Je suis entré à l’abbaye Saint-Joseph de Clairval en 2019 et j’ai prononcé mes premiers vœux le 15 août 2022, en la fête de l’Assomption.

Plusieurs années avant mon entrée, la question de la vocation me travaillait déjà, quoiqu’alors de manière assez floue ; j’éprouvais par ailleurs le besoin de mettre de l’ordre dans ma vie chrétienne — qui était un besoin réel — et pour cela, les Exercices de saint Ignace m’ont semblé un excellent moyen. Je puis confirmer maintenant qu’ils le sont, car saint Ignace présente ces Exercices spirituels de manière à ce que, à celui qui les fait sérieusement, la nécessité de se convertir et de suivre Jésus-Christ apparaisse avec la simplicité et la clarté de l’évidence, en même temps qu’avec une grande joie.

Cherchant un lieu pour suivre ces Exercices, je suis allé à Flavigny sur le conseil d’un prêtre qui m’avait recommandé les bénédictins pour leur sérieux. Cette recommandation m’arrangeait bien, car j’avais toujours le désir d’approcher la vie monastique que je connaissais alors assez mal. J’ai renouvelé cette retraite plusieurs fois ; j’ai fait plusieurs séjours à Flavigny en dehors des retraites prêchées, ainsi que dans d’autres monastères, et au moment de faire un choix, j’ai demandé à l’abbaye d’entrer à Saint-Joseph de Clairval. C’est là que je me sentais le mieux, c’est là que la liturgie portait davantage ma prière.

Lorsque j’ai annoncé cela à mon entourage, plusieurs m’ont demandé pourquoi : pourquoi le choix de la vie monastique ? et pourquoi à Flavigny plutôt qu’ailleurs ? En guise de réponse, on peut évoquer certaines circonstances, certains événements, comme je viens de le faire — forcément très succinctement. Ces circonstances, qui sont mises sur notre chemin par la Providence pour nous conduire dans une direction plutôt qu’une autre, sont celles que l’on voit le mieux au moment de faire un choix, puisqu’elles sont ancrées dans le concret du quotidien. Pourtant, elles ne sont pas la raison fondamentale de ce choix. La raison fondamentale, la seule finalement qui vaille, c’est la volonté de Dieu : on choisit la vie monastique parce que c’est la volonté de Dieu, on entre à tel endroit parce que c’est la volonté de Dieu.

Pour conclure brièvement, je voudrais citer un court texte du Père Jérôme de Sept-Fons, qui, je trouve, illustre bien ce que je n’ai pu vous dire que maladroitement : « La vie monastique est un renoncement à des bonheurs humains légitimes, non pas de nous-mêmes, mais en raison du mystérieux appel de Dieu. Pour choisir la vie monastique, il faudra donc des motifs solides, inébranlables. Et ces motifs, le disciple ne les cherche pas par l’analyse ou le calcul ; il les trouve déjà déposés, par un Autre, dans son cœur. »

2/02/2024 Un novice.