nations. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra mettre un frein à la recherche de la puissance politique et de la richesse économique en dehors de toute référence à d’autres valeurs…» (Jean-Paul II à l’occasion du jubilé des responsables politiques, le 4 novembre 2000).
Une perspective salutaire
Catherine reconnaît, en tous ces pauvres, des enfants de Dieu qui ont besoin d’être conduits vers Lui. Tout ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (Mt 25, 40) dira Jésus, au dernier jour, à ceux qui auront exercé les oeuvres de charité. La perspective du jugement de Dieu est une lumière nécessaire pour notre vie ici-bas; aussi saint Benoît recommande-t-il d’y penser souvent (Règle, ch. 4). «Le jugement dernier révélera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre» (CEC, 1039). Saint Augustin remarque: «Le Seigneur se tournera alors vers les mauvais: J’avais, leur dira-t-il, placé sur terre mes petits pauvres, pour vous. Moi, leur chef, je trônais dans le Ciel à la droite de mon Père, mais sur la terre mes membres avaient faim. Si vous aviez donné à mes membres, ce que vous auriez donné serait parvenu jusqu’à la tête. Quand j’ai placé mes petits pauvres sur la terre, je les ai institués vos commissionnaires pour porter vos bonnes oeuvres dans mon trésor: vous n’avez rien déposé dans leurs mains, c’est pourquoi vous ne possédez rien auprès de moi». Au contraire, «c’est à ce qu’ils auront fait pour les pauvres que Jésus-Christ reconnaîtra ses élus» (CEC, 2443).
Pendant longtemps, Catherine a été dissuadée de suivre une vocation religieuse par son directeur spirituel, Mgr James O’Connor, évêque d’Omaha (Nebraska), qui la juge incapable d’en soutenir les austérités; il l’incite à réfléchir, attendre et prier. Enfin, en novembre 1888, à la lecture d’une lettre dans laquelle Catherine révèle l’anxiété et la tristesse qu’elle ressent à attendre, Mgr O’Connor change d’avis et lui propose trois congrégations religieuses. Catherine répond qu’elle désire un ordre missionnaire pour les Indiens et Noirs américains; mais il n’en existe pas! Mgr O’Connor l’encourage alors à fonder elle-même une Congrégation nouvelle. Cette perspective n’enthousiasme pas Catherine: «La responsabilité d’un tel appel m’écrase presque, parce que je suis infiniment pauvre dans les vertus nécessaires». L’évêque, cependant, maintient son avis, et, le jour de la fête de saint Joseph, 19 mars 1889, Catherine capitule: «La fête de saint Joseph m’apporta la grâce de donner le restant de ma vie aux Indiens et aux Noirs, d’entrer pleinement dans vos vues concernant ce qui est le mieux pour le salut de ces peuples». Mgr O’Connor demande alors aux Soeurs de la Merci, à Pittsburgh, de former Catherine à la vie religieuse. Elle est reçue à leur noviciat, le 7 novembre 1889; mais quelques mois plus tard, la mort de Mgr O’Connor prive le projet de fondation de son unique soutien. Apparemment si fâcheuse, cette mort purifie l’âme de Soeur Catherine et la prépare à sa tâche future. C’est alors que l’archevêque de Philadelphie, Mgr Patrick Ryan, vient à son secours et lui propose son aide.
Le sort de la Sainte Famille
Le 12 février 1891, Catherine Drexel fait profession en tant que première «Soeur du Saint-Sacrement pour les Indiens et les Noirs». «Les voeux, remarque-t-elle, restreignent la liberté, mais ils nous donnent la liberté pour faire le bien. Nous sommes fortifiés pour porter les fardeaux et faire des choses qui semblent impossibles». Aux voeux habituels de pauvreté, chasteté et obéissance, elle ajoute celui d’être «la mère et la servante des races indiennes et noires selon la Règle des Soeurs du Saint-Sacrement; et de n’entreprendre aucune oeuvre qui mènerait à négliger ou abandonner les races indiennes et noires». Le couvent de son nouvel institut n’étant pas encore achevé, elle ouvre son noviciat à Torresdale, dans la résidence d’été de sa famille. Dix novices et trois postulantes la rejoignent bientôt. Un an après, la communauté compte 21 membres! Les Soeurs occupent le couvent en construction avant la fin des travaux, et connaissent ainsi bien des austérités, privées d’eau, de lumière et de chauffage. «Chaque épreuve que nous subissons, écrira la fondatrice, est un acte de la miséricorde de Dieu, afin de nous détacher de la terre et de nous rapprocher de Dieu».
