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1 janvier 2014

Bienheureux César de Bus

Bien chers Amis de l’abbaye Saint-Joseph,

«1544, le monde chrétien est en crise, l’une des crises les plus graves de son histoire; crise non seulement religieuse et doctrinale, mais crise de civilisation aussi… César de Bus vient au monde en cette période troublée, où les hommes s’ouvrent progressivement à la culture, aux arts et au règne du plaisir. Lui-même se laissera entraîner pendant l’adolescence et le début de l’âge adulte sur la pente de la facilité à laquelle le prédisposaient sa condition et sa fortune. Vie légère, insouciante, d’un être doué, brillant en société, poète à ses heures, davantage sensible à la jouissance de tout qu’aux exigences de l’Évangile. La conversion ne pouvait être que radicale.» C’est en ces termes que le Pape Paul VI présentait, le 27 avril 1975, le nouveau bienheureux qu’il élevait aux honneurs des autels.

Né le 3 février 1544, à Cavaillon, dans le Comtat venaissin (aujourd’hui en Provence), César, fils de Jean-Baptiste de Bus, consul de la ville, et d’Anne de la Marche, est le septième d’une famille de treize enfants. Lors de son Baptême, il est confié au patronage de saint Césaire d’Arles, grand défenseur de la foi. Originaire de la petite noblesse romaine, la famille compte parmi ses ancêtres sainte Françoise Romaine, née Buxis, qui a vécu à Rome au siècle précédent. César reçoit sa première éducation en famille sous la conduite d’un précepteur. L’enfant montre des signes précoces de vocation sacerdotale. Il se fait remarquer par sa piété, sa douceur de caractère et une grande modestie. Il poursuit ses études en Avignon, dans un collège, puis à Cavaillon. Il est admis, malgré sa jeunesse, dans la confrérie des Pénitents noirs de la ville, dont le but est d’imiter Jésus-Christ, en particulier dans les souffrances et les humiliations de sa Passion, par des processions pénitentielles mais aussi des exercices de mortification personnelle. César y voit un moyen de se prémunir contre les pièges du démon. Son zèle le fera élire recteur de la confrérie.

Au début du règne de Charles IX, la Provence est en proie aux troubles occasionnés par les menées des protestants. En 1562, César, âgé de dix-huit ans, s’engage pour la défense de l’Église et de la foi. La préparation qu’il estime la plus urgente est une confession générale de ses péchés, car les périls des combats sont plus à redouter pour l’âme que pour le corps; il envisage la campagne comme une croisade, assiste chaque jour à la Messe, prie avec ferveur matin et soir et s’illustre au combat. Les railleries de certains soldats contre la vie vertueuse ne le troublent pas. Peiné par les désordres qu’il remarque dans le camp catholique, il ne s’érige pourtant pas en censeur: son exemple seul parle. Il se lie d’amitié avec un gentilhomme de Cavaillon du même âge; tous deux se soutiennent mutuellement dans leur devoir d’état de soldats. La guerre prend fin avec l’édit de pacification signé à Amboise, le 19 mars 1563. Démobilisé, César retourne à ses études littéraires et artistiques.

Les attraits du monde

Depuis quelques années, son frère Alexandre, jeune officier, vit à la Cour; il gagne l’estime du roi qui le comble de faveurs. Alexandre devient chef de la garde de Charles IX. En 1565, il invite César, qu’il aime plus particulièrement, à le rejoindre, promettant de l’introduire à la Cour, de lui obtenir une place honorifique, des amis et une fortune. Flatté par de si belles promesses, César, tout en conservant ses habitudes de piété, se laisse éblouir et cède.

Nous ressemblons à des gens qui portent un trésor dans des poteries sans valeur (2 Co 4, 7). De ces paroles de saint Paul aux fidèles de Corinthe, le Pape François a donné un commentaire lumineux à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse, au Brésil: «L’Église a beaucoup souffert et souffre beaucoup chaque fois qu’un des appelés à recevoir le trésor dans un vase d’argile accumule des trésors, se consacre à changer la nature de l’argile. Il croit être le meilleur, ne plus être en argile.» Or les hommes «sont faits d’argile jusqu’à la fin, et personne ne peut [les] sauver de cela. Jésus les sauve à sa manière, mais pas à la manière humaine qui est celle du prestige, des apparences, des postes importants», poursuit le Pape, dénonçant aussi «le carriérisme qui fait tant de mal à l’Église» (homélie de la Messe matinale du 25 juillet 2013, à Sumaré – Agence Zénit, 26 juillet 2013).

