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26 mai 2016 fête de saint Philippe Néri |
«Lhomme moderne écoute beaucoup plus volontiers les témoins que les enseignants, et sil écoute des enseignants, cest parce quils sont des témoins », affirmait le bienheureux Paul VI dans lexhortation apostolique Evangelii nuntiandi. Saint Georges Preca a mis en uvre, à lavance, lidée exprimée par Paul VI ; il disait à ses proches : « Nous ne devons pas nous limiter à prêcher la foi, nous devons la vivre. » Pionnier dans le domaine de la catéchèse et dans la promotion du rôle des laïcs dans lapostolat, que le Concile Vatican II encouragera de façon particulière (Apostolicam actuositatem), il est appelé le « second Apôtre de Malte », après saint Paul.
Septième de neuf enfants, Georges Preca naît le 12 février 1880 à La Valette, capitale de lîle de Malte, à proximité dun sanctuaire dédié à Notre-Dame du Mont-Carmel. Il reçoit le Baptême cinq jours plus tard. Son père, homme daffaires aisé, deviendra inspecteur de la Santé. Malte est alors une colonie britannique qui soriente vers lindépendance ; elle obtiendra son autonomie en 1964. Malgré une réelle pauvreté de lîle, léconomie est en croissance. Malte compte alors 99% de catholiques ; on y trouve de nombreuses uvres religieuses.
Sauvé des eaux
Pendant son enfance, un 16 juillet, fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, Georges échappe à la surveillance de sa gouvernante et tombe dans leau ; il va se noyer lorsquun pêcheur, qui passe par là avec sa barque, le sauve. « Vous êtes, comme Moïse, sauvé des eaux ! », aimeront à lui dire ses disciples. En 1888, la famille Preca vient habiter à Hamrun, au sud de lagglomération portuaire de La Valette ; Georges y fait sa première Communion et y reçoit la Confirmation. Il est servant de Messe et, selon la coutume de lépoque, il donne des cours de catéchisme aux enfants plus jeunes, apostolat quil accomplit avec goût et zèle. À lâge de seize ans, il lit la Préparation à la mort de saint Alphonse de Liguori. Profondément impressionné par cet ouvrage, il ne cessera, tout au long de sa vie, den recommander la lecture. Georges croit, dailleurs, ne pas avoir longtemps à vivre, en raison de sa mauvaise santé. À cette époque, il reçoit le scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel.
Après ses études au lycée, il rejoint le séminaire de Malte en vue de devenir prêtre. Son zèle et son application le font bientôt remarquer par ses professeurs. Il bénéficie de la direction spirituelle dun saint prêtre, don Luigi Galea ; mais bientôt, alors que Georges est devenu sous-diacre, ce prêtre est rappelé à Dieu. Peu après, dans une apparition, il lui dit : « Le Seigneur ta choisi pour instruire son peuple. » Après son ordination au diaconat, lors dun séjour chez ses parents, à Hamrun, Georges remarque un groupe dadolescents sur la place de léglise. Sapprochant deux, il leur demande une cigarette et engage la conversation. Puis, avec tact, il élève habilement lentretien au-dessus des banalités courantes et en vient à évoquer la Passion de Jésus-Christ, inaugurant ainsi son uvre de catéchiste populaire. Sa grande préoccupation est dencourager ceux quil rencontre, surtout les plus jeunes, à purifier leur cur à la lumière de la Parole de Dieu ; ils pourront alors, à leur tour, évangéliser. Il touche notamment le cur dun jeune ouvrier des chantiers navals, Eugène Borg, qui deviendra le premier supérieur général de la Société dont Georges Preca sera le fondateur.