La communauté reçoit de fréquentes visites de la part d’évêques et de prêtres missionnaires qui demandent à Soeur Catherine des Religieuses. Mais, sur le conseil de Mgr Ryan, elles attendent trois ans et demi avant d’ouvrir un premier pensionnat à la Mission Sainte-Catherine de Santa Fe (Nouveau Mexique). Les Soeurs s’y adaptent bien malgré la vie difficile en ce lieu presque désertique. Les Indiens les respectent et les protègent. Un jour, Mère Catherine, voulant soigner les victimes d’une épidémie dans un village proche de la Mission, se voit refuser l’entrée: les Indiens tiennent trop à elle pour la voir s’exposer ainsi à la contagion.
Souvent, lors de ses nombreux voyages à travers le continent, Mère Catherine est repoussée, partageant le sort de la Sainte Famille à Bethléem, ce qui lui inspire cette réflexion: «Il est très convenable pour nous que les gens de cette ville n’aient pas de place pour nous et notre oeuvre. Comme il est vrai que la grotte de Bethléem est la grande éducatrice du monde… Ne manquez pas de penser à Celui de qui je fais profession d’être amoureuse! Soyez amoureux de ses humiliations».
Catherine Drexel a renoncé à une fortune pour embrasser volontairement la pauvreté, et cette pauvreté lui est chère, ainsi qu’en témoignent ces lignes écrites à l’une de ses religieuses: «Si vous êtes détachée des choses de la terre, vous aurez le royaume de Dieu en vous. Si vous n’êtes pas détachée, vous vous persuaderez que beaucoup de choses sont nécessaires, et vous en arriverez à mener une vie de facilité. Dieu comble ce qui est vide». Elle a réalisé que «l’amour des pauvres est incompatible avec l’amour immodéré des richesses ou leur usage égoïste» (CEC, 2445). Mais elle a surtout compris que la meilleure façon d’aider ceux qui sont pauvres et marginalisés est de travailler à leur développement intégral. «Il ne s’agit pas seulement d’élever tous les peuples au niveau dont jouissent aujourd’hui les pays les plus riches, rappellera le Pape Jean-Paul II, mais de construire, par un travail solidaire, une vie plus digne, de faire croître réellement la dignité et la créativité de chaque personne, sa capacité de répondre à sa vocation et donc à l’appel de Dieu. Au faîte du développement, il y a la mise en oeuvre du droit et du devoir de chercher Dieu, de Le connaître et de vivre selon cette connaissance» (Encyclique Centesimus annus, 1er mai 1991, n. 29). C’est pourquoi les efforts du nouvel Institut ne se réduisent pas à une simple «charité» matérielle, mais à une formation humaine et chrétienne des populations déshéritées. L’amour des pauvres «ne s’étend pas seulement à la pauvreté matérielle, mais aussi aux nombreuses formes de pauvreté culturelle et religieuse» (CEC, 2444).
Le lien le plus profond
Fondatrice, Mère Catherine rédige une règle de vie pour les Soeurs du Saint-Sacrement. En juillet 1907, elle reçoit à Rome une première approbation du Pape saint Pie X, et, peu de temps après, est élue Supérieure générale de l’Institut des «Soeurs du Saint-Sacrement pour les Indiens et Gens de Couleur».