César se rend donc à la Cour, non pour servir Dieu mais par esprit mondain: le désir de paraître, l’ambition et la sensualité qui l’animent, vont le conduire par étapes au naufrage. La chute est profonde et elle l’aurait été davantage si Dieu, qui voulait le sauver, n’avait mêlé des amertumes à ces enivrantes douceurs: toujours on promet au jeune homme des charges, et jamais il n’en reçoit. Déçu dans ses ambitions et travaillé par les remords de sa conscience, il se fixe en 1570 dans la ville d’Avignon, pour y mener une vie encore toute mondaine.

La chute de ce pieux jeune homme peut de prime abord étonner. Elle devient plus compréhensible pour qui réfléchit à la tactique du diable, si bien décrite par saint Ignace dans ses Exercices spirituels. Les démons tentent «les hommes en leur inspirant d’abord le désir des richesses… afin de les conduire plus facilement à l’amour du vain honneur du monde, et de là à un orgueil sans bornes. De sorte que le premier degré de la tentation, ce sont les richesses; le second, les honneurs; le troisième l’orgueil, et de ces trois degrés, il porte les hommes à tous les autres vices» (n. 142, méditation de deux étendards). Comment déjouer ces pièges, sinon par l’humilité et le détachement? Quiconque parmi vous, affirme Jésus, ne renonce pas – dans son cœur – à tous ses biens, ne peut être mon disciple (Lc 14, 33).

«Où allez-vous?»

En 1573, la mort de son père et celle de son frère Charles, chanoine de la collégiale de Salon-de-Provence, portent César à réfléchir; il retourne à Cavaillon. Là, deux saintes et humbles personnes vont l’aider dans son chemin de conversion. Pour l’inciter à méditer et à prier, une veuve analphabète, Antoinette Réveillade, demande à César de lui lire la vie des saints. Cette femme qui vit unie à Dieu et aide ses proches à discerner sa Volonté, s’efforce en vain de détourner le jeune homme des réunions mondaines. Quand il sort pour s’y rendre, elle le reprend: «Où allez-vous? Chercher des occasions de vous perdre comme si elles ne se présentaient pas suffisamment d’elles-mêmes?» Un soir de 1574, elle insiste: «On ne se moque pas de Dieu. Il vous appelle et vous ne L’écoutez pas. Il ne cesse de vous chercher et vous ne cessez de fuir.» Et elle le supplie de se recommander à Dieu en sortant de la maison; César accepte et s’éloigne. Après quelques pas, il s’écrie: «Misérable que je suis! Je me recommande à Dieu au moment où je me mets en chemin pour l’offenser!» Alors, il tombe à terre sans connaissance, comme terrassé par la grâce. Revenu à lui, il va trouver Antoinette qui lui conseille de rencontrer Louis Guyot, tailleur et sacristain de la cathédrale, homme au rayonnement remarquable. César entame alors sous sa direction un chemin de conversion et de pénitence. Bien des combats intérieurs se présentent; saisi de crainte à la perspective de marcher dans la voie étroite du renoncement, il comprend pourtant que c’est le chemin du Salut, et se souvient que le joug du Seigneur est doux et son fardeau léger (Mt 11, 30). «Aimable pénitence, dit-il, vous serez la planche de mon salut après le naufrage.»