Mais Georges tombe gravement malade. Son père appelle à son chevet le meilleur médecin de lîle qui affirme : « Votre fils mourra jeune. Il ne respire que dun poumon car lautre est complètement atrophié
Inutile de lui acheter les ornements sacerdotaux et le missel. » Georges déclarera que le fait de savoir quil pouvait mourir dun moment à lautre laida beaucoup à se détacher de toutes les réalités de ce monde. Néanmoins, contrairement à tous les pronostics, il guérit et attribue cette grâce à lintercession de saint Joseph. Bien des années plus tard, il plaisantera sur cet épisode en disant : « Mon père est mort, le professeur de médecine aussi est mort, et moi je suis encore ici à enseigner les gens ! »
Ordonné prêtre le 22 décembre 1906, il prend pour règle de vie la parole de son ancien directeur spirituel : « Dieu ta choisi pour enseigner son peuple. » Don Georges célèbre sa première Messe solennelle le jour de Noël dans la paroisse de ses parents, Saint-Gaétan à Hamrun. Sur limage commémorative, il inscrit une prière demandant au Seigneur de lui faire penser « jusquà la fin de sa vie à glorifier lÉglise, et à travailler au salut des âmes du peuple chrétien ». Nommé vicaire à Saint-Gaétan, il sadonne aussitôt à linstruction des jeunes. Alors quil est en prière, il reçoit linspiration duvrer à une nouvelle fondation : choisir quelques jeunes, les former et les envoyer à leur tour instruire les autres. Un jour, il écoute le sacristain expliquer aux enfants, dans une leçon de catéchisme, que Dieu a créé toutes choses. Lun des garçons demande : « Mais qui a créé Dieu ? » Manquant dinstruction, le brave homme répond : « Dieu sest créé lui-même ! »
En réalité, Dieu est incréé et nul être ne peut se faire lui-même. Don Georges concluera de cet incident : « Je compris que ceux qui enseignent le catéchisme doivent être bien formés à la foi et à la doctrine. » La présence à Malte de protestants anglais influents et prosélytes le conforte dans son projet. La foi du peuple peu instruit est sérieusement en péril, car beaucoup, manquant dune formation chrétienne profonde, pratiquent par habitude et conformisme social. Une société biblique anglaise prépare une traduction de la Bible en maltais, avec la collaboration dun des hommes les plus érudits de lîle, qui est devenu anglican. Toutefois, des fidèles catholiques ont pris linitiative de publier un journal apologétique et dexercer un apostolat en anglais auprès des britanniques.
Muséum
Don Preca touche les jeunes par son amitié tout imprégnée du désir de partager avec eux le grand amour pour Dieu qui brûle au fond de son âme. Son enthousiasme est si contagieux quil parvient à garder pendant des heures ses disciples assis à ses pieds. Bientôt, il a rassemblé autour de lui un groupe de jeunes ouvriers. Lors dune réunion, Georges Preca leur demande comment nommer la société naissante. Lun des garçons, connu pour sa vivacité et sa spontanéité, propose le vocable Muséum. Un musée, explique-t-il, rassemble des objets précieux exposés aux yeux et à la réflexion du public ; de même, au Muséum, on trouve la doctrine chrétienne, précieuse entre toutes. La proposition est adoptée avec enthousiasme. Après réflexion, le Père demande de considérer le mot Muséum comme un acrostiche signifiant : Magister, utinam sequatur Evangelium universus mundus ! (Maître, plaise à Dieu que le monde entier suive lÉvangile !). Mais par la suite, le groupe sera connu sous le nom de Société de la Doctrine chrétienne.