Pourquoi «Soeurs du Saint-Sacrement»? Sa perspicacité a saisi que l’Eucharistie, Présence vivante de Jésus, est le lien le plus profond entre les hommes, et donc entre toutes les races appelées à cohabiter dans le même pays. «Jésus est l’unique source de la paix véritable, dira Jean-Paul II. Il ne peut pas y avoir d’espoir d’une vraie paix dans le monde en dehors du Christ… Comment le Christ procure-t-il cette paix? Il l’a méritée par son Sacrifice. Il a donné sa vie pour apporter la réconciliation entre Dieu et l’homme… Ce sacrifice qui attire la famille humaine vers l’unité est rendu présent dans l’Eucharistie. Et ainsi, chaque célébration eucharistique est la source d’un nouveau don de la paix… Le don que le Christ fait de Lui-même est plus puissant que toutes les forces de division qui oppressent le monde» (Aux Congrès eucharistiques, 11 mars 1988).
Les bienfaits de l’Eucharistie s’étendent à chacune des filles de Mère Catherine, qui écrit: «La Religieuse a besoin de force. Proche du tabernacle, l’âme trouve la force, la consolation et la résignation. La Religieuse a besoin de vertus. Jésus dans le Saint-Sacrement est le modèle des vertus. La Religieuse a besoin d’espérance. Dans le Saint-Sacrement nous possédons le gage le plus précieux de notre espérance. L’Hostie contient le germe de la vie future».
En septembre 1912, lors d’une visite des Missions dans le Nouveau Mexique, Mère Catherine est atteinte de fièvre typhoïde. Paraissant proche de la mort, elle confie: «Je suis dans une paix parfaite». Mais, après un séjour à l’infirmerie de la maison-mère, elle recouvre la santé et reprend ses activités. Au mois d’avril 1913, elle s’embarque de nouveau pour Rome où elle obtient l’approbation définitive de sa Congrégation.
Une manière efficace de prier
En 1935, lors d’une visite des Missions dans l’Ouest, elle a une grave crise cardiaque, et doit se retirer de la vie active. Cependant, elle vit encore une vingtaine d’années dans la prière constante, supportant patiemment les infirmités. «L’acceptation humble et patiente de la croix, quelle qu’en soit la nature, est l’oeuvre la plus haute que nous ayons à faire», avait-elle écrit. Elle s’adonne entièrement à cette vie contemplative dont elle a rêvé dans son enfance, et qui lui est enfin accordée. «J’ai découvert une manière extrêmement efficace de prier, confie-t-elle. Le Coeur de Jésus est aussi mon coeur, puisque je suis membre de son Corps, et avec son Coeur je prierai Dieu mon Père, et ma prière sera toujours écoutée». Le 3 mars 1955, Mère Catherine Marie Drexel rend paisiblement son âme à Dieu et rejoint dans la béatitude éternelle Jésus, son divin Époux. Aujourd’hui sa Congrégation compte 229 Soeurs qui, dans le domaine de l’éducation, de la pastorale et de la santé, servent les plus pauvres et les plus délaissés parmi les Indiens et les Noirs dans 14 États américains, à Haïti et au Guatemala.
Le bel exemple de sainte Catherine Drexel est un encouragement pour notre conduite personnelle. Sainte Rose de Lima disait: «Quand nous servons les pauvres et les malades, nous servons Jésus». C’est pourquoi l’Église a toujours eu un amour de prédilection pour les pauvres.
Pour ceux qui n’ont ni les moyens ni les forces de venir directement en aide aux pauvres, les vingt dernières années de la vie de sainte Catherine constituent un phare. Elle se conformait à la volonté de Dieu dans l’acceptation de ses souffrances et dans une fervente prière. «Par sa Passion et sa mort sur la Croix, le Christ a donné un sens nouveau à la souffrance: elle peut désormais nous configurer à Lui et nous unir à sa Passion rédemptrice. […] C’est dans la prière que nous pouvons discerner quelle est la volonté de Dieu et obtenir la constance pour l’accomplir. Jésus nous apprend que l’on entre dans le Royaume des Cieux, non par des paroles, mais en faisant la volonté de mon Père qui est dans les Cieux (Mt 7, 21)» (CEC, 1505 et 2826).
Que le Seigneur vous accorde cette grâce ainsi qu’à tous ceux qui vous sont chers!
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