Un tournant décisif

César de Bus se retire à Aix-en-Provence. Un vieil ami, l’abbé Ferréol, l’envoie au Père Pierre Péquet, jésuite d’Avignon, dont l’expérience spirituelle, la prudence, le discernement et la fermeté lui seront d’un grand secours. Confronté à une grave occasion de péché, le jeune homme passe devant un couvent de Clarisses qui chantent l’office des Matines. S’arrêtant pour les écouter, il est rempli de honte et de confusion au point de perdre connaissance. Cet événement marque un tournant décisif. Après quelques jours de préparation, il fait au Père Péquet la confession de tous les péchés de sa vie. De retour à Cavaillon, César met ordre à ses affaires. Louis Guyot, le sacristain, lui demande un jour, alors qu’il porte encore le panache et l’épée de gentilhomme, d’accompagner, tenant un cierge allumé à la main, un prêtre qui porte le Saint-Sacrement à un malade, humble office confié habituellement à un enfant de chœur. Malgré les moqueries qu’il prévoit – et auxquelles il n’échappera pas – César accepte, dans le but de faire amende honorable de ses péchés. Cette bonne action le libère de l’esprit du monde. Sa vie de prière devient plus intense, il médite souvent les fins dernières, fait pénitence au point d’en tomber malade; il envisage même à un moment de se faire chartreux. Il s’applique aux œuvres de miséricorde: aumônes, visites aux affligés et aux malades, en particulier à un lépreux en qui il voit l’image du Christ défiguré par nos péchés.

En 1576, César fait pendant trois semaines les Exercices spirituels sous la direction du Père Péguet, pour choisir un état de vie. Après cette retraite, il se livre à l’étude en vue du sacerdoce. Dès lors, sa piété et sa science des choses divines commencent à être connues. Nommé chanoine de la cathédrale Saint-Véran de Cavaillon en 1578, il remplit avec zèle toutes les obligations de cette charge, avant d’être ordonné prêtre en août 1582. Sa prédication simple porte du fruit. «Nous l’avons admiré naguère dans cette ville, disent les gens de Cavaillon, au milieu des plus agréables compagnies; maintenant nous le voyons en chaire condamner les vanités qu’il avait tant aimées.» Assidu au confessionnal, il dirige de nombreuses âmes. La lecture d’une vie de Charles Borromée, le saint évêque de Milan à peine décédé (1584), le marque profondément. À la demande de son évêque, il travaille à la réforme du clergé et des religieux ainsi qu’à la réfutation des erreurs des protestants. Mais bientôt, à partir de 1587, l’amour de la contemplation et de la solitude le conduit dans un ermitage sur les hauteurs qui dominent Cavaillon, où il s’adonne à la prière et à la pénitence.

«L’itinéraire spirituel du bienheureux, constatait le Pape Paul VI, ne fut pas sans à-coups. Moments de découragement, de nuit, d’incertitude. Nous avons été frappés, cependant, par ce qui sera, presque dès l’origine, une caractéristique de toute sa vie… Nous voulons parler de son esprit de pénitence. La pénitence, ce n’est pas un vain mot pour lui. Il la pousse jusqu’à l’extrême: il revient de loin! Il doit dominer les passions dont il s’est fait autrefois l’esclave, combat violent et perpétuel. Il apprend ainsi à rechercher et à aimer le sacrifice, car le sacrifice configure au Christ souffrant et vainqueur. S’offrir en libation, tout abandonner entre les mains de Dieu au prix des renoncements les plus coûteux, tel semble avoir été son leitmotiv, le but perpétuel de ses efforts. Et lorsqu’à la fin de sa vie, perclus de maux et affligé de cécité, il pourra enfin se disposer au don suprême, il réalisera combien l’ascèse lui a été utile pour maîtriser le vieil homme. Il sera prêt à rencontrer le Seigneur. Sa joie sera parfaite» (27 avril 1975).

Transmettre à tous

En 1590, César quitte sa solitude. Il est frappé par l’ignorance religieuse dans les campagnes. La lecture du Catéchisme du Concile de Trente lui donne l’idée de fonder une société de prêtres catéchistes: il veut transmettre aux autres sa connaissance intime et savoureuse du Christ. Il se sent appelé à mettre en place une méthode nouvelle pour enseigner les vérités de la foi à tous, en particulier aux ignorants et aux habitants des campagnes déchristianisées: «Il faut que tout ce qui est en nous catéchise et que notre conduite fasse de nous un catéchisme vivant… Je voudrais que mon corps fût taillé en une infinité de petits morceaux s’il pouvait surgir de chacun d’eux un catéchiste.» Avec la permission de son évêque, César commence à sillonner bourgs et campagnes pour catéchiser ceux qu’il appelle ses “ouailles”. Son cousin, Jean-Baptiste Romillon, qui s’était converti du calvinisme en 1579 puis avait été ordonné prêtre en 1588, l’accompagne dans cet apostolat. Bientôt, nos deux apôtres donnent de véritables missions dans les régions d’alentour et jusque dans les Cévennes. De jeunes disciples se joignent à eux.