Don Georges passe de longues heures en prière et ne sort de sa maison que pour donner, le soir, ses leçons de catéchisme. Il décide bientôt de ne garder comme collaborateurs que les jeunes célibataires qui sengagent entièrement dans lapostolat. Les fondements de leur vie spirituelle sont la méditation des fins dernières et limitation de Jésus-Christ. Don Georges les engage à se préparer à une vie de sacrifices et de renoncements. Pour illustrer ce propos, il raconte que, deux ans environ après son ordination, se trouvant un jour à un carrefour de la grande route qui mène de La Valette au sud de lîle, il vit venir vers lui un jeune garçon qui tirait une charrette lourdement chargée. Arrivé à son niveau, le jeune homme lui enjoignit avec autorité de laider. Sa première réaction fut de se demander qui était ce garçon qui requérait dun prêtre cette assistance servile. Puis, se sentant envahi dune douceur inconnue, il se mit à pousser la charrette avec lui : « Je pensais, avouera-t-il, que les passants, voyant un prêtre en soutane se livrer en public à une telle activité, devaient estimer quil était bon à être enfermé ! Plus tard seulement, je compris la signification de cet épisode : le garçon symbolisait (ou était) le Christ, la charrette, cétait notre uvre. Le Christ la guide, et nous, nous lassistons. Dans les moments difficiles, je me souviens que cest Jésus qui tire notre charrette ; nous pouvons donc Le suivre les yeux fermés. SIl traverse un parterre de roses, nous Le suivons, sIl traverse des zones boueuses, nous continuons à Le suivre. »
Une obéissance difficile
Peu à peu, les règles de vie et daction se précisent : les membres de la petite société, laïcs, célibataires, totalement voués à lapostolat et à la proclamation de lÉvangile, portent des vêtements modestes, vivent simplement, prient et travaillent à se former plusieurs heures par jour, afin daller à leur tour instruire les autres. Des centres sont ouverts dans quelques paroisses de lîle de Malte. Pour leur enseignement, les associés utilisent un livret, La Voix de lAimé, recueil de paroles de Notre-Seigneur extraites des Évangiles, réalisé par don Georges. Celui-ci professe une dévotion particulière envers le mystère de lIncarnation ; bientôt tous les associés porteront, inscrites sur leur vêtement, les paroles de lapôtre saint Jean : Et Verbum caro factum est (Et le Verbe sest fait chair). Le fondateur institue également à Noël, dans les paroisses, une représentation scénique de la Nativité ; de nos jours encore, cette coutume est maintenue dans la quasi totalité des paroisses de lîle.
Toutefois, lenthousiasme et la ténacité de don Georges se heurtent à de fortes contradictions, car lidée dinstruire directement les ouvriers passe, à lépoque, pour révolutionnaire. En 1909, il reçoit lordre, de la part de lévêque, de fermer tous ses centres. Il obéit. Cependant, cette épreuve est de courte durée : dès 1910, à côté des sections masculines rétablies, sont inaugurées les sections féminines de la Société de la Doctrine chrétienne, avec laide de Giannina Cutajar qui en devient la première supérieure. Les sections masculines et féminines partagent le même idéal, tout en étant totalement séparées. Le supérieur général a un rôle de trait dunion entre les deux groupes. En 1915, est instaurée la Société des Associés internes, composée de membres qui ont choisi de vivre en communauté. Enfin, en 1960, larchevêque de Malte approuvera lassociation des Coopérateurs, hommes mariés, prêtres, etc., qui sinspirent du charisme de la Société.
Ardents partisans
Durant les années 1914-1915, don Preca est victime dune campagne de presse hostile ; il est même accusé de folie, notamment par des membres du haut clergé. Il supporte les calomnies avec patience et indulgence envers les personnes, recommandant aux membres de la Société de garder leur sérénité devant ces attaques. En 1916, le nouvel évêque de Malte, dom Mauro Caruana, un Maltais devenu moine bénédictin en Écosse, décide de faire enquêter avec précision sur les faits et gestes de don Georges et de ses groupes, désormais présents dans plusieurs paroisses du diocèse. Le fondateur est ainsi quasi officiellement suspecté. Un jour, un prêtre, probablement mandaté par la curie épiscopale, se présente à limproviste dans la salle où don Georges enseigne le catéchisme à quelques jeunes gens, et lui demande dinterroger lun des garçons sur un thème de son choix. Le garçon désigné fait un petit exposé sur les devoirs envers Dieu, envers le prochain et envers soi-même, puis termine en citant saint Benoît-Joseph Labre : « Pour être agréable à Dieu, ce qui est le devoir de tous, chacun doit avoir trois curs en un : un cur de feu pour Dieu, un cur de chair pour le prochain et un cur de bronze pour soi-même. » Les conclusions de cette enquête, et des suivantes, seront toutes favorables, les enquêteurs devenant, au contact de la réalité, dardents partisans de luvre. La reconnaissance canonique officielle sera accordée le 12 avril 1932.
Don Georges Preca est un écrivain prolifique : en dépit de finances très limitées, il publiera plus de 140 ouvrages. Pour lédition et la diffusion de ses uvres, il se dote de matériel typographique. Alors quil nexiste pas de maison dédition catholique dans lîle, il fonde, dans les années 1920, ce qui deviendra la Veritas Press. Avec la Preca Librairie, elle reste aujourdhui encore lune des principales maisons dédition catholiques de Malte. Parmi ses écrits, on compte des livrets de méditation et dautres feuillets sur la doctrine chrétienne, sur les fins dernières, etc., rédigés pour la plupart en maltais, et destinés à aider les associés dans leur apostolat. Les Apostrophes sont un recueil de véritables actes de foi et de confiance en Dieu, à faire au cours de la journée. En voici un exemple : « Seigneur Dieu ! Vous êtes Celui qui est ; je suis votre uvre, uvre de votre bonté, uvre de votre sagesse. Vous mavez donné un corps et une âme à votre image afin que je puisse vous connaître et vous confesser comme mon Créateur. Mais, comme vous mavez laissé libre, je suis toujours en péril de contredire votre Sainte Volonté si vous ne me soutenez par votre grâce. Jai constamment besoin de vous ; ne mabandonnez pas à lheure du péril ! »
Un grand filet
Dans son enseignement, don Georges sappuie souvent sur les vérités eschatologiques car, affirme-t-il, la considération des fins dernières aide à comprendre le sens et la valeur de la vie. Il les compare à un grand filet jeté en mer, qui ramène toutes sortes de poissons (cf. Mt 13, 47) : la crainte de Dieu est, en effet, le point de départ dun cheminement vers les plus hautes cimes de la sainteté. De plus, ces vérités donnent un regard lucide sur les réalités terrestres : « Qui a les yeux fixés sur lhorizon définitif, a une meilleure intuition des devoirs et des urgences de lordre temporel » (Mgr R. Minnerath, Religion, lheure de Vérité, Artège 2015, p. 119). Linsistance de don Georges sur leschatologie lui attire des inimitiés de la part de ceux qui ne veulent pas en entendre parler. Mais le fondateur a pris conscience de limportance considérable de ces vérités grâce aux écrits de saint Alphonse de Liguori (1696-1787) dont la lecture la si profondément marqué depuis sa jeunesse :
« Laffaire de notre salut éternel, affirme ce saint docteur de lÉglise, est certainement de toutes les occupations celle qui nous importe le plus. Et cependant il nen est pas une seule que les chrétiens négligent autant. Sagit-il dobtenir un emploi, de gagner un procès, de conclure un mariage, on ne perd pas une minute et on met tout en uvre. Ce ne sont plus que conseils et mesures à prendre. Adieu même le sommeil et la nourriture ! Et puis, pour mener à bonne fin laffaire du salut éternel, que fait-on et comment vit-on ? Hélas ! On ne fait rien. Que dis-je ? On fait tout pour le compromettre. En vérité, la plus grande partie des chrétiens vit comme si la mort, le jugement, lenfer, le paradis et léternité nétaient pas des vérités de foi, mais autant de fables inventées par les poètes. Si lon perd un procès, une récolte, quelle peine nen éprouve-t-on pas, et avec quelle ardeur ne sapplique-t-on pas à réparer le dommage !
On perd la grâce de Dieu et on nen continue pas moins à dormir, à samuser, à rire
Persuadons-nous bien de ceci : le salut éternel est notre affaire la plus importante, notre seule affaire, une affaire irréparable si elle vient à manquer
Laffaire de notre salut éternel nest pas seulement la plus importante, cest encore la seule affaire que nous ayons en ce monde
Que sert à lhomme de gagner le monde entier, sil perd son âme ? (Mt 16, 26). Mon cher frère, si vous vous sauvez, il importera fort peu que vous ayez ici-bas vécu dans la pauvreté, la douleur et lhumiliation ; car, en vous sauvant, vous serez à labri de tous les maux et vous serez heureux durant toute léternité. Mais si malheureusement vous venez à vous damner, quel profit retirerez-vous, au fond de lenfer, davoir joui de tous les plaisirs du monde et davoir vécu dans lopulence et les honneurs ? » (Préparation à la mort, 12e considération).