«L’intuition, le génie pourrait-on dire, de César de Bus, notait le Pape Paul VI, est de mettre le doigt sur un besoin primordial, pressenti avec tant de perspicacité par les Pères du Concile de Trente avec le catéchisme dont ils ordonnèrent la rédaction, afin que tous les pasteurs, de l’évêque au curé d’une modeste paroisse, possèdent un manuel de référence. Mais le terrain est encore en friche. Le dénuement du peuple est extrême, et le dévouement de ses ministres ne suffit pas à lui seul à le pallier. Intelligemment formé à l’école ignatienne par les soins de son directeur Péquet, César de Bus va aussi apprendre à connaître la vie, la doctrine spirituelle et l’œuvre d’autres maîtres à penser de l’époque: Pierre Canisius, Robert Bellarmin, Philippe Néri et Charles Borromée. Les deux derniers surtout laissent en lui une empreinte indélébile; il se pénètre de leurs inspirations, nourrit son action de la leur et brûle du même zèle qu’eux.»

«Sa méthode, continue le Pape Paul VI, est l’enseignement de la foi à toutes les catégories de la population, en distinguant des degrés, bien sûr, entre ceux qui sont capables d’accueillir beaucoup et ceux pour lesquels il faudra se contenter, dans un premier temps, d’un minimum. Mais le point important est que tous soient évangélisés, que tous reçoivent un enseignement à leur portée. Les paroles sont simples; les formules, peu nombreuses, sont bien frappées et faciles à retenir. Autour de ce schéma vient se greffer une prédication pétrie d’Écriture Sainte, adaptée aussi afin que les notions apprises ne restent jamais sans suite, et qu’elles se traduisent dans l’attitude spirituelle et dans la manière d’agir, dans la vie en un mot.»

Le 29 septembre 1592, avec ses cinq premiers compagnons, César de Bus fonde à L’Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse, la congrégation des Prêtres de la Doctrine Chrétienne, avec l’approbation de Mgr Bordini, évêque de Cavaillon, puis celle du Pape Clément VIII, en 1598. «Il faut être convaincu, leur dit-il, que nous ne prêchons pas pour nous-mêmes mais pour l’utilité de ceux qui nous écoutent.» Le Père de Bus institue pour l’enseignement du catéchisme un système graduel qui consiste à présenter l’essentiel de la doctrine en trois cours successifs: la “petite doctrine” s’adresse à ceux qui n’ont encore aucune connaissance: on y apprend le signe de la Croix, les principales prières, les commandements, les sacrements et les mystères de la foi. La “moyenne doctrine” donne une explication par des instructions familières, puis un aperçu de l’Écriture et des Pères de l’Église. La “grande doctrine” se fait en chaire le dimanche et les solennités.

«Éduquer dans la foi, c’est beau!»

César emploie un langage qui parle aux sens et à l’imagination; il fait participer les familles au catéchisme. Il présente la doctrine à partir des centres d’intérêt de la vie des gens, compose et chante des textes qui illustrent son enseignement; il peint lui-même ou fait peindre des tableaux sur des thèmes religieux, et les explique plusieurs jours de suite. César souligne également la nécessité de relier enseignement, prière et engagement de vie chrétienne. Sa préoccupation est partagée de nos jours par le Pape François: «La catéchèse est un pilier pour l’éducation de la foi, et nous voulons de bons catéchistes!… Éduquer dans la foi, c’est beau! C’est peut-être le meilleur héritage que nous pouvons donner: la foi! Éduquer dans la foi pour qu’elle grandisse. Aider les enfants, les jeunes, les adultes à connaître et à aimer toujours plus le Seigneur est une des plus belles aventures éducatives, on construit l’Église!… Catéchiste, c’est une vocation: “être catéchiste”, c’est cela la vocation, non travailler comme catéchiste. Attention, je n’ai pas dit “faire” le catéchiste, mais “l’être”, parce que cela engage la vie. On conduit à la rencontre avec Jésus par les paroles et par la vie, par le témoignage… Être catéchiste signifie donner le témoignage de la foi; être cohérent dans sa vie. Et ce n’est pas facile» (28 septembre 2013).