Notre salut dépend aussi tout entier de la grâce de Dieu, qui sobtient par la prière. Cest pourquoi saint Alphonse nous avertit : « Qui prie, se sauve certainement ; qui ne prie pas se damne certainement » (cf. Catéchisme de lÉglise Catholique, 2744). Convaincu de limportance de la prière, don Georges se livre parfois à de longues veillées nocturnes, absorbé en Dieu. Lun de ses collaborateurs témoignera que toute chose lui rappelait la pensée de Dieu. Aussi sapplique-t-il à fuir tout ce qui peut léloigner de la prière ou nuire à lapostolat ; lui faire accepter des invitations pour des événements académiques ou profanes est très difficile. Son désir de rester inconnu le porte à publier ses ouvrages sans les signer. Toutefois, partout où il est, partout où il va, les gens accourent à lui pour se confesser, solliciter ses conseils ou simplement recevoir une parole dencouragement. Sa réputation dhomme de Dieu, de sainteté, se répand dans toute lîle. Tous pensent quil a reçu le don de lire dans les âmes : de nombreuses personnes venues le consulter sont reparties sans avoir eu besoin de lui exposer longuement leurs difficultés, avec des conseils tout à fait adaptés. Il passe aussi de nombreuses heures au confessionnal. Certains, cependant, ont du mal à comprendre que le prédicateur enflammé et exigeant quils ont entendu en chaire soit la même personne que le doux apôtre de la miséricorde divine qui les accueille au confessionnal.
Source de grâces
La Sainte Vierge occupe dans la vie et la doctrine spirituelle de don Preca une place particulière, comme le prouvent nombre de ses homélies et son attachement à lordre de Notre-Dame du Mont-Carmel. Le 21 juillet 1918, il rejoint le tiers-ordre carmélitain, et émet sa promesse sous le nom de Fra Franco, le 26 septembre 1919, au couvent de Santa Venera. Il souhaite dailleurs que tous les jeunes fréquentant son association portent le scapulaire du Carmel. Mais il précise avec force que le scapulaire nest pas une sorte de talisman qui dispense de la lutte quotidienne et de la prudence dans la vie chrétienne, mais au contraire une source de grâces pour mener le bon combat avec plus de fécondité. Il recommande à ses associés de réciter leur chapelet en méditant les mystères de la vie publique de Jésus ; ces mystères quil propose sont semblables aux mystères lumineux quinstituera, en 2002, saint Jean-Paul II. Il diffuse aussi la Médaille miraculeuse, quil considère comme un don de Marie, et il aime à raconter les grâces extraordinaires obtenues par son entremise.
Lamour de don Georges pour la pauvreté est tel quil refuse tous les dons personnels, nacceptant que ceux qui sont en faveur des associés et de lapostolat. La gouvernante en charge, durant de nombreuses années, de la maison où il vit, assurera quelle lui a fourni elle-même tous les meubles qui sy trouvent.
En 1952, cinq membres de sa société laïque sont envoyés en Australie pour ouvrir de nouveaux centres. Lidée première de don Georges était dassister spirituellement les Maltais émigrés à Melbourne ; par la suite, le projet sélargira. Après la mort du saint fondateur, la Société sera appelée au Soudan, en 1983, en pleine guerre civile, pour prendre la direction dune école fréquentée aussi bien par des catholiques que par des musulmans. Aujourdhui, il existe en outre des centres en Angleterre, en Albanie, au Kenya et au Pérou, regroupant en tout plus de 1200 personnes.
En 1958, don Georges atteint lâge de 78 ans et sa santé commence à décliner ; il est sujet à de fréquents malaises. Les médecins lui conseillent de se ménager davantage, mais en vain. Quatre ans plus tard, limminence de son décès est évidente pour tous. « Le Seigneur me purifie », affirme-t-il. Le 24 juillet, après une forte crise, il confie à un prêtre venu lui rendre visite : « Jétais sur le point de rencontrer le Seigneur et je men réjouissais déjà
» Deux jours après, le 26 juillet 1962, il séteint au village de Santa Venera ; cest là, auprès de la communauté carmélitaine, quil a passé ses derniers jours. Ses dernières paroles sont pour la Vierge Marie. LÉglise célèbre sa mémoire le 26 juillet.
Don Georges Preca a été béatifié le 9 mai 2001, au cours du voyage apostolique de saint Jean-Paul II dans lîle de Malte, et canonisé le 3 juin 2007 par Benoît XVI : « Quil aide lÉglise à être toujours, à Malte et dans le monde, le fidèle écho de la voix du Christ, Verbe incarné ! »