En 1593, une nouvelle maison est ouverte en Avignon, dans le couvent de Sainte-Praxède, puis dans celui de Saint-Jean-le-Vieux. Constatant l’ignorance et le manque d’éducation aux travaux ménagers de beaucoup de femmes, le Père César de Bus fonde, en 1594, l’Institut des Filles de la Doctrine Chrétienne, destiné à la formation et à l’instruction des jeunes femmes. Mais les années suivantes sont marquées par des oppositions et un certain découragement parmi les disciples. Le Père renonce alors à son canonicat pour être plus libre de suivre l’appel divin. Pour assurer la solidité de son œuvre, il juge bon de lier les membres de la congrégation par des vœux. Le Père Romillon s’oppose dès 1600 à ce désir, et provoque deux ans plus tard une scission pour rejoindre l’Oratoire de saint Philippe Néri. Le Père de Bus est élu Supérieur général de sa congrégation; mais fort éprouvé dans sa santé par de grandes souffrances physiques et morales, il doit bientôt renoncer à sa charge. Devenu aveugle, il continue malgré tout de prêcher et de confesser, et répète souvent: «Je n’ai rien vu ni lu en comparaison de ce que Dieu m’a fait voir depuis ma cécité.» Lorsqu’il parle de Dieu et de ses perfections, son visage s’enflamme. «Il me semble, dit-il, si je ne me trompe, que je n’aime autre chose en ce monde que le Dieu de mon cœur.» Mais la maladie s’aggrave progressivement et il meurt en Avignon, le 15 avril 1607, âgé de 63 ans, au matin de Pâques comme il l’avait prédit: «Ce sera pour moi doublement Pâques, c’est-à-dire le passage du Seigneur et le mien près de Lui.» Son corps, enseveli au couvent de Saint-Jean-le-Vieux, fut transféré au XIXe siècle dans l’église romaine de Santa-Maria-in-Monticelli. César de Bus a fait des miracles pendant sa vie, mais plus encore après sa mort. Ses fils s’adonnèrent principalement à l’enseignement et, pendant près de deux siècles, leurs collèges virent affluer une jeunesse studieuse en France et en Italie. En 1789, la congrégation comptait 64 maisons, collèges ou séminaires. Elle fut dissoute en France pendant la Révolution. Les essais de refondation en France échouèrent mais la branche italienne subsiste encore et entretient des missions au Brésil ainsi qu’une présence en Espagne, en Suisse… et à Cavaillon.

Une base solide

La vie de César de Bus est une leçon pour notre temps, remarquait Paul VI lors de la béatification: «En une période où le monde, comme jadis, est en crise, où la plupart des valeurs, même les plus sacrées, sont inconsidérément remises en question au nom de la liberté…, il Nous semble qu’un effort supplémentaire devrait être entrepris avec courage pour donner au peuple chrétien, qui l’attend plus qu’on ne le croit, une base catéchétique solide, exacte, facile à retenir. Nous comprenons bien que l’adhésion de la foi soit difficile aujourd’hui, particulièrement chez les jeunes, en proie à tant d’incertitudes. À tout le moins ont-ils le droit de connaître avec précision le message de la Révélation…» De nos jours, ce message nous est proposé dans le Catéchisme de l’Église Catholique (CEC), dont on peut d’abord lire, voire apprendre par cœur, les “En bref”, mais aussi dans le Compendium du CEC ou dans la Profession de foi de Paul VI; ce sont là des références universelles et sûres car elles émanent de l’Église. La lecture peut se faire en groupe, en famille, ou de manière individuelle. Pour être féconde, elle doit susciter la méditation et la mémorisation. La prière y trouve son aliment.

Nous pouvons faire nôtre la prière du Pape Paul VI: «Bienheureux César de Bus, toi qui nous as laissé l’exemple admirable d’une vie toute donnée à Dieu, toi qui brûlais du désir de communiquer la vie de Dieu à tes frères, intercède maintenant pour nous auprès du Seigneur, pour que le même feu nous consume et que la même charité nous presse!»